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Brûmes de Chaleur

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Ordell Robbie 3.75 Théâtre de la mort
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Théâtre de la mort

Un an après le come back Zigeunerweisen, Suzuki offre avec Brûmes de Chaleur un second volet à sa trilogie sur l'ère Taisho. Après Uchida Hyakken, les sources d'inspiration scénaristiques sont encore littéraires avec des nouvelles d'Izumi Kyoka. Ce second volet semble incarner une version plus limpide dans sa narration et ses intentions du premier. Il est encore question d'un au-delà où les femmes règnent en maître, de brouillage de frontières entre réel et fantastique, de fantomes et de passion. Mais ce volet met surtout à nu l'idée de théatralité qui sous-tendait le volet précédent. Cette théâtralité, c'est la fin qui la donne pleinement au film. Spoilers Moment où l'auteur de pièces de théâtre se retrouve mis face à l'artificialité de son art comme à celle du monde qu'il a cotoyé. Avant que le spectacle des ruines ne vienne porter l'estocade finale de cette révélation de l'illusion. C'est en usant d'éléments culturels typiquement nippons -le kabuki, le moment où les fantômes se révèlent seulement fantômes- que le scénario déconstruit tout ce qui l'a précédé, d'une manière typique de Suzuki. Fin Spoilers

Avec ce tableau du monde comme un théâtre, tout ce qui semblait académique dans la forme se retrouve chargé de sens, qu'il s'agisse de cadrages distants si théâtraux comme d'une lenteur évoquant le kabuki. Sauf que tout ceci n'empêche le film d'être assez inégal avant d'atteindre l'apothéose finale. Il comporte des fulgurances telles que la séquence d'ouverture posant le sujet avec maestria, quelques passages en barque ou encore des ruptures rythmiques bien plus rares que dans Zigeunerweisen. Mais il n'évite pas par moments la simple reconstitution illustrative d'époque. Reste que le film tient par les relations entre ses personnages, ses brouillages d'identité et de repères et surtout par un casting excellent, Matsuda Yusaku en tête. Le film incarne d'ailleurs la mutation de l'acteur passé de rôles d'homme d'action à des signatures plus "prestigieuses" qui lui vaudront une vraie reconnaissance en tant qu'acteur. Pour un film prolongeant le retour d'un grand des années 60 en pleine décennie de crise du cinéma japonais.

On peut certes trouver Suzuki plus inspiré lorsque son matériau de travail était celui de la culture populaire sixties (le polar dont il anticipa les relectures ironiques et déconstructrices des années 80-90). Mais en revisitant une culture plus "japonaise" et "élitiste" il donnait un second souffle à son cinéma.



03 mai 2006
par Ordell Robbie


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