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Love Hotel

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les avis de Cinemasie

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4 critiques: 4.12/5

visiteurnote
Anel-kun 3.75
bruce randylan 4.25
Mohamed Bouaouina 5
Mounir 3.5


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

La Douleur d'Aimer (ou le plus beau Roman-Porno !)

Prenez Shinji Somai (le génie des génies, le Kubrick japonais 80's, capable de tourner des teen-movies entre Larry Clark et John Hugues que des road-movies existentialistes) à la réalisation, Takashi Ishii (Gekigaka de grand talent, doublé d'un scénariste qui vaut tous les Paul Schrader et John Milius du monde et triplé d'un futur cinéaste parmi les meilleurs) au scénario, Kazuhiko Hasegawa (avec deux chefs d'oeuvres - dont le définitif The Man who stole the Sun - il créera le cinéma japonais des 80's) à la production, plus Kiyoshi Kurosawa (officiellement blacklisté après deux pinku jouant la carte du cinéma "d'auteur" ; Kandagawa Wars et The Excitement of the Do.Re.Mi.Fa.Girl) comme assistant-réalisateur et vous obtiendrez l'un des plus beaux Pinku de l’histoire.

On y retrouve la marque de tous. Les plans-séquences de toute beauté de Somai, l'ambiance mélancolique et noctambule d'Ishii (qui reprend en fait les premières ébauches de son futur Rouge Vertige), la dénonciation d’un certain milieu d'Hasegawa (l’héroïne est une aspirante actrice porno, avec tout le côté sinistre que cela augure)... Le ton est donné dés la première scène ; un homme, Muraki, lunettes de soleil, attend dans un Love Hotel pour passer une dernière nuit avec une professionnelle, Nami, avant de se suicider (criblé de dettes auprès de yakuza, il voit sa femme violée et lui-même est menacé de mort). Il prend cette dernière de force et lui met un vibromasseur dans son intimité. Ainsi, on a droit à un hommage à Wakamatsu et à son classique Quand l’Embryon part braconner !, mais la suite est dans un style beaucoup plus différent. Somai s’empare, à bras-le-corps, du genre pour raconter une belle histoire d’amour, comme Bertolucci avec Le Dernier Tango à Paris, comme Zulawski avec L'Important c'est d'Aimer, comme son compatriote Borowczyk avec La Marge, comme Soderbergh avec Sexe, Mensonges et Vidéo et comme Gray avec Two Lovers. La scène où Nami avoue son amour pour Muraki au téléphone est plus qu’émouvante. La scène dure assez longtemps (comme la plupart des séquences du film en fait), mais la beauté de la réalisation et de l’actrice Noriko Hayami font qu’on y croit et qu’on en est touché. Touché également par sa bande originale ; la magnifique chanson de Momoe Yamaguchi "Yoru he" retranscrit très bien le spleen ambiant et la sensualité ephémère de cette romance. Mais c'est la chanson du groupe Monta & Brothers, "Akaï Umbrella", qui aura l'immense tache de tirer les larmes au spectateur par sa grande mélancolie...

ATTENTION SPOILER !
Un seul défaut (outre les sacro-saintes floutages des parties), un épilogue certes magnifique, mais de trop, surtout après la magnifique scène d’amour finale où les deux solitudes ne font plus qu’un ! et c’est là toute la beauté du cinéma rose.
FIN DE SPOLIER...

Pour son unique pinku comme réalisateur (il fût auparavant assistant pour Kumashiro et Fujita), Somai réussit une oeuvre dont la Nikkatsu en est tellement fier qu'elle fera tourner, en cette année 1985, deux autres films estampillé Ishii ! Ainsi, l'auteur verra la première adaptation cinématographique de son Black Angel (Muhan) après un essai avorté pour la Toeï sous la direction d'Hideo Gosha. Puis le second, Scent of a Spell de son ami Toshiharu Ikeda (également produit par Hasegawa), qui demeure (selon les fans les plus fous furieux) le meilleur film du duo d'Evil Dead Trap.

L'année 1985 sera une belle année pour Ishii qui, en plus d'être récompensé comme meilleur scénariste au festival de Yokohama, en plus de rééditer ses meilleurs manga, préparera plusieurs films, dont sa première réalisation ; Rouge Vertige, qu'il signera trois ans plus tard... à l'âge de 42 ans... en une semaine ! (mais ça, c'est une autre histoire !)



13 janvier 2010
par Mohamed Bouaouina


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