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La Maison des Geishas

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1 critiques: 2.75/5

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8 critiques: 3.75/5



Ordell Robbie 2.75 Geishas trop sages
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Geishas trop sages

Du potentiel pour entre bien plus convaincant que les Fukasaku eighties ou nineties qu'on a vus, cette Maison des Geishas en avait.

Tout d'abord une mise en scène qui n'est pas comme certains Fukasaku le précédant académique. Tout en étant très classique dans son exécution, la mise en scène n'est pas non plus exempte d'une certaine légèreté dans les mouvements de caméra. Légèreté qui s'accorde bien au ton d'ensemble du film. Même s’il évoque l’univers des geishas à l’aube des lois antiprostitution, le ton n’est jamais dramatique et est même par moments à la comédie. Le scénario de Shindo Kaneto ressemble en outre à du taillé sur mesure pour Fukasaku. L’univers des geishas avec ses lois et ses codes n’est pas sans évoquer les clans de yakuzas qui ont fait la gloire seventies du cinéaste. Dans les deux cas, le « clan » tente de maintenir ses lois, ses règlements face aux changements historiques (miracle économique nippon dans un cas, lois antiprostitution dans l’autre) menaçant leur survie. Et ce personnage de fille de l’ombre qui voudrait pouvoir accéder au devant de la scène de l’univers des geishas n’est pas sans évoquer le cascadeur de la Marche de Kamata et bien sur certains yakuzas fukasakiens. Quant à Fuji Junko, sa prestation est un des petits bonheurs du film.

On ne saurait malheureusement en dire autant des seconds rôles du film. Lorsque ces derniers surjouent pour donner une énergie comique à certaines situations, cela semble forcé. Le score est quant à lui peu inspiré. Il fait souvent dans le classicisme planplan, allant jusqu’à plomber certaines scènes. La scène finale perd en particulier beaucoup en puissance émotionnelle. Enfin, certaines « audaces » de la mise en scène tombent à plat. L’usage du flou pour tenter de retranscrire l’ambiance du « rite » final est en particulier pénible pour l’œil. Et la superposition de personnages du récit en mouvement et d’un décor figé fait cliché visuel mille fois usité. L’usage convenu du ralenti est en outre décevant pour un cinéaste de cette trempe. Enfin, on peut trouver la vision de la prostitution du scénario trop propre, trop lisse, surtout quand un ex-maître du yakuza eiga nihiliste se trouve derrière la caméra. Le film finit ainsi par s’ajouter à d’autres Fukasaku assagis ni impersonnels ni déshonorants mais pas assez brillants pour faire oublier ses seventies agitées et agitatrices.

A cette époque, Fukasaku avait fait sa place dans la culture populaire japonaise grâce à ses succès publics des années 80. Mais c’était en se reniant en partie pour survivre. Heureusement, un an après la Maison des geishas, Fukasaku remettra en jeu sa couronne d’agitateur du cinéma japonais avec Battle Royale. A défaut d’égaler ses sommets des années 60-70, Fukasaku gagnera haut la main son pari tout en retrouvant une énergie perdue par son cinéma depuis la fin des années 70. Et offrira son véritable testament artistique.



20 janvier 2005
par Ordell Robbie


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