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Meatball Machine

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 3.62/5

vos avis

9 critiques: 3.42/5

visiteurnote
Anel-kun 3.75
Bastian Meiresonne 3.5
Bigbonn 3.75
Chang La Rage 3
Chip E 3
chronofixer 3
Epikt 4
Mandraker 3.75
Oh Dae-soo 3


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Beast Corpse

(ou "Love Battlefield") "Meatball Machine" est en fait la version longue de deux courts-métrages ("Meatball Machine" et "Meatball Machine: Reject of Death") réalisés par un illustre inconnu, Yamamoto Jun'ichi, ici co-réalisateur avec Yamaguchi Yudai ("Battlefield Baseball"). Ce rallongement cause autant de tort à la forme initiale que celle du singapourien "15" de Royston Tan, mais demeure un spectacle hautement jouissif pour tout fan du gore et du déjanté. Il faudra attendre la fin d'une première demi-heure un tantinet pénible, mélange de films pinku fauchés, de pauvre décalque de "Tetsuo" et d'une difficile exposition des personnages totalement dispensable. Le vrai mérite du film se positionne entre la 30e et la 45e minute du film, où l'intrigue se démarque finalement de ses comparaisons lourdes et bascule dans un délire visuel totalement décomplexé. La dernière partie se traîne de nouveau en longueur, mais offre ce que tout fan du genre est en train de s'attendre: des excellents affrontements grand-guignolesques allant crescendo. Les réalisateurs auraient peut-être pu imaginer d'autres adversaires avant la rencontre tant attendue, mai son en fera pas la fine bouche devant une réalisation à faible budget. Il n'empêche que les producteurs ont su investir au bon endroit, c'est-à-dire dans les prothèses assez délirantes, mais surtout dans l'excellente fabrication et animation des petites bestioles extra-terrestres. Enfin, la (longue) séquence finale est tout simplement culte, une explication assez surprenante, à prendre au 100e degré et qui augure d'un bon point de départ pour une suite (en même temps, celle de "Bad Taste" tarde à venir depuis le temps…). Les seuls défauts sont finalement la trop longue longueur pour des actions assez répétitives et un manque de subtilité, qui a fait d'œuvres comme "Tetsuo" ou "Eraserhead" un vrai culte pour avoir été signés par des vrais auteurs. Il faut donc prendre "Meatball Machine" pour ce qu'il est: un simple divertissement totalement décomplexé et sans aucune prétention – et dans ce domaine, c'est une belle petite réussite.

15 juin 2007
par Bastian Meiresonne


Malgré quelques longueurs, un film bourré de qualités.

Yudai Yamaguchi n'est pas un habitué des films longs, et a prouvé avec "battlefield baseball" et "cromartie high school" qu'il mettait en valeur cette spécificité de son style en réalisant des films au rythme infernal. C'est pourquoi il est surprenant de voir un film beaucoup plus sage, malgré son contexte un peu grand guignol et ses scènes gores plutôt réussies.

Si le budget transparaît facilement, à aucun moment "meatball machine" ne fait l'effet d'un produit au rabais. La précision des cadres, les effets spéciaux plutôt réussis, et l'ingéniosité du montage en font une petite réussite, soignée et réjouissante. De plus, l'équipe prend le temps d'installer une ambiance, de présenter les personnages, de nous faire ressentir leur misère, tant sociale qu'émotionnelle. Cette solitude qui transpire à chaque instant, rend l'ensemble bien plus touchant qu'une simple accumulation de scènes gores. D'autant plus qu'à aucun moment les réals ne se moquent de leurs personnages où ne cherchent à les rendre ridicules. Même la scène de masturbation contribue à rendre le personnage attachant, plutôt qu'à en faire un pervers.

Malheureusement, ce qui est une force est aussi une faiblesse, car le récit peine vraiment à démarrer, et l'ennui pointerait presque le bout de son nez, sans quelques affrontements de machines aussi suprenants qu'efficaces. Tak Sakaguchi sait décidement créer des affrontements brutaux mais chorégraphiés, que ce soit en matière de combats de rue ou d'affrontements homériques de créatures tentaculaires comme c'est le cas ici.

Lorsque l'histoire démarre réellement, on pense que le film est lancé sur les chapeaux de roue, malheureusement on est plutôt face à un soufflé, car le tout retombe vite et l'affrontement final semble trop long. Au lieu d'un combat non stop, on a droit à quelques échauffourées ponctuées de cris, de pleurs, de doutes, qui viennent parasiter l'efficacité des chorégraphies. C'est regrettable, puisqu'on ne ressent même pas vraiment la détresse des personnages à ce moment là.

Reste une conclusion à double tranchant, dont l'aspect technique se révèle aussi simple que malin, et qui laisse un goût amer, tout à fait bienvenu.

"Meatball machine" est un film ambitieux malgré son manque de moyens, techniquement très réussi, plutôt bien écrit, soigné de bout en bour, mais qui souffre d'un manque de rythme regrettable. Il laisse malgré tout augurer le meilleur pour la suite et reste un divertissement à voir.

12 février 2009
par Chang La Rage


Playing with Humans

Pris à part, Meatball Machine n'est pas grand chose de plus qu'une petite œuvre bricolo-marginale qui tient la route. Mais dans le panier des productions underground – ou, si vous préférez, trash, gore, punk, hardcore, tagada-tsouin-tsouin – japonaises actuelles, cette bande apporte une certaine bouffée d'air frais et se révèle en fin de compte une très bonne surprise. Plutôt que d'enchaîner scène gore sur scène gore sans pouvoir jouir d'effets spéciaux proprement convaincants (The Machine Girl), le film développe son intrigue, ses personnages et sa thématique de base avec un soin inhabituel tout en parvenant à distiller une véritable atmosphère. Certes, on y trouve bien deux ou trois accès de violence graphique pas piqués des vers, mais le cinéphile venu chercher là-dedans la bombe « tripaille & hémoglobine » ultime risque de rester quelque peu sur sa faim.

L'intérêt de Meatball Machine réside donc ailleurs: d'une part dans un propos fort intéressant, qui n'est pas sans évoquer les univers respectifs de Cronenberg et Tsukamoto avec malgré tout un regard personnel sur le sujet exposé; de l'autre dans une toile de fond sociale habilement traitée, loin des caricatures complaisantes qu'on a trop souvent coutume d'étaler avec des moufles dans le genre. L'ensemble met d'emblée en scène les « monstres » de l'histoire et leurs actions, tandis qu'en parallèle, il s'immerge dans le quotidien  maussade d'un jeune homme proche de l'autisme, travaillant dans une usine, évitant le contact avec autrui du mieux qu'il peut et sexuellement frustré. D'un côté et de l'autre, le film n'en fait jamais trop, misant sur une approche froide, dépouillée, « réaliste », sans exclure toute fantaisie pour autant (le meurtre du gosse d'abord attaqué par une créature pieuvresque puis réduit en purée de viande après être passé sous les roues d'un camion, le tabassage du personnage principal par un travesti au sortir d'une projection pornographique). Par la suite, le récit prend peu à peu une tournure sentimentale avec cette love story entre deux êtres que tout rapprochait, mais dont l'union sera rendue impossible par l'unique faute des aliens. Résumé ainsi, voilà qui sent bon l'eau de rose avec un peu de mousse verte à la surface, à l'exception près que la finesse du traitement change considérablement la donne.

Même si l'indigence du budget se devine sans effort, même si certains SFX foireux auraient pu se voir supprimés au montage, on y croit, et c'est l'essentiel. Dommage cependant que la bête semble avoir tout dit après une soixantaine de minutes et se perde un peu dans son interminable duel de machines. Heureusement, la discussion finale des extraterrestres, aussi hilarante sur le coup que terrible en elle-même, vient boucler Meatball Machine de la plus audacieuse des manières. Un film imparfait, sans nul doute – ça manque de temps et d'argent –, mais qui a le mérite d'administrer un bon coup de fouet à un certain cinéma underground nippon peinant à recouvrer la fougue des vieux maîtres du genre (Ishii, Tsukamoto, Sato). Yudai Yamaguchi et Jun’ichi Yamamoto, deux auteurs à suivre !

14 août 2008
par Chip E


love machine

Meatball Machine n'aurait du être qu'une série B un peu cheap, une sorte de sentai-trash sans conscéquences mais fun, du genre qu'on regarde accompagné d'une pizza peperoni réchauffée au micro-onde. C'est là toute mon erreur, ne pas avoir vu venir ce film, certes cheapos (les effets numériques à la gomme, heureusement plutôt rares) mais faisant l'objet d'un soin inattendu, que cela soit au niveau de l'écriture ou de la réalisation. N'ayant jamais recours au ressort comique (cache-misère habituel des films gore sans ambition ni talent), Meatball Machine s'appuie au contraire sur un thème on ne peut plus sérieux, l'exploitation de la misère et de la détresse humaine. J'avoue que j'ai pas trop l'habitude de chercher des messages sociaux/politiques/engagés/whatever pour défendre un film - et Meatball Machine n'a de toute façon pas besoin de ça - et peut-être que j'en fais un peu trop. Mais il est peut probable que l'ancrage de l'action dans un milieu ouvrier et les quartiers deshérités, le climat de détresse affective dans lequel sont plongés les personnages ou encore la tendance des aliens à utiliser les individus les plus faibles et isolés (et "s'en servir comme d'outils", quantité négligeable dont on se débarasse sans remors après usage) soient innocents. Et à la vue du final, un premier temps grotesque mais glissant lentement vers le carrément pétrifiant, je ne pense pas une seconde que les auteurs jètent sur la situation un regard optimiste. Mais si Meatball Machine est si convaincant (car les allégories politiques lourdingues ça n'a jamais fait un film) c'est qu'il n'oublie pas que derrière les drames il y a des êtres, qui souffrent, s'aiment et tentent de s'en sortir. Ainsi l'introduction de la romance, qui à première vue peut paraitre incongrue dans ce genre de film, prend tout son sens. Jamais nian-nian (Dieu soit loué), elle est tout ce que ces marginaux solitaires peuvent espérer, tout ce qu'il peuvent perdre aussi. Alors la scène de la transformation de Sachiko est exemplaire et merveilleuse de precision (on n'ose pas imaginer la bouffonnerie qu'en aurait fait un monteur maladroit). Débarquant au moment où tout pourtant commençait à aller pour le mieux, tirant meilleur parti de ses emprunts au film cyberpunk post-Tetsuo et au hentai tentaculaire (on peut facilement concidérer cette scène comme "tentacle rape", voir même faire le lien de tout ce que cela implique avec le thème de l'exploitation suscité) en refusant leur frénésie habituelle et jouant au contraire sur la longueur, cette scène est finalement poignante et presque belle. Loin des cris et de la douleur, on y fait finalement face à l'impuissance et à la détresse, ainsi qu'à l'incompréhension d'un système qui nous dépasse et nous broie, nous autres négligeables êtres. Qui souffrons, nous aimons et tentons de nous en sortir. En vain bien entendu, ce qui n'empèche pas la tentative d'être belle.

19 octobre 2007
par Epikt


Largement de quoi passer un agréable moment !

Il est vrai que le nouveau Yamaguchi peut faire penser au(x) TETSUO de Tsukamoto, à cause des mutations entre l'homme et la machine (qui est également "l'ancien" sujet de prédilection de maitre Cronenberg). En revanche la ressemblance s'arrête là. MEATBALL MACHINE fait plus dans le divertissement, ce qui ne manquera pas de plaire au plus grand nombre. Le sujet aurait probablement mérité d'être plus fouillé, mais je pense que ce n'était pas la volonté du réalisateur et son équipe. En bref, il y a du sang, du gore, des bestioles qui prennent possession des corps humains...

06 avril 2010
par Oh Dae-soo


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