A la toile comme à la vie
Après son précédent "End of the year", Wang Jing reste fidèle à la caméra numérique (ici pour la première fois en Chine, la Red One pour ceux que cela intéresse…) pour réduire les frais de tournage (4 millions de RMB pour 27 jours de tournage) et de pouvoir jouir d'une meilleure mobilité en équipe réduite pour raconter une autre histoire inspirée de faits divers réels (comme son premier "The last level" en 2004) sur le modèle des polars des Frères Coën.
Et franchement, il réussit parfaitement son coup en proposant une intrigue haletante avec des personnages incroyablement consistants (dont l'inspectrice Zhang Yao, modelée sur le personnage de Frances McDormand dans "Fargo") et une mise en scène inspirée, tout en égratignant pléthore de points sociaux typiques de la société chinoise actuelle – dont l'incroyable incidence du phénomène "Internet" sur une population de plus d'un milliard d'individus au sein d'un régime prétendu totalitaire. D'ailleurs, son scénario a mis plusieurs années à se faire valider avant de pouvoir être tourné.
La Toile tient donc un rôle essentiel en début d'intrigue avant que l'humain ne reprenne le dessus jusqu'à la parfaite explication en fin de film,…parfaitement évidente, mais dont nos cerveaux alambiqués ne percevaient même plus la raison à force de s'imaginer les pires scénarii possibles et imaginables.
Un superbe petit polar, qui augure (finalement) d'un très grand talent pour ce jeune réalisateur.
