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Goyokin, l'or du Shogun

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 3.88/5

vos avis

38 critiques: 4.18/5



drélium 3.25 Superbe maîtrise formelle... mais déception aussi.
Ghost Dog 4.25 Somptueux chambara
Ordell Robbie 4.5 Du grand Gosha
Xavier Chanoine 3.5 Un classique du chambara glacial
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Superbe maîtrise formelle... mais déception aussi.

Une trame historique intéressante, une atmosphère décrépie qui respire la fin des samourais et les grands westerns aux héros désenchantés (Le grand silence sans hésitation) mais un scénario tout de même trop simpliste et un seul véritable enjeu qui décuple la lenteur malgré la grandiose mise en scène de Gosha. Moins puissant que Sword of doom par exemple, dans sa dénonciation du système féodal. Déception même si le film reste un grand classique superbement maîtrisé, que tous les acteurs sont phénoménaux (la prostituée, incandescente) et Tatsuya Nakadai est impérial comme d'habitude.

03 mai 2004
par drélium




Somptueux chambara

Grand film d’aventures crépusculaire sublimé par le charisme naturel d’un NAKADAI Tatsuya barbu en grande forme, par une musique entêtante et par un final contemplatif ahurissant dans la neige, hors du temps, avec ces masques et ces tambours qui annoncent la fin de la partie, Goyokin marque les esprits en tant que classique du chambara proche des éléments de la nature, de la forêt, des animaux, du froid, du vent, de la neige et de l’être humain dans son ignominie comme dans sa dignité. Essentiel.

29 novembre 2005
par Ghost Dog




Du grand Gosha

Avec Goyokin, Hideo Gosha signe une réussite majeure du cinéma de sabre des années 60, celui où les mercenaires ont remplacé les héros humanistes kurosawaiens. Mine de rien, les 2 heures du film passent sans que l'on s'en rende compte et l'on éprouve un plaisir identique à celui ressenti en regardant un Sergio Leone des débuts ce qui n'est pas la pire des références.

Comme beaucoup de films de sabre de cette époque, Goyokin se situe à la fin du dix-neuvième siècle, à l'époque où le Shogun est très contesté et où les samourais deviennent mercenaires. Après la mise en situation de l'introduction, nous voyons une jeune femme arriver dans une cabane entourée et infestée de corbeaux où elle découvrira le corps de son futur époux: Gosha nous offre déjà un moment de terreur pur qui n'a rien à envier aux Oiseaux d'Hitchcock. A ce stade, nous ne savons rien sur les personnages et le film replace l'événement dans une série d'évaporations (disparitions sans laisser de traces) ayant eu lieu à cette époque. Le film continue trois ans après à Edo. Les informations sur tous les personnages nous seront alors communiquées au travers d'une série de flash-backs qui explicitent la cruauté du clan Sabai, les motivations des personnages féminins ainsi que les regrets du héros (qui regrette sa passivité lors du massacre des pecheurs). Gosha va alors nous offrir le portrait d'un samourai qui a choisi de croire encore en l'honneur dans un monde où il a été remplacé par l'argent et de s'opposer seul à tout un clan, le sien propre. Et Tatsuya Nakadai met toute son énergie et son talent à incarner ce personnage envahi par les remords de n'avoir pas réussi à empecher un massacre et prêt à tout pour mettre un terme à la cruauté de son clan.

Surtout, Goyokin regorge de superbes idées de mise en scène: l'ouverture où la caméra suit le mouvement des vagues, le générique à la photographie couleur or, les nombreux plans où l'on ne voit que le visage de Nakadai dans l'obscurité comme pour montrer qu'il se sent un fantôme dans ce monde (il dira d'ailleurs: "ils peuvent me tuer, je suis déjà mort le jour où j'ai laissé périr les pécheurs" comme s'il était déjà mort en tant que samourai), l'attention aux détails (gros plans sur les yeux, le trou dans un mur), l'utilisation de la neige, de la pluie, de l'obscurité et des incendies lors des magnifiques combats au sabre, les plans distants durant ces combats ou lors de certaines scènes de dialogue afin de créer le suspense sur leur issue, la combinaison de travellings hypnotiques et de zooms pour montrer un détail du décor, l'intrusion d'une scène typiquement western (la joueuse de dés traînée à terre à l'aide d'une corde tenue par un cavalier), l'exploitation réussie du cadre des rivages d'Hokkaido lors des scènes finales du film, l'alternance duel au sabre/plans sur les musiciens portant des masques traditionnels et jouant du tambour qui donne un rythme et une intensité accrus au duel final. La musique de Masaru Sato combine l'esprit de sa partition pour Yojimbo avec une superbe utilisation des cordes.

Au final, les personnages contemplent un monde en ruine et Gosha nous offre un grand film de sabre nostalgique et pessimiste.



24 mars 2002
par Ordell Robbie




Un classique du chambara glacial

Ce beau chambara, offrant à Nakadai Tatsuya un rôle à la hauteur de son talent, est l'un des films les plus personnels de Gosha puisque l'on y trouve un peuple opprimé par les hautes autorités, un héros solitaire dévoré par son passé mal négocié, un chambellan désirant l'évincer parce qu'il se mêle des affaires qui ne le regarde pas, des femmes amoureuses, des espions aveuglés par l'argent, un système qui ne laisse pas de seconde chance. Goyokin se déroule principalement dans des plaines, tantôt sèches tantôt enneigées, donnant ainsi un aspect mortuaire aux environnements, accentué par l'omniprésence des corbeaux, oiseaux de malheur qui donnent tout la signification au terme "d'épouvante" en début de métrage, avec une Oriha revenant au pays et ne trouvant que silence, mort et glace. Le climax d'intro va d'ailleurs être prolongé sur presque toute la durée du film, le jeu impassible de Nakadai, l'obsession de "tuer" d'un Natsuyagi Isao, la musique typée western de Sato Masaru évoque elle aussi la mort, la préparation d'une cérémonie funèbre, celle que l'on pouvait entendre chez Corbucci ou Leone au son des castagnettes. Ce mariage d'influences occidentales et de solidité chambaresque donne une certaine importance à Goyokin sur le plan cinématographique, car s'il reste un chambara tout ce qu'il y a de plus classique, à tendance humaniste dans les propos mais bien plus sauvage dans l'exécution, sa mise en scène témoigne d'une remarquable souplesse notamment dans la pléthore des combats au sabre, d'une violence redoutable sans faire montre d'une seule envolée gore, là où un Hitokiri ne se laissera pas prier rayon étalage de morts graphiques. Globalement exempt de tout reproche, Goyokin aurait néanmoins pu se terminer plus tôt, les dix dernières minutes sous les tam-tam festifs paraissent trop étendus sur la longueur et le plan final montrant Magobei et Oriha s'en aller vers des contrées lointaines ne fait pas dans l'originalité.

 



24 avril 2008
par Xavier Chanoine


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