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Hi-So

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2 critiques: 1.88/5

visiteurnote
Bastian Meiresonne 1.75
Manolo 2


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

High and low

Son précédent, "Wonderful Town" avait de quoi enthousiasmer…mais également de quoi mettre en garde: Aditiya Assarat saura-t-il s'affranchir de son influence clairement revendiquée du cinéma d'Apichatpong…Et – surtout: saura-t-il s'affranchir du circuit festivalier international, qu'il visait quand même explicitement, ne serait-ce que par le biais de l'implication de ses producteurs de chez Pop Pictures ("Eternity") ? La réponse est oui et non…mais dans les deux cas, le second est un terrible échec.
 
En fait, Assarat réalise finalement ce qu'il pensait être sa première réalisation de long: une histoire, qu'il avait écrite moins d'une dizaine d'années et qui se veut d'exprimer ce curieux sentiment de flottement, de n'appartenir à aucun pays, aucune classe et de se sentir étranger un peu partout. Un sentiment merveilleusement décrit dans le film de Pen-ek, du moins dans sa première partie, "Ploy", même s'il tentait davantage de décrire le "jetlag" et ce curieux sentiment de "non-présence" à force de trop voyager.
 
Un thème, se sentir étranger partout, qui m'est également très cher personnellement, de nationalité flamande, né et grandi en Allemagne avant d'être venu en France et d'avoir toujours été considéré comme un étranger dans tous les pays, que j'ai pu habiter.
 
Assarat a voulu décrire un sentiment, qu'il a eu à son retour en Thaïlande après plusieurs années à étudier à l'étranger, aux USA en l'occurrence – et un sentiment de ne plus être "chez lui", comme l'ont également exprimé avoir vécu d'autres réalisateurs comme Apichatpong (qui aura su exploiter ce sentiment de manière bien plus réussie dans des couts expérimentaux), Pen-ek ou Wisit Sasanatieng.
 
De plus, Assarat est issu d'un milieu relativiement aisé, un milieu, qu'il considère comme "faux et superficiel" et auquel il n'a jamais vraiment su s'identifier. Deux bonnes raisons donc, pour écrire le film.
 
A 'lorigine, il ne pense absolument pas à Ananda Everingham en réalisant le film, mais au fur et à mesure de rencontres au cours de festivals et autres événementiels, les deux hommes se rapprochent et trouvent des nombreux points communs, Ananada ayant également vécu des longues années aux USA et maîtrisant presque mieux l'anglais, que le thaï. C'est donc de leur rencontre, qu'est né ce résultat final, qui doit finalement beaucoup à l'acteur, de tous les plans et dont la vie réelle semble se confondre beaucoup avec son personnage interprété, allant jusqu'à partager le même prénom, Ananda – sans parler de la participation d'Ananda comme producteur au générique du film.
 
En revanche, la réussite artistique n'est absolument pas au rendez-vous. Le film est fait de longueurs et de silences, de scènes apparemment sans importance et de nombreux non-dits. Clin d'œil à son propre cinéma, Assarat renoue avec son précédent "Wonderful Town" en retournant tourner sur le même lieu et imaginant le faux tournage d'un film traitant d'un survivant (Ananada), amnésique depuis le terrible tsunami. Outre le gros clin d'œil appuyé, on aura également tout loisir de suivre Ananda dans son quotidien, Ananda pendant sa pause café, Ananda en train de douter, Ananda empêtré dans une relation avec une américaine tout aussi paumée dans cette région désertique et en plein décalage horaire. Il ne se passe pas grand-chose…ou si peu…le spectateur se raccroche aux magnifiques plans de plages paradisiaques désertées et à ce qui semble encore promettre la lente mise en place d'une éventuelle vraie intrigue.
 
Coupure sans balancer le générique, mais un nouveau gros décalquage du cinéma d'Apichatpong avec une seconde partie, qui répond étrangément à la première avec un Ananda de retour à Bangkok, qui redémarre une autre relation répondant à la première jusque dans la répétition de quelques scènes, dont une sur la différence de cultures et de langues où Ananda doit traduire un article en anglais du Bangkok Post à son amie thaïe (alors que dans la première, il faisait l'inverse, à savoir traduire un article thaï à son amie américaine). Il y a la scène d'une fête aussi, sans aucun doute celle, qu'Assarat sait filmer le mieux, où le "décalage" et la mise à l'écart de ses personnages sont les plus évidentes et ce qu'il aurait voulu une "satire" sur la "haute société" thaïe la plus…visible…quoique…
 
Seul fait notable de cette seconde partie: Ananda et sa copine recueillent un chien perdu (sans collier) et se demandent à qui l'animal pourrait bien appartenir. Fin du film après plus de cent minutes.
 
Je suis sensible aux films poseurs, qui se prennent le temps de détailler faits et gestes et qui tentent de "partager" des ressentis, moments, doutes de leurs personnages…en revanche, "Hi-So" rate totalement son coche. Vide comme la coquille, il s'agit juste d'une accumulation de scènes sans aucun intérêt, au cours desquelles des personnages au regard vide errent dans des lieux désertiques. Un film, qui se regarde le nombril à plus d'une reprise et qui croit réitérer des "formules à succès" d'un Apichatpong en s'appropriant certains procédés sans rien avoir compris à leur utilisation…Une grosse, grosse, grosse déception d'un réalisateur prometteur…
 
Mais, comme dans le premier, laissons-lui le bénéfice du doute. Peut-être est-il autant une recherche de son propre cinéma – que l'on pourrait deviner de qualité – que son précédent…C'est aussi – et surtout – dans l'échec, que l'on apprend…Croisons seulement que l'absence de sélection, de prix et de bonnes critiques remettent Assarat suffisamment en doute pour lui permettre d'évoluer et de progresser…et que ses "300 amis facebook" à qui il a dédié ce film sauront avoir la franchise de lui dire la médiocrité de son film…ou du moins lui pointer ses vilains gros défauts. 


29 mars 2011
par Bastian Meiresonne


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