Detour mortel
Ce n'est moins Thanit Jitnukul (qui ne prête finalement que son nom et a supervisé le tournage), que les deux décoristes Teekayu Thamnitiyakul et Sathit Praditsarn, qui assurent la mise en scène de cet étrange film d'horreur, qui ne tient malheureusement pas les promesses de son affiche alléchante.
Puisant sans aucun doute sa très lointaine inspiration dans le classique nippon homonyme de 1960 par Nakagawa Nubuo et de son remake des années 1990 par Ishii Teruo, le film dépeint la virée en enfer d'une bande de djeunz insouciants, qui devront payer de leurs pêchés après avoir été impliqué dans un accident de voiture. Plongés dans le coma, ils lutteront pour tenter de se sortir des entrailles de l'enfer. La première partie va donc successivement introduire la plupart des personnages en montrant également en quoi ils sont coupables d'avoir amoché leur "karma". Ja déteste sa mère (pas bien !!) et a été mise enceinte sans être mariée à Chod, qui – lui – ne reconnait pas l'enfant et s'envoie en l'air avec Kim. Dans le même genre, Lae enchaîne les histoires sans lendemain; bref du pêché bien lourd, du moins pour nos amis assez pudibonds de la Thaïlande et qui vaut un aller simple en enfer pour l'entière assemblée.
L'histoire est un minimum original et la terre brûlée aurait effectivement pu donner lieu à un chouette emplacement pour punir de manière originale et sévère toutes ces têtes à claques; dommage seulement, que le cadre n'ait pas joui d'un traitement plus rigide.
Les jeunes sont ainsi libres d'aller où bon leur semble – et ils arrivent même à se cacher des créatures démoniaques avant de trouver…une porte de sortie. Enorme ! Curieux pour des créatures surnaturelles, qui règnent sur l'enfer depuis la nuit des temps…Ensuite, le monde même n'est pas suffisamment développé: il regorge de créatures plus ou moins diaboliques, assez mal grimés avec des maquillages outranciers à la limite du comique involontaire. On en connaîtra pas vraiment davantage, ces créatures vont et viennent et il serait également curieux de savoir ce qui se passera après la nouvelle mort de la plupart des djeunz: iront-ils cette fois au paradis ? Seront-ils réincarnés ? Ou reviendront-ils hanter leurs potes sous une nouvelle apparition démoniaque ?
Bref, ce manque de repères insuffisamment développés et insuffisamment originaux pour donner un éventuel abandon vertigineux de la part des spectateurs, ainsi que le budget en apparence trop limité pour donner entière liberté à la créativité délirante des faiseurs fait un du film un beau ratage, que les quelques morts graphiques ne sauront compenser.
déception
ce film, dont un certain magazine de films fous laissait entendre du bien, passe à côté d'un petite réussite dans le film de genre.
la première partie est assez sympa, l'arrivée dans le camp de torture laisse espérer un développement jouissif. on se rend compte assez rapidement que les sfx ne sont pas à la hauteur. ensuite le film hésite entre le "flippant" et le fun, ne parvient pas à marier les deux, et finalement dans la deuxième moitié du film, on ne flippe pas du tout et on rigole pas non plus(enfin si mais ce n'est pas voulu), c'est plutôt le décrochage.
l'interprétation est très moyenne, et avec tous ces éléments (je rappelle que le camp de torture est assez réussi), je pense qu'en partant dans une direction beaucoup plus fun et décomplexée, plus de massacre de zombies...on aurait pu avoir là un petit film cheapos mais culte. ce n'est pas le cas, et je ne le conseillerais qu'aux accrocs de films de ce genre.
L'enfer, c'est les autres
Une catastrophe: acteurs mauvais, décors en carton pâtes, look des bourreaux à peine dignes d'un épisode de Power Rangers. Dommage, il y avait quelques bonnes idées, qui auraient pu déboucher sur du bon entre les mains d'un autre réal.
