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L’Homme à abat­tre

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2 critiques: 3.25/5

visiteurnote
bruce randylan 4
Toxicguineapig 2.5


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Encore un scénario de Kaneto Shindo mais qui s'avère cette fois décevant dans le sens où l'on reste sur des personnages stéréotypes du film noir/policier et qui ne sont guère approfondis. Ils restent réduits à leur simple fonction narrative : la soeur de..., la fille de..., le policier en imperméable, l'ancien détenu plein de bonne volonté, le méchant prêt aux meurtres pour s'en sortir. Quant aux péripéties, elles sont tout aussi désarmante de candeur (un oeil de verre, un tueur qui porte - par chance - des gants, des rencontres fortuites au bon moment etc...)

En revanche le travail de réalisation est excellent, surtout quand on sait qu'il s'agit du premier film de Nakahira (même si sorti après passions juvéniles). Il n'hésite pas à jouer la carte du film du genre (et de ses codes) à plusieurs reprises particulièrement excitantes et inspirées. On notera ainsi le court flash-back (un affrontement de gangs dans un décor en ruine et aux travellings décadrés, baignant dans un noir et blanc aiguisé comme du rasoir) ou une stupéfiante agression dans une étroite ruelle étouffante avec un découpage virtuose alternant les prises de vues radicalement opposées.
Et il y a surtout tout le dernier quart d'heure particulièrement nerveux et violent avec une réalisation admirable jouant de la profondeur de champ (l'observation de ce qui se déroule dans un appartement voisin), du montage ou des axes de prises de vue. On trouve aussi un mini-plan séquence audacieux où la caméra suit le héros descendre plusieurs étages (hors-champ), traverser la rue avant de remonter la façade sur 2 étages, le tout en suivant un autre personnage pour mieux entretenir le suspens et le mystère. Et de manière générale, la sécheresse, la tension et la dureté évoquent souvent les maîtres de la série B américaine tel Aldrich, Mann ou Fuller.
De plus la conclusion est assez soudaine (on pourrait dire "précipitée") et osée, évitant ainsi le happy-end de rigueur dans un dénouement sombre et pessimiste.

Entre ses moments brillants, le film est un peu plus classique mais jamais ennuyant d'autant que ça dure à peine 1h08. On sent tout de même que Nakahira se plait vraiment à filmer cette vie de quartier et ses commerçants. Il n'a pas l'ambition de faire du néo-réalisme ou du documentaire mais on sent un enracinent dans une certaine réalité (factice) qui explique aussi pourquoi les personnages restent au final dédramatisés avec une psychologie réduite au strict minimum. Il y a presque quelque chose du pastiche.
La encore, on voit comment Nakahira essaye de tirer les petites chroniques sociales traditionnelles vers quelque chose de plus moderne et de non-conventionnelles. D'ailleurs l'épilogue assez décalé (reprenant la scène d'ouverture) confirme bien la dimension ludique de sa réalisation. Une histoire pas vraiment crédible qui lui permet de signer un excellent exercice de style.

18 janvier 2013
par bruce randylan


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