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Kraithong 1

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1 critiques: 2.25/5

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Bastian Meiresonne 2.25


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Crocs-shots

Parmi le bestiaire du cinéma fantastique thaï, le croco se trouve en très belle position loin devant beaucoup de ses compères – même si les chefs-d'œuvre du genre sont plutôt...rares.
 
"Krai Thong" est l'adaptation d'une vieille légende populaire, pérennisé par les écrits du Roi Rama II (1768-1824), d'après le nom du personnage principal de l'histoire, qui va se mettre en quête de venger proches et concitoyens dévorés par un démon, capable de prendre à la fois l'apparence d'un homme et d'un crocodile. Dénommé "Charawan", ce démon réside dans une grotte sous-marine, où il se prélasse en compagnie de plusieurs femmes, à l'image de l'auteur Rama II, amateur de bonne chair en ayant reconnu pas moins de 73 enfants de son vivant…
 
Au cinéma, cette légendaire figure du crocodile dévoreur d’humains est indissociable de l'œuvre de l'un des réalisateurs des films les plus délirants du cinéma thaïlandais des années 1970 et 1980 : Scompote Sangduenchai (ou Sompote Sands).
 
En 1980, la Crocodile-mania, sous-genre éclos du triomphe des "Dents de la Mer" (1975) bat son plein avec des nombreux ersatz. Même l'Asie y contribue avec un "Crocodile" ("Agowa gongpo") coréen réalisé en 1978 par Lee Won-see en Thaïlande. Suite au succès de ce dernier, Sands s'associe au producteur américain Dick Randall pour réaliser en 1981 "Chorake - Les mâchoires de la mort" ("Crocodile"), une série délicieusement Z, qui combine stock-shots de documentaires réels, monstres en caoutchouc et un vrai alligator placé sur une maquette bien visible. Un crocodile gigantesque, devenu ainsi à cause de retombées nucléaires, va terroriser un village thaïlandais avant qu'un groupe d'aventuriers ne se décide à aller affronter le monstre après avoir embarqué dans un petit rafiot...
 
Malgré un succès mondial conséquent (le titre est vendu dans des nombreux pays, dont les USA et la France), Sands va chercher à amortir les frais de production, en ressortant le costume en caoutchouc du crocodile pour une adaptation de la fameuse légende de "Krai Thong". Officiellement, il n'intervient sur le tournage que comme producteur et superviseur des effets spéciaux ; mais entre les nombreux nouveaux stock-shots et la reprise des séquences entières du précédent "Mâchoires de la mort", difficile de déterminer la vraie paternité de ce long-métrage. Pour aguicher les spectateurs, Sands fait courir la rumeur d'une scène très "osée" entre deux femmes, qui se disputeraient les faveurs de Chalawan (le héros des principaux films d'action de l'époque, Sombat Metanne). Si de très nombreuses séquences hument effectivement bon l'érotisme, on reste quand même bien loin des films du genre de la même époque. Le résultat est un monument du film bis avec des acteurs cabotins et des décors en carton-pâte, mais aussi des purs moments anthologiques avec notamment le fameux plongeon d'un enfant dans la gueule béante du crocodile. Le plus drôle serait sans aucun doute de relever le nombre de tailles différentes du croco de la mort: tantôt capable de dévorer un enfant d'un coup de mâchoires, il rapetisse de manière singulière lors de la confrontation contre le bellâtre de service avant de quasiment atteindre la grandeur d'un avion, lorsqu'on le retrouve sur terre ferme le temps de la séquence de la destruction d'un village (enfin…quelques pagodes), très visiblement grandes de quelques centimètres, tandis qu'un acteur en costume de latex s'amuse d'incarner le reptile géant.
 
Reste le charme désuet d'un authentique nanar, qui n'a absolument pas à rougir de la comparaison des meilleurs exemples du genre et constitue un très bon divertissement entre une séance de "Super Inframan" HK et d'un "Oily Man" malaysien.
 
Quatre ans plus tard, en 1985, Sands ressort le costume de croco de latex pour les besoins d'une séquelle, "Krai Thong 2", encore plus délirante. Côté histoire, les scénaristes ne se fatiguent pas beaucoup en imaginant une explication-prétexte à l'inévitable résurrection de Chalawan, qui reprend le combat contre son ennemi juré Krai Thong ; en revanche, ils s'en donnent à cœur joie dans la surenchère d'attaques sanglantes du croco plus gourmand que jamais.
Juste retour des choses, Sands se verra pillé à son tour par des producteurs hongkongais peu scrupuleux, qui reprendront trois ans plus tard des séquences entières de ce "Krai Thong 2", dans le médiocre "Crocodile Fury" de Thomas Tang de 1988…


04 juin 2010
par Bastian Meiresonne


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