My foot left
"Invisible Wings" est l'un des nombreux exemples du cinéma chinois des dernières années à tenter de "reahbiliter" les handicapés physiques et mentaux, grands exclus de la société depuis des nombreuses décennies, mais qui semblent désormais servir de véritable réservoir d'idées pour torcher des histories touchantes et – comme dans le cas présent – des succes stories, dont le Partie raffole.
Soit donc un film inspiré de la vraie histoire de vie de Lei Qingyao, jeune femme, amputée des deux bras à l'âge de quatre ans après s'être électrocutée sur une ligne de haute tension en cherchant à récupérer son cerf-volant et qui n'a jamais…baissé les bras (sans mauvais jeu de mots) en tentant de se servir de ses pieds à la place des mains pour manger, s'habiller ou encore écrire. Elle a finalement pu suivre un cursus scolaire normale et a même brillé dans différentes disciplines sportives dans sa région, où – au saut en longueur, par exemple – elle a su rivaliser avec des champions non handicapés physiques.
Le réalisateur Feng Zhenzhi a immédiatement vu en l'histoire de la vie de la jeune femme un parfait matériau pour réaliser un autre appel à la gloire de l'autosuffisance et réussite personnelle, si chère au pays. Au-delà du message simpliste et propagandiste, on se retrouve donc avec un film, qui n'hésite jamais à appuyer sur les gros effets pour faire pleurer dans les chaumières et n'y va pas de main molle pour reconstituer le fameux accident fatal et même une ridicule et superflue scène de tentative de suicide de la mère. On passera également sur cette vision totalement fantasmée en fin de métrage, où Lei survole la compétition de nage.
Il n'y a finalement que le personnage de Lei Qingyao, dont la bonhommie, sympathie et véritable talent remporte le tout. Elle "revit" véritablement sa propre vie pour les spectateurs, se glissant parfaitement dans son personnage et délivrant une performance plus vraie que nature, depuis l'acceptation de son destin, ses nombreux moments de doute, jusqu'a difficile apprentissage des petits gestes du quotidien. On mesure parfaitement toute la force de sa volonté, quand elle tente encore et encore de manger ses plats sans être contrainte d'être nourri, de même que de s'habiller…De même, que son handicap ne cessera d'être un obstacle dans sa vie de tous les jours, d'abord au quotidien à la maison et avec ses petits copains, avant de l'être dans sa recherche d'une école qui veuille bien l'accepter jusque dans la cruauté de certains de ses condisciples à l'internat de filles plus grande (une copine refuse de l'aider pour l'habilelr ou l'emmener aux toilettes pour se venger). Dommage seulement, que le cadre et la réalisation ne soit pas à la hauteur d'un projet tel que "My left foot"…
