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Les Artistes du théâtre brûlé

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 3.38/5

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3 critiques: 2.5/5



drélium 3.25 Chaleureux.
Ghost Dog 3.5 L’Art comme victime collatérale du régime
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Chaleureux.

Sans atteindre la puissance dénonciatrice de S21, ce documentaire chaleureux est touchant de par ses artistes et leurs personnalités. Leurs sourires, leurs doutes et leur lucidité s'entremêlent dans une succession de scénettes mettant joliment en valeur leur âme spontanée, belle et généreuse au coeur d'une situation et d'un background lourd de difficultés et d'obstruction à la création. Un joli voyage où le rire est communicatif et la sincérité touchante même si le parti pris d'une mise en forme encore une fois très éclatée n'est pas toujours aisément abordable. Mais de beaux instants vivent au milieu de ce théâtre en ruines et à ciel ouvert, un refuge à l'agonie peuplé d'esprits libres qui lui redonnent toute son identité, des instants simples et forts comme le truculent acteur qui souhaite spontanément répéter une scène de Cyrano l'épée à la main ou la séance de défoulement où chacun crie sa colère, ses doutes et ses espoirs, en enfermant ses mots dans un vase que l'on referme puis que l'on casse à grand coup de pied, "ça fait du bien hein ?!". Un beau témoignage pour une culture vivante qui tente tant bien que mal de subsister dans un Cambodge au passé dictatorial lourd de conséquences qui pèsent encore plus lourd sur les artistes, les vrais.

14 octobre 2005
par drélium




L’Art comme victime collatérale du régime

De ce théâtre de Phnom Penh, il ne reste que des ruines menaçant de s’écrouler, des herbes folles, et quelques artistes sans spectateurs qui le hantent, récitant du Cyrano ou du Shakespeare sans grande conviction. Témoignant à nouveau contre l’oubli en mettant en scène les conséquences dramatiques du régime khmer rouge sur la population cambodgienne d’aujourd’hui, Rithy Panh fait ici écho à un reportage sur le même thème diffusé début 2009 sur Arte : à La Havane, la capitale cubaine, les théatres tombent également en ruines et sont habités par quelques vieux nostalgiques qui entendent encore raisonner la musique et qui visualisent encore les artistes se produisant sur la scène.

Etranges conséquences que celles du Socialisme d'Etat. En inféodant l’Art au régime en place sous le prétexte fallacieux de le promouvoir et en tuant dans le même temps l’économie de marché, la Culture disparaît en réalité peu à peu : les représentations deviennent consensuelles, l’inventivité est bannie, la pauvreté généralisée gagne le pays, détournant les surplus financiers consacrés à l’Art vers des dépenses plus terre-à-terre comme l’alimentation. Plus d’argent pour payer les artistes, ni pour entretenir les bâtiments ; le pays cesse de rayonner et finit par disparaître de la carte du monde.

Au-delà de cette ruine artistique et économique du Cambodge se trouve la ruine morale de ses habitants. Encore hantés par les horreurs du régime khmer rouge, par la faim qui tiraille le ventre et force à manger des serpents, par la culpabilité de la dénonciation des autres pour ne pas mourir ou celle de ne pas avoir su élever ses enfants, ces derniers souffrent en silence dans un purgatoire sans fin qu’aucune statistique ne peut décrire convenablement.



16 mars 2009
par Ghost Dog


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