Comment un film du maître pourrait-il obtenir une critique négative? 
S'il est une constante dans le cinéma de lam nai choi, c'est sa capacité incroyable à s'infiltrer dans le psychisme de ses personnages, et à nous les rendre humains. Qu'il s'agisse d'un chat extraterrestre, d'un tueur sanguinaire schizophrène, de moines bouddhistes qui evacuent leur frustration sexuelle par le combat, ou même d'un blob, le maître arrive toujours à percer cette parcelle d'humanité enfouie en chacun, et à la rendre palpable.
En disciple convaincu de Jung (on remarque également quelques élans socratiens dans son discours, mais j'y reviendrai), Lam nous dresse un univers, qui peut paraître réaliste à première vue, mais qui n'est en réalité que la projection sinusoïdale du surmoi. Surmoi au demeurant fascinant de par la pluralité de ses aspirations. Ainsi, ce qui semble être une banale histoire de gambling movie devient une allégorie surprenante du complexe d'Oedipe, dans laquelle un fils cherchant à venger son père, va affronter celui qui l'a destitué du rôle de paricide en éliminant la source de son transfert.
Le héros n'ayant pas de mère à voler à son père (qui est mort), s'entiche de la grand mère du cousin qu'il n'a jamais eu, comme si la fatalité du combat psychique qui aurait dû le confronter à son géniteur l'accablait jusque dans son moi profond. Il est intéressant de noter la façon originale qu'a Lam de représenter le questionnement intérieur du héros en faisant intervenir le sphinx, ce par l'intermédiaire d'un kangourou qui refuse de lâcher l'affaire quoi qu'il en coûte. Ce passage justifiant à lui seul le visionnage du film.
Pour finir, l'état mental tumultueux du héros le pousse à se lancer dans une quête suicidaire, voire kamikaze, à la manière des héros de Peckinpah, alors qu'il est seul responsable de sa dépendance au sexe. En ce sens, les similitudes avec le film "eyes wide shut" de stanley kubrick, sont frappantes, tant dans la manière d'orchestrer l'orgie (car les affrontements ne sont rien d'autres que des simulacres d'actes amoureux; d'où l'explosion de sang finale, représentative de la pureté virginale), que dans la conclusion qui attend le héros, dont les questions resteront toujours sans réponse. Il existe également une explication politique à cette scène. Il y a effectivement deux niveaux de lecture au moins dans les oeuvres du maître.
Ainsi, la détermination du héros à promouvoir le canibalisme, malgré l'opposition acérée, peut rappeler le combat courageux de Toddy Smith, célèbre philosophe qui a réhabilité totalement le mythe du castor schizophrène, en ce sens qu'un individu seul face à une foule, peut remporter le combat, s'il possède une sulfateuse par exemple. Malheureusement Toddy smith n'avait pas chargée son arme, il l'avait juste approvisionnée... Quel destin tragique. Bizarrement, la scène finale, dans laquelle le sphinx apprenait au héros qu'ils étaient jumeaux et qu'il ne lui avait jamais pardonné d'avoir tué leur ami imaginaire maurice, a été supprimée du vcd de joy sale. A must see for every lam nai choi fan!
The Lam Nai Choi Touch 
Le film reprend principalement une trame de gambling movie auquel se greffent des meurtres trash, et les fameuses scenes cultes du combat de boxe avec un kangourou et de "l'etranglement au vinyl", donc finalement un film assez sage pour le roi du Bis, mais qui détonne quand meme par son ultra-violence.
