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J'irai dormir chez vous - Japon

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 3.38/5

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6 critiques: 3.71/5



Ghost Dog 3.5 Japon des villes, Japon des champs
Xavier Chanoine 3.25 Lost in Translation
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Japon des villes, Japon des champs

Une idée simple et un peu culottée suffit parfois à lancer un concept télévisé réussi. Dans le cas présent, un frenchie s’amuse à parcourir le monde tout seul avec 3 caméras (2 fixés à sa ceinture, 1 mobile) en ayant pour objectif de manger et de dormir à l’œil chez un quidam pris au hasard dans la rue. Cela surprend un peu au départ (c’est quoi ce type ? Il est gonflé !), mais on s’y fait rapidement et cela se transforme bientôt en jeu à suspense (Dormira ? Dormira pas ?) auquel on devient accroc au bout de 2 ou 3 épisodes. D’autant que le routard Antoine de Maximy a une bonne bouille, joue efficacement les grands naïfs paumés et curieux, possède un sens de l’humour certain et préfère toujours mettre en valeur ses interlocuteurs plutôt que lui-même. Un type bien en somme, courageux mais pas téméraire, ne craignant pas d’aller au contact tout en fuyant les situations délicates (cf. les mémorables prises de bec au Vanuatu ou en Bolivie), et qui, en tant qu’ambassadeur de la France à l’étranger, renvoie finalement une image sympathique et ouverte d’esprit.

Volontairement, de Maximy tente de montrer du Japon deux visages différents : celui de la ville et celui de la campagne, celui de la modernité et celui d'aspect plus traditionnel. Mais il se heurte – plus qu’ailleurs - à la méfiance des autochtones, peu enclins à rentrer dans son délire convivial et le regardant plutôt comme un marginal. Un sentiment par ailleurs compréhensible, et peut-être commun à une bonne part des habitants des pays dits développés : qui aurait envie de se coltiner en France un hurluberlu ne parlant pas un mot de votre langue et qui tente de squatter chez vous ? Mais passé la barrière de la réticence « naturelle », cet épisode donne lieu à 2 scènes très plaisantes. La 1ère se tient dans un restaurant-karaoké : la salle est fermée, intimiste, on y reste entre amis ou en famille, on est assis au ras du sol avec une grosse télé en bout de table, et on se passe tour à tour le micro pour quelques éclats de voix pas très maîtrisés – ambiance garantie. La 2nde est une soirée passé avec un couple japonais finalement ravi d’avoir Antoine à table, en lui faisant goûter des plats typiques de pays et surtout en s’essayant à une partie de prononciation française d’anthologie (« Pijo ! »). Conclusion : il faut s’accrocher pour sympathiser, mais ça vaut le coup au final.



12 juin 2007
par Ghost Dog




Lost in Translation

Cette nouvelle aventure d'Antoine de Maximy propose au spectateur de plonger dans un Japon qui n'est pas tout à fait inconnu de ceux qui le connaissent de loin. Effectivement le choix des lieux (comme d'habitude un endroit très fréquenté, un autre plus curieux et enfin la campagne reculée) permet ainsi de découvrir le Japon urbain comme Tokyo et son quartier hype Shibuya, destination rêvée d'une armée de teenagers fans de culture pop, tout comme de découvrir le Japon maritime où les surfeurs installent leurs transat à l'arrière de leur voiture et enfin les endroits plus reculés, le fascinant Japon des campagnes où subsiste encore traditions ancestrales et vrai respect de la nature. De Maximy le comprendra très vite, le pays n'est pas le plus simple pour dormir chez l'habitant : oubliez Tokyo, les capsules faisant office de chambre d'hôtel sont les seuls endroits accessibles. Le paradoxe souligné par De Maximy est légitime, le Japon semble considérer les étrangers, il y émane même une vraie curiosité. Cependant leur ouvrir des portes est une autre mission et seuls celles et ceux qui connaissent un peu la culture occidentale (et qui de surcroit maîtrisent plus ou moins l'anglais) daigneront à les accueillir ou tailler la bavette avec eux (la japonaise de Nagoya et son chien chouchou, le cuisinier veuf, les deux touristes hongkongaises). Pour les régions plus reculées le dialogue semble être plus simple et l'on ne réfléchit pas à deux fois avant d'accueillir Antoine et ses caméras au sein d'un foyer typique du Japon rural : le couple de fin est ainsi un bel exemple de tradition/modernité (la femme évoquant l'ancienne posture à adopter pour s'asseoir dans la tradition), non avare en humour et n'hésitant pas à faire découvrir à Antoine un met typique de nourriture pratique. La séquence où Antoine tente de faire prononcer le mot "Peugeot" aux habitants est aussi un vrai moment de bidonnage. Si l'on a déjà vu plus impressionnant rayon carte postale, cette excursion au Japon permet de découvrir des gens qui ne se prennent décidément pas la tête et qui parfois font preuve d'un vrai sens de l'accueil, loin des clichés de "renfermement" que l'on peut lire à droite à gauche, le meilleur exemple est l'invitation d'Antoine au karaoké, le cuisinier qui délie sa langue et parle de sa femme décédée ou encore les vieillards qui lui offrent une grappe de raisin. Il est aussi amusant de voir que certains japonais, sur la défensive, usent de stratagèmes gros comme des camions lorsqu'ils sont réticents face à la demande d'Antoine. Le vendeur d'un magasin Fuji lui dira par exemple qu'il ne peut pas l'accueillir parce qu'il part en voyage demain (tiens donc), et que la voiture est trop petite, avant finalement de céder et d'appeler sa femme (la demande se soldera par un échec). Reste quelques rencontres cocasses (le salaryman mimant une posture de combattant) pour un voyage globalement très tranquille, toujours rehaussé par l'humour et les commentaires pertinents d'Antoine de Maximy qui font de ce J'irai dormir chez vous un plaisir absolument énorme, qu'importe ses destinations.



28 septembre 2008
par Xavier Chanoine


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