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Last Present

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les avis de Cinemasie

1 critiques: 3.5/5

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4 critiques: 2.88/5



Xavier Chanoine 3.5 Classique mais parfaitement bien exécuté
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Classique mais parfaitement bien exécuté

Présentant toutes les caractéristiques du film dramatique populaire en Corée du Sud, Last Present n'en est pas moins doublement émouvant et particulièrement bien exécuté dans sa démarche de lier deux intrigues bien différentes pour qu'elles puissent se rejoindre dans la plus grande cohérence débouchant alors à un final de toute beauté. La petite Sae-Hee est atteinte de la maladie de Wilson et doit se faire greffer un foie tout neuf au plus vite afin d'éviter que les choses ne se compliquent. Cela tombe bien puisqu'un prisonnier, Tae-Ju, semble être la personne idéale pour la petite. Mais rapidement, cette rencontre hasardeuse vaut bien plus qu'un simple accord entre hommes, puisque Jeong-Woo, le père de la petite, connaît parfaitement Tae-Ju puisque tous deux sont allés à l'école ensemble et ont eu la même fiancée. Tae-Ju est le premier à avoir conquis le coeur de la belle et lorsque cette dernière tomba enceinte, Tae-Ju eu déjà des soucis avec la police. Il se fera incarcéré rapidement, laissant sa femme seule et désemparée, trouvant un nouveau parcours avec Jeong-Woo (comme le monde est petit) qui l'aidera dans cette démarche de changement. Tous deux élèveront la petite avant que la mère ne décède. Au courant de rien, Tae-Ju trouve pourtant des réponses à ses questions très rapidement le jour où il retrouve par hasard chez Jeong-Woo un sablier symbolique de l'union entre lui et sa femme. Désormais il sait qu'il est le père légitime de la petite Sae-Hee. Depuis le temps, on arrive à être familier de ce genre de postulat de départ plutôt casse-gueule, parfois même proche d'un certain misérabilisme notamment dans sa première partie où Sae-Hee se lie d'amitié le temps d'une scène très courte avec un enfant en phase terminale d'un cancer, surtout qu'il est courrant de voir dans Last Present chaque séquence délibérément triste accompagnée de violons et tous le grand jeu pour faire pleurer ses messieurs dames. Et dire que Kim Young-Jun s'est vautré dans cette entreprise relèverait d'une belle hypocrisie, du mensonge pur et simple, car ce film arrive à être vraiment touchant par l'accumulation évidente de poncifs inhérents au genre.

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Mais qui dit poncif ne veut pas forcément dire, dans l'absolu, mauvais, et Last Present répond aux attentes du spectateur qui ne sait pas comment se débarrasser de ses mouchoirs qui traînent depuis des mois dans son tiroir. Il y a bien les allergies vu que nous sommes en plein mois de mai, mais rien n'y fait, les paquets sont encore là. Leur utilisation est donc plus que nécessaire une fois Last Present bouclé, culminant dans un final sidérant de tristesse. Et ce qui fait que cette belle réussite dans le genre arrive à être poignante au dernier moment, c'est simplement sa mise en place, la montée crescendo d'une certaine tension dramatique que l'on éprouve devant le sort de la gamine, adorable Jo Su-Min parfois très scolaire, mais on ne peut pas réellement lui en vouloir au vu de son jeune âge, et devant les différentes intrigues sous-jacentes aux propos principaux du film : il y a d'abord cette confusion sur la véritable identité du père (Jeong-Woo versus Tae-Ju) avec tout ce qui suit (règlements de compte, souvenirs d'enfance, présence des symboles et des petites phrases du genre "il faut être trois pour être une vraie famille") et les éternels relents mafieux plongeant Tae-Ju dans une merde pas possible. Et pourquoi arrive t-on à verser sa petite larme en fin de métrage? Sans doute parce que le cinéaste aura dépeint des portraits d'hommes sincères et touchants, au vécu certes très classique (deux amis d'enfance qui se séparent, l'un devient policier, l'autre une petite gouape) mais dont la franchise déborde systématiquement : la performance de Shin Hyeon-Jun est d'autant plus admirable puisqu'il est particulièrement détestable au début et juste franchement apathique en fin de métrage. Il est ce gangster qui veut absolument sa liberté qu'importe le sort réservé à la petite, mais qui au fur et à mesure se liera d'amitié et d'amour paternel face à la protection du père "légal", soucieux de voir grandir sa fille malgré cette sensation de cacher un lourd secret. Les premiers instants du film nous font d'ailleurs nager dans la comédie coréenne pas très drôle, limite vulgaire, mais le cinéaste ne loupe pas pour autant le coche en appuyant son récit de flash-back cucul la praline (de beaux étudiants propres sur eux, dans le bus, à la mer...) et de séquences d'échauffourées classiques de tout bon polar comique qui se respecte.

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Kim Young-Jun n'oublie pas non plus les séquences scolaires comme le repas fixé sur les carottes, la fuite de la petite partie manger des sucreries parce qu'elle en a gros sur la patate après avoir appris qui était son vrai père (une précocité un poil à côté de la plaque) et tant d'autres. Mais il y a ce "je ne sais quoi" qui fonctionne parce que les mecs ont du métier et qu'ils savent recycler les clichés pour leur donner une toute autre saveur : le calcul, l'absence totale de surprise jusqu'au dénouement final où un règlement entre vieux copains tourne au vinaigre. C'est à partir de cet instant que Last Present part en vrille pour le bonheur de son spectateur bien accroché au déroulement du film, l'acharnement de Tae-Ju avec la mafia pour obtenir de l'argent pour aider Jeong-Woo et Sae-Hee, le passé dramatique de chacun, et au cinéaste d'en rajouter une couche en amenuisant les chances de survie de la petite. Et en plus on a droit aux violons, au sourire forcé de Tae-Ju pour montrer à la petite que tout va bien. Force est de constater qu'on avait pas vu ça depuis longtemps, qu'importe les imperfections et le déroulement balisé du film, sans doute parce que l'interprétation est exemplaire et que la réalisation offre quelques moments de cinéma mignons tout plein. On a trouvé petite coréenne plus attachante chez Bong Joon-Ho (The Host) et Jeon Su-Il (With a Girl of Black Soil) mais ce trio formant une vraie famille malgré tout l'emporte au final. A la fois comédie populaire, film de gangster et pur drame (pas loin de verser dans le mélo), Last Present est une parfaite réussite du film usant de recettes commerciales pour cibler un large public, tour à tour drôle, touchant et particulièrement bien joué.



13 mai 2008
par Xavier Chanoine


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