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A Long Walk

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2 critiques: 3.75/5

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4 critiques: 3.44/5



Astec 3.5 Des longueurs mais une histoire et une interprétation touchante.
Xavier Chanoine 4 D'une grande beauté. Okuda confirme derrière la caméra
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D'une grande beauté. Okuda confirme derrière la caméra

A Long Walk prouve encore le bel état de santé d'un grand du cinéma japonais apparu à la toute fin des années 60 : Ogata Ken. Malgré ses performances chez des cinéastes aussi renommés que passionnants, il reste encore sous l'ombre des stars locales. Trop cantonné à un cinéma de genre? Non, Ogata a aussi bien revêtu les habits de samouraï enragé que ceux de l'écrivain Mishima, ou de l'homme recherché mort ou vif chez Imamura. Les années ont passé, et malgré ses "guest star appearance" chez Yamada ou Miike, le talent du monsieur reste inépuisable. Ici, il campe le rôle de Matsutaro, un vieil homme à la retraite au passé douloureux, qui emménage dans une toute nouvelle résidence. Ses voisins, un jeune couple alcoolique qui semble ne pas prendre soin de leur enfant, une petite fille silencieuse et sauvage nommée Sachi. Au fur et à mesure que le temps passe, les conditions de vie de la petite ne s'arrangent pas et Matsutaro veut en faire une affaire personnelle : la "kidnapper" pour lui faire passer des jours heureux et l'aider à s'épanouir malgré l'acte qui en soit, est parfaitement illégal. Un inspecteur de police et son acolyte partent à sa recherche.

A Long Walk, sous ses airs de satire sociale du milieu urbain tout sauf optimiste (les jeunes parents étant, à la première approche, un couple nippon "moyen") est en fait une belle parabole sur l'espoir. L'espoir est entre les mains de Matsutaro et paradoxalement, cette seule source d'espoir a plus de soixante-dix ans, les jeunes d'aujourd'hui n'étant pas prêts à assumer leur rôle de parents (une réalité au vu de la croissance démographique au Japon) et donc, dans un certain sens, incapables d'assumer la responsabilité de leurs enfants. L'excellent et très rare cinéaste Okuda Eiji, prouve qu'il est encore possible de mêler satire sociale réaliste (quitte à paraître fin réactionnaire) et intrigue policière efficace : le "road-movie" de Matsutaro et Sachi est aussi passionnant du côté des petits aléas de la vie quotidienne, comme réapprendre à la petite fille à se tenir, à se laver et s'habiller, à manger même, que lorsqu'il est un théâtre de rencontres aléatoires notamment celle du jeune vagabond rencontré sur les quais d'une gare. A Long Walk prend alors des allures de film humaniste absolument attendrissant, d'une très grande justesse de ton car le cinéaste ne fait jamais preuve de quelconque mièvrerie malgré un script qui tendait dangereusement vers cette direction. Et cette mièvrerie laisse tout simplement place à un petit bijou de tension dramatique, la séquence du suicide rappelle à quel point le cinéaste maîtrise l'art du hors champ et sait user d'un montage efficace pour annihiler toute lourdeur dramatisante. Le regard de la petite Sachi, l'ivresse de terreur de Matsutaro, un grand moment poignant.

De plus, le film tient ses promesses d'un point de vue mise-en-scènique : d'une belle douceur sans faire preuve d'une originalité déconcertante, la belle photographie tout en désaturation accompagne les mouvements de caméras légers du cinéaste, bien soutenus par un montage convaincant. Ensuite, si le film met du temps à démarrer, notamment lorsque Matsutaro joue avec les oisillons dans l'arbre pour attirer la petite Sachi (long certes, mais beau moment de cinéma), son rythme est suffisamment bien travaillé pour ne pas lasser : les grimaces de Wataru sur les quais, la séance au coin du feu le soir, tout pouvait contribuer à l'ennuie mais il n'en est rien. Malgré les courses poursuites en fin de métrage (rassurant sur l'état de santé de Ogata Ken, qui plus est) très académiques (c'est à dire du niveau d'un téléfilm), l'ultime séquence assène ce que le spectateur redoutait : l'abdication du vieillard. Superbe séquence, et à la petite fille d'être reconnaissante d'un tel homme, un peu vieillot certes, mais rassurant et généreux. Les petites ailes qu'elle portait tout au long du film symboliseront enfin sa liberté et son envol vers une nouvelle vie. Merci papi Matsutaro!



03 janvier 2008
par Xavier Chanoine


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