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Interstella 5555

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 3.56/5

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10 critiques: 3.55/5

visiteurnote
White Snake 4
Bastian Meiresonne 3.5
FREDDYK 4
jeff_strike 4
Jérôme.D 3.75
Manolo 4
Pikul 3.25
Secret Tears 2.5
Sifu Tetsuo 3.5
Tred 3


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Rêve de gosse

C'est en composant leur second album, que les membres de Daft Punk ont eu la vision d'un long métrage d'animation en guise d'illustration de leur disque. Certainement dû à l'oppressante situation de glorification au lendemain du tonitruant succès de leur premier disque, ils jettent eux-mêmes les bases d'un vague scénario d'un groupe de rock séquestré et manipulés par un véreux producteur de disques pour en faire ses pantins. Parallèlement - et comme toute une génération de désormais trentenaires français - ils sont encore sous le charme de leurs impérissables souvenirs du "Club Dorothée" et des mangas japonais (non-)censurés de l'époque et aimeraient faire appel à un maître du genre pour collaborer sur un projet en commun (cela aurait pu être pire : ils auraient pu être fans de Chantal Goya pour tenter de monter une comédie musicale mettant en scène Casimir au Parc des Princes ensemble...). Leiji Matsumoto est aussitôt contacté. Emballé, il leur met son unique talent à disposition et est ainsi créé "Interstella 5555". Les Daft Punk ne sont jamais à court d'idées en ce qui concerne l'entourage de leur musique. Invisibles derrière des costumes de robots spécialement créés pour eux, ils avaient déjà détonnés par les premiers clips réalisés lors de la sortie de leur premier album par Spike Jonze (inventeur du fameux "chien" leitmotiv de la plupart des clips) ou encore le fils de Coppola. La sortie de leur premier DVD avait valu une mini-révolution, permettant de changer d'angle de vue en cours de projection d'un de leurs concerts (procédé malheureusement limité). Leur nouvelle idée n'est donc aucunement insolite. Déjà visible en grande partie par la diffusion en boucle de quelques extraits lors de la sortie de leur album, la sortie en salles, puis en DVD permet donc de voir l'œuvre dans son global. Composé de séquences bien distinctes, chaque morceau de musique de l'album constitue un chapitre du film, se suffisant souvent à lui-même. L'intrigue est finalement assez classique et les chansons ne collent pas forcément à l'ambiance de la musique, surtout conscient de poursuivre l'intrigue. La réalisation - assurée par Kazuhisa TAKENOUCHI - est étrangement inégale : parfois très honnête (la séquence dans les champs de fleurs), souvent vite expédiée, elle assure tout de même le minimum syndical; seule la fin reprend par trop des séquences entières de l'action précédente pour relever un manque d'imagination. Les dernières images sont superbes, montrant tout ce que contient finalement un disque de Daft Punk et caractérisant l'ampleur de ce projet dans son ensemble : le rêve de gosse de deux musiciens, finalement des hommes comme tous les autres, mais ayant réussi à exaucer leurs vœux. Mignon.

16 novembre 2005
par Bastian Meiresonne


UNE HEURE DE BONHEUR

Une très belle initiative et un bonheur pour les yeux pour les fans d'Albateur et de son papa. Visuellement superbe. A VOIR!!!!

16 juin 2003
par FREDDYK


Poésie psychédélique

Interstella 5555 est né d’une belle idée, originale et expérimentale. Celle de deux de nos coqueluches musicales française de la scène électro house, les trop populaires Daft Punk. Le projet, illustrer leur dernier album en image par l’un des plus prestigieux « character designer » de l’animation japonaise : Leiji Matsumoto (Albator, The Cockpit…), c’était d’abord dévoilé à nous sous la forme d’une série de clips télé, qui ne sont en fait que l’amorce de ce que sera le film. Projet peu banal pour un résultat d’une certaine beauté, qui ne manque pas pourtant de s’écorcher sur quelques difficultés. Le plus bel atout d’Interstella c’est son esthétique. Son coté paillette, sa poésie psychédélique, sa romance naïve baignant dans un maelström de couleur bariolée et hallucinante. Sa force narrative d’arriver à nous conter une histoire sans parole, qui nous fait parfois penser à une expérience neuve et étincelante d’une certaine forme de cinéma muet. L’histoire se lit, des personnages se développent, une certaine ambiance émerge. Les Daft Punk, qui ont écrit le scénario ont su parfaitement intégrer à leur récit de manière à la fois simple, minimaliste, et pourtant excessive une certaine synthèse fétichiste de leur source d’inspiration. La saturation pastel et fluo des couleurs de Matsumoto, ces corps longilignes si propre à ses personnages, ne cessent de rendre écho aux images d’où sont né leur désir : les souvenirs d’Albator, d’une S.F pop seventies avec ses fantasmes chromatiques, ses structures allégoriques, son urbanisme multi-référencé. Une multitude de détail que la mise en image de Matsumoto réveillé par les Daft Punk ne cesse de travailler comme une nostalgie qui ne se complairait pas dans sa plus simple image mémorielle, mais au contraire travaille le souvenir comme une nouvelle structure possible de forme plastique. Si ce souvenir est aussi vivace, c’est certes beaucoup grâce à l’immense qualité de l’animation dû aux talentueux animateurs de l’équipe de Matsumoto, qui à su saisir avec une immense allégresse toute la poésie et l’apesanteur possible de ce space opera. Quelques scènes sont ainsi d’une fulgurante beauté : celle de l’amant de Stella rêvant de sa déesse au loin à un point éloigné de la galaxie. Leurs corps virevoltent dans des champs étincelants aux couleurs pop, ils tourbillonnent au centre d’une rose géante, dont les pétales servent d’écueil à leur amour extra-ordinaire. La beauté du rythme, la sensation grisante et contemplative de cette fantaisie acidulée est d’une telle et rare somptuosité formel, que l’ont se surprend facilement à fondre comme une guimauve pour tant d’ingéniosité et de simplicité. Mais la réussite d’Interstella ne s’arrête pas seulement aux traits de sa mise en scène. Il faut bien reconnaître aux Daft Punk que l’écriture à ici aussi une place non négligeable, qui sans briller par la force de sa dramaturgie (leur faiblesse, on aurait aimé que la relation de Stella et son amant soit plus développé), reflète néanmoins un point de vue (l’enfance) qui trouve sa plus parfaite cohérence jusque dans les origines du projet. Le seul regret devant Interstella, qui n’est pas des moindres, c’est la musique. Non pas ses qualités intrinsèques, on aime Daft Punk ou pas, ce n’est même pas la peine de discuter de sa qualité (plutôt faible), mais plutôt de sa quasi-absence de cohésion avec l’image. Si le coté disco, paillette et superficiel de la house de Bangalter trouve bien un certain répondant à l’esthétique de Matsumoto on en convient, le problème est que cette musique est tout sauf narrative. Ce qui n’est pas sans un certain paradoxe que les Daft Punk savent construire un récit en image et non en musique. Mais difficile de demander à de la « house music » d’être narrative. Il y a donc un certain effet de plaquage des plages musicales de l’album sur l’image parfois assez gênant, l’impression que l’album tourne tranquillement à la surface du film. Fait d’autant plus visible et audible dans les transitions entre les morceaux, qui aurait méritées d’être un peu plus décemment travaillées, autrement que par quelques intermèdes sonores assez faibles. Pour des DJ, censés être passer maître dans l’art du mixage, il est plus difficile d’être indulgent de voir qu’ils n’ont pas retravaillés l’ensemble pour la sortie en salle.

21 juin 2003
par Jérôme.D


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