ma note
-/5

moyenne
3.26/5

Lady Snowblood Love Song of Vengeance

nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 1nombre de notes: 2nombre de notes: 1nombre de notes: 8nombre de notes: 1nombre de notes: 0

les avis de Cinemasie

2 critiques: 3.25/5

vos avis

11 critiques: 3.36/5



Ordell Robbie 3.5 une suite moins réussie qui vaut quand meme le détour
Xavier Chanoine 3 Plaisir coupable mais ne soutient pas la comparaison avec le 1er
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


une suite moins réussie qui vaut quand meme le détour

Cette suite de Lady Snowblood Blizzard from the Netherworld n'arrive pas à la cheville du premier épisode. Les grandes qualités de ce dernier étaient son équilibre entre la dimension politique du récit et les parties cinéma de genre ainsi qu'un scénario mettant en abyme le personnage de Lady Snowblood. Ici, c'est clairement la dimension politique qui semble l'avoir emporté. Il y a ici très peu de combats au sabre et les quelques combats sont le plus souvent assez pauvres. Lors de la plupart des combats, les mouvements de caméra délaissent le filmage au service de l'émotion des personnages pour une certaine épate visuelle pré-Dogma. On peut également déplorer une certaine dérive vers ce que le cinéma populaire de l'époque ne faisait pas de meilleur: les bad guys sont en effet tellement grotesques qu'on les croirait échappés d'un sous-James Bond italien. Mais une fois ceci posé, le film demeure très regardable. La dimension politique du film, si elle a un peu trop tendance à exister au détriment de l'action, est d'un grand intéret car le film va progressivement poser la sabreuse comme héroine des réprouvés révélant la face noire de l'histoire du Japon. Le contexte historique du film est en effet celui de l'immédiat lendemain de la guerre russo-japonaise, moment où le capitalisme japonais veut asseoir son expansion dans un contexte où le moral de la nation est revigoré par la victoire sur le puissant voisin. Néanmoins, cette époque est aussi celle où la misère du peuple produit une contestation du capitalisme. Dès lors, le fait que le pouvoir en place récupère une Lady Snowblood en fuite pour lui offrir un contrat sur un leader anarchiste devient un révélateur de la capacité du pouvoir politique de récupérer les éléments perturbateurs de la société afin d'asseoir son autorité par la force. Mais le film n'est pas non plus manichéen vu que le leader anarchiste est dépeint comme un bon vivant asoiffé de sexe employant une femme de ménage (donc exploiteur) afin de pouvoir se consacrer à l'écriture, ce qui offre une démythification bienvenue de la contestation. Et lorsque ce leader qu'on l'a chargée d'espionner la reconnait, il renvoit Lady Snowblood à sa condition d'héroine des réprouvés. Dès lors, cette dernière se révolte contre le pouvoir en place et trahit ses commanditaires. Le seconde partie du film va alors accentuer sa dimension de commentaire social vu qu'elle se situe dans les quartiers les plus pauvres du Japon de l'époque dépeints comme des lieux de violence, de survie et de règne du droit du plus fort. En parallèle, le film offre des scènes éprouvantes de torture du leader anarchiste par les défenseurs de l'ordre établi. Une autre dénonciation faite par le film est celle des éxpériences chimiques faites en Mandchourie sur des individus vivants. Le scénario du film se situe dès lors dans le prolongement de la vision de la Nouvelle Vague japonaise des années 60 ainsi que d'un Fukasaku qui avaient por objectif d'offrir une vision du Japon et de son histoire moins idéalisée et héroisée que celle des cinéastes de l'age d'or des années 50.

Malgré quelques effets gratuits, la mise en scène n'est pas non plus en reste. Parmi les moments de cinéma intéréssants, on peut citer tout le prologue virtuose où l'on voit Lady Snowblood venir à bout d'une armada de samourais dans le cimmetière tandis que les caméras portées scandent ses pas ainsi qu'un combat sur la plage s'achevant par le jet en l'air -son coupé- du sabre par cette dernière, sabre qui va se planter dans le sable, suivi de sa reddition. On a également un intéréssant fondu enchainé entre un tigre empaillé et la tete du commanditaire ou encore un beau travelling descendant verticalement sur la cellule de Lady Snowblood, s'en rapprochant puis zoomant sur son visage défait, la suggestion des souffrances des personnages par des plans très rapprochés ou l'utilisation des cadrages penchés pour refléter leur vertige dans certains plans ou pour représenter le regard d'un espion caché au premier étage d'une habitation ainsi que quelques zooms bienvenus et un peu de geysers de sang babycartiens. On a donc à nouveau un film d'une grande richesse sur un plan formel. Seuls manquent en quantité les plans maritimes hypnotiques du premier épisode ainsi que les moments où la sabreuse laisse ses émotions faire surface.

Au final, cet épisode reste très recommandable meme s'il satisfait plus l'amateur de film politique que celui d'action et de films de sabre. Cela explique peut-etre dès lors que la série n'ait pas duré. Meme si elle reste malgré tout un témoignage de l'étourdissante créativité du cinéma de genre nippon.



18 janvier 2003
par Ordell Robbie




Plaisir coupable mais ne soutient pas la comparaison avec le 1er

Dans Lady Snowblood 2 (faisons simple) il y a les éléments inhérents au genre bis, monnaie courante à l'époque et surtout en Italie. Suite du classique de Fujita Toshiya, on retrouve la Snowblood perdue à la fin du premier métrage, seule dans ce qui ressemble à un cimetière. Le film va alors lancer la machine dans un superbe plan-séquence arrière où la jeune femme décime un à un une armée de yakuzas. Si le rapport solitude / explosion de violence est perceptible dans le premier quart d'heure avec un beau background de "mer morte" rappelant un peu celui de Goyokin, Lady Snowblood 2 va ensuite s'axer principalement sur la politique du pays : car les moyens ne sont pas extraordinaires tout comme les ambitions du cinéaste, l'état du pays est évoqué à coup d'articles et de documentaires télévisuels rapides, comme pour asseoir en deux plans trois mouvements le contexte politique du pays dans lequel évoluent les protagonistes. Procédé qui a le mérite d'être efficace certes mais qui ne pourra jamais impliquer plus que ça le spectateur dans la situation économique dépeinte par Fujita, les bidonvilles et les personnages exclus de la société étant bien mieux représentés chez Kurosawa avec Dode'skaden. Ici, on a l'écho des tortures pour avoir un renseignement, l'espionnage, l'anarchisme représenté par Ransui Tokunaga, l'homme qui se bat pour le peuple (Shusuke), l'apparition de la Peste ou encore la corruption incarnée par les hauts placés dans la société avec un contraste richesse/pauvreté saisissant : les murs rouges et les décors baroques des grandes bâtisses effraient face à la couleur grisâtre des villages boueux. Mais comparativement au premier opus, on ne retrouve pas la magie créatrice de Fujita Toshiya, pas même la moindre chanson de Kaji Meiko pourtant véritable marque de fabrique à chacune de ses apparitions au cinéma.

Certes le film garde un certain penchant pour le gore et l'explosion de rage à chacun des affrontements -médiocres mais tranchants- mais certains maquillages grossiers n'étonnent pas plus que ceux du cinéma de genre italien populaire. D'où une semi déception dans la mesure où on a davantage l'impression d'être devant le premier film d'exploitation venu que devant le vrai classique du film de genre attendu, surtout de la part du même réalisateur : mais à trop vouloir s'axer dans le registre du film politique, avec les faiblesses inhérentes au genre (et surtout, les limites), le cocktail parait un peu inégal : une Kaji Meiko impliquée certes mais pas aussi tranchante que dans le premier opus ni dans Elle s'appelait Scorpion, son meilleur rôle, personnage rendu plus faible sur le plan des émotions alors qu'elle n'a d'yeux que pour se venger. De plus, les personnages bis sont intéressants mais pas aussi transcendants qu'on aurait pu penser : Ransui ne reste qu'au simple stade d'anarchiste sur le papier et son personnage n'a d'intérêt que pour sa belle réponse à Snowblood lorsqu'il lui confie qu'il était au courant de la conspiration, de même que celui de Shusuke hésitant trop entre défenseur de droits de l'homme et chevalier un peu naïf : quoiqu'il en soit le duel de fin légèrement pathétique est une belle réponse quant au revers infligé à ceux qui pensaient maîtriser la situation (les riches contre les pauvres, les mauvais contre les opprimés). D'un point de vue cinématographique, le film vaut pour ses plans étirés bien faits, son sens du cadre correct sans être monumental avec une courte séquence en vue subjective plutôt bien faite, et une belle utilisation de la couleur qui trouve tout de même ses limites dans le propos. On préfèrera sans aucun doute le premier opus, classique du genre entre boucherie et idées formelles à la pelle, qui contient ni plus ni moins que la plus belle chanson de toute la discographie de Kaji Meiko et dont la neige n'a jamais été aussi belle. Ici, pas de neige mais du sang, c'est toujours ça de pris.



23 juin 2008
par Xavier Chanoine


achat
info
actions
plus
  • liens
  • série/remake
  • box office
  • récompenses
  • répliques
  • photos
  • bande annonce
  • extrait audio