Femme au bord de la crise de nerfs
"Household X" est un autre de ces nombreux petits films indépendants, visiblement tournés en caméra HD (avec intimidation expresse dans le cas précis de ne JAMAIS, ô grand JAMAIS se servir d'aucun trépied pour faire trembler l'image) et qui s'intéressent à l'éclatement de la cellule familiale. Si l'on ne peut le comparer à "Tokyo Sonata" de Kurosawa Kiyoshie, ne serait-ce que par la différence des moyens engagés et sujets traités, "Household X" répond incontestablement à ce regard porté à l'actuel fléchissement du système familial…et social…Car si cette famille éclate, c'est bien sous la pression sociale: un père, anonyme invisible au sein d'une entreprise lambda, inconnu parmi des collègues, qui – eux aussi – passent leurs nuits loin de leurs foyers pour mieux précipiter leur propre solitude; le fils, ensuite, "freeter" symptomatique d'une jeune génération, qui se retrouve à enchaîner les petits boulots, comme les jeunes français les postes d'intérim. Et puis, il y a la mère, ici encore au foyer, image d'une période définitivement révolue dans la société nipponne, et qui n'a plus aucune importance, plus aucun droit à l'existence…
Et pourtant, pourtant, il faut une "crise", un pétage de plombs pour que son entourage se résolve finalement à réagir…même si ce soubresaut est relatif (bien loin de ceux de la folle période pot-punk des années 1980s dans le même type de films) et – on le devine – que de courte conséquence. Les temps ont bien changé…oui…
