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Hollywood Chinese

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Florine 4 Paupières bridées en latex, ou l'histoire critique de la représentation et de l...
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Paupières bridées en latex, ou l'histoire critique de la représentation et de la présence de la Chine à Hollywood

Hollywood Chinese est un excellent documentaire réalisé par l'américain et Chinois d'outre-mer Arthur Dong. C'est en DVD qu'il faudrait le voir, pour pouvoir faire des arrêts sur image et prendre des notes, tant la filmographie convoquée est riche et donne envie d'être explorée. C'est d'une histoire qu'il s'agit, le film progresse donc dans l'ordre chronologique - et, ce faisant, dessine un parcours, des blancs jouant les Chinois aux films réalisés et joués par des Chinois.
holchi2.jpgLe début est donc forcément savoureux qui, à travers des films comme The Mysterious Mr. Wong (1934), Captured in Chinatown (1935), Lotus Blossom (1921) ou encore la série des Charlie Chan détective (Charlie Chan at the Olympics, 1937), montre comment des Américains blancs s'efforcent de jouer les Chinois, maquillages, paupières bridées en latex et accent nasillard caricatural à l'appui. L'écriture des dialogues participe aussi de la caricature, qui attribue aux personnages des répliques truffées de proverbes fleuris et animaliers. Le jeu des acteurs enfin reprend souvent les clichés de la docilité et de l'impassibilité chinoise - la juxtaposition d'extraits de films dessine clairement un portrait en acte du Chinois stéréotypique vu par l'Amérique blanche du début du siècle, et plus généralement par l'Occident. 
Peu à peu interviennent des acteurs et actrices d'origine chinoise ayant joué dans des films produits à Hollywood. Ces interviews sont pour la plupart très intéressantes, on peut retenir notamment celle de Joan Chen, qui parle avec ironie du tournage du Dernier Empereur de Bertolucci : elle aurait discuté plusieurs fois avec le réalisateur de détails qui lui semblaient irréalistes d'un point de vue chinois, dans l'organisation de l'espace et le déroulé de certaines scènes, Bertolucci faisant mine d'approuver mais ne tenant jamais compte de ses avis ; elle rappelle ainsi que malgré la présence d'acteurs chinois dans le casting, ce film reste l'expression d'un point de vue occidental sur une réalité chinoise.
A la fin, Wayne Wang, Amy Tan, and Ang Lee fournissent des points de vue très différents sur le statut des Chinois à Hollywood.  Les interviews avec Ang Lee décalent un peu la problématique, ou l'emmènent jusqu'à son retournement, puisqu'il s'agit d'un réalisateur qui s'affirme bi-national, autant Taiwanais qu'Américain, et qui réalise parfois des films entièrement américains (Le Secret de Brokeback Mountain), tantôt chinois (Lust, Caution) - ou comment un immigré de longue date définit son identité fluctuante.
Le film ne fait qu'esquisser, par contre, la question des films de kung-fu à Hollywood, en mentionnant Opération Dragon (1973) comme premier film de kung-fu produit à Hollywood, ce qui est inexact puisque ce film est co-produit par Hong-Kong. L'histoire (en cours) du kung-fu à Hollywood reste donc à écrire.
Si l'on passe outre cette petite réserve finale donc, Hollywood Chinese est un film riche, intelligent et drôle, qui a vocation à devenir une référence sur la question. Il a été justement primé du Golden Horse du meilleur documentaire en décembre 2007.

12 janvier 2008
par Florine


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