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Kaleidoscope

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1 critiques: 2.75/5

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Xavier Chanoine 2.75 Un portrait touchant d'un photographe et de ses modèles
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Un portrait touchant d'un photographe et de ses modèles

Après le succès critique et festivalier de son premier long-métrage, Suzaku, la jeune et prometteuse cinéaste Kawase Naomi revient à ses débuts en tournant un nouveau documentaire centré sur une personne, le photographe Arimoto Shinya. Alors qu'on l'attendait sûrement avec un nouveau long, du fait la qualité de son premier essai réussi, Kawase opte pour un style plus léger, proche d'une véritable biographie des personnes qui défileront face à son objectif. Arimoto Shinya, d'apparence cool et nonchalante cache en fait une personnalité complexe et malmenée par cette envie de faire ressortir la moindre émotion, le moindre feeling de ses modèles que sont la belle Ono Machiko et la mystérieuse Mifune Mika, fille d'un grand bonhomme du cinéma qu'on ne présente plus. Kawase jouera les rôles d'intervieweuse et de sociologue avec les protagonistes en essayant d'appuyer là où cela fait mal aussi bien chez les jeunes filles que chez le photographe plus expérimenté. Pour montrer la grande implication de Kawase dans le projet et dans la chronique du photographe, elle n'hésitera pas à remettre en cause l'attitude du photographe lorsque celui-ci se mettra à jouer les défaitistes du fait d'un travail pas satisfaisant. On assistera d'ailleurs à la remise en question des deux jeunes femmes, en particulier lorsque Ono Machiko reconnaît son manque d'attention face à l'objectif, cette dernière finira d'ailleurs en larme lors d'une belle séquence émotion. Le cas Mifune Mika est plus à part, et le fait que cette dernière arrive en plein milieu du documentaire donne l'impression qu'on lui donne une plus grande importance qu'à Machiko, comme si ce petit bout de femme de 16 ans portait sur ses frêles épaules l'image d'un grand du cinéma. Il n'y a point de déroulage de tapis rouge, mais elle éclipse la débutante Ono Machiko, que l'on retrouvera par la suite le temps d'un shooting à Tokyo (et dans cette perspective à Kawase de ne plus prêter d'attention à Mika). Ceci dit, on reste tout de même très loin des filles à papa, et Mika fait suffisamment preuve d'humilité pour reconnaître ses difficultés face à l'objectif de Shinya, pas bien aidée par des costumes d'une autre époque.

Le film de Kawase se veut être une réflexion sur la remise en cause et le travail intérieur de quiconque, qu'il soit professionnel ou amateur. La cinéaste joue d'ailleurs le rôle de modératrice dans ce projet, fonction qu'elle tenait dans l'inégal mais non moins intéressant Le Pays Boisé tourné un an plus tôt. Et à ce stade, il est juste de noter les progrès de Kawase dans la réalisation de ce documentaire. Les plans, bien cadrés et parfois inspirés, relèvent d'une nette amélioration. Point d'épate à l'horizon, juste des plans simples, variés, usant très régulièrement des gros plans chéris par son auteur qui trouvent ici une belle douceur, loin des images piquantes délivrées par l'utilisation de la Super-8 dans ses documentaires précédents. La narration est aussi plus franche, la structure du documentaire plus en adéquation avec son sujet, cohérente et bien fichue : les premiers plans montrent un univers vivant, brusque et emporté dans un aéroport fourmillant de monde, contrastant drôlement avec les prochaines images de campagne. On rencontre alors le photographe, puis Machiko et Mika, pour finalement revenir vers Machiko jusque sur les hauteurs d'un gratte-ciel pour l'un des plus beaux plans du film. Cette structure très simple permet au spectateur de ne pas se sentir perdu et le fait que Kawase donne pratiquement autant la parole à chacun des personnages appuie encore le soin apporté à cette structure. Pas forcément d'assemblage un peu aléatoire d'images sous une voix off, bien que ce procédé trouvait souvent une justification pleinement poétique dans Katasumori et la trouvera de nouveau plus tard dans Dans le Silence du Monde. Les mauvaises langues pesteront face à l'opportunisme plus ou moins involontaire de Kawase lorsqu'il est question de capter la moindre séquence larmoyante, mais l'effet n'est pas appuyé et Kawase ne se regarde pas filmer comme dans son premier documentaire de sinistre mémoire, Dans ses Bras. Au final, Kaleidoscope ne marquera pas les esprits et pourra remporter les suffrages chez le spectateur toujours là lorsqu'il est question de découvrir de nouveaux travaux encore méconnus de Kawase Naomi.



21 mai 2008
par Xavier Chanoine


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