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Memento Mori

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les avis de Cinemasie

11 critiques: 3.64/5

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51 critiques: 3.78/5



Alain 4 Un faux film d'horreur qui s'avère un très bon film
Drexl 4 Dans un pensionnat de jeunes filles, une histoire d'amour filmée comme un songe...
François 4 Troublant et cruel, un bien beau film
Ghost Dog 4.25 Histoire de fantômes coréens
jeffy 4.5 a ne manquer sous aucun pretxte
MLF 2
Ordell Robbie 3.25 Intéréssant mais trop inégal
Tanuki 3.5 Beau et triste
Tenebres83 3
Xavier Chanoine 4.25 Formidable plongée dans un lycée féminin.
Yann K 3.25 Des idées et une fin sublime, mais que c'est embrouillé!
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Un faux film d'horreur qui s'avère un très bon film

Ce film est tout simplement une pure merveille, une perle rare qui mérite franchement le détour.Entre ciné d'auteur et ciné de genre, le film mélange avec une maîtrise incroyable les deux pour délivrer une véritable ode à l'amour et à la différence. Les séquences tendres et oniriques alternent avec une sorte de docu-fiction sur l'univers de l'école et aussi des scènes horrifiques assez angoissantes. Dans une scène assez forte, on comprend ce que veut dire "Memento Mori": "Remember The Dead" ce qui est le principe même du film. Ponctué de flash-back et déconstruit, le film est à l'image du fantôme de la suicidée, à savoir le souvenir d'un amour fort et sincère et la canalisation d'une sorte de mauvaise conscience, celle imposée par les diktats de la normalité représentés par les autres élèves, l'école étant évidemment montré comme un haut-lieu moralisateur où l'on crée des générations de personnes éduquées à rentrer dans la norme et à annihiler tout élément un peu trop excentrique. A cet opossé, et comme l'héroïne Min-Ah, on découvre le journal intime fait de collages, de poésie, de rêverie, de doutes: tout ce qui fait le charme et le désespoir de l'adolescence à l'image de cet sorte de memorium que découvre Min-Ah au coeur d'un piano. D'ailleurs à ce sujet, la musique est vraiment excellente, le film étant parcouru par de superbes thèmes au piano et surtout, ce chef-d'oeuvre ne serait rien si les actrices(qui ont l'âge de leurs rôles) n'étaient pas aussi convaincantes et naturelles à retranscrire leurs émotions et puis il est à noter aussi que c'est le premier film de deux réalisateurs inconnus mais qui délivrent ici une réalisation incroyable qui joue habilement entre la sobriété et des élans artistiques renversants de splendeur. Enfin bref, c'est l'un des meilleurs films sur l'adolescence féminine.

08 décembre 2001
par Alain




Dans un pensionnat de jeunes filles, une histoire d'amour filmée comme un songe délicat et cruel fournit matière à un film d'une beauté indéniable.

Des piaillements d'écolières résonnent dans la cour d'école. Min-Ah s'éloigne un instant de ses camarades et découvre un journal intime abandonné, dont elle s'empare immédiatement. La lecture de l'objet interdit lui révèlera la passion refoulée entre deux lycéennes, dont l'une se suicide dans les jours qui viennent. Min-Ah va s'immerger de plus en plus dans le journal, essayer d'en percer les secrets murmurés dans les creux d'oreille, lorsque tout le monde s'est retiré et que les sentiments peuvent enfin s'exprimer. Memento Mori profile son intrigue dans une atmosphère ouatée, délicate, distille la sensualité de ses nombreux secrets avec parcimonie pour mieux plonger son spectateur dans une douce torpeur. Kim Tae-Yong adopte un rythme alangui pour mieux épouser les circonvolutions amoureuses de ses héroïnes. Nous pénétrons peu à peu leur intimité, les liens se dévoilent, l'écho des éclats de rire cachés se répercute dans les couloirs du pensionnat, avant que les amantes ne soient surprises en plein coeur de leur joie. Memento Mori ("Souviens-toi des morts") recèle des moments de cruauté, liés à l'incompréhension que suscite l'histoire d'amour servant de coeur à l'intrigue. Comment contourner une morale psycho-rigide, ainsi que la perfidie inévitable des lycéennes ne pouvant comprendre ce bonheur autrement que par les brimades et autres moqueries. A ce schéma presque classique viennent se greffer des éléments fantastiques qui donnent au film des résonnances oniriques. Souvent, ces éléments servent à illustrer la communication privilégiée entre les deux lycéennes éprises, par un jeu sur les silences, les regards, se reposant sur la beauté trouble de ses interprètes, et une mise en scène qui ellipse volontairement le reste du monde pour isoler ses amantes dans leur passion. Ce qui rend d'autant plus douloureuses leurs confrontations avec le microcosme scolaire, unique repère auquel les jeunes filles pourraient se raccrocher. L'amour se doit d'être tu pour pouvoir exister. Douloureux constat et message peu original, déjà traité de multiples façons sur grand écran. Kim Tae-Yong y apporte cependant une intimité subtile, aux frontières d'un voyeurisme plaisant, avec une mise en scène qui a le bon goût de ne pas se reposer sur ses effets, mais de les intégrer avec une mélancolie douce-amère, dans un récit bercé par une beauté picturale et narrative qui grave certaines images durablement dans la rétine embuée.

26 mai 2003
par Drexl




Troublant et cruel, un bien beau film

Une fois compris qu'il ne s'agit pas vraiment d'un film de fantôme comme le titre original voudrait nous le laisser croire (c'est une bête accroche commerciale voulue par les producteurs), on peut laisser de côté la légère déception de la partie fantastique du film pour profiter du reste. On sent bien que les réalisateurs ne sont pas aussi intéressés par cette histoire de fantôme (absente du scénario originale d'ailleurs...), mais beaucoup plus par cette histoire d'amour tragique et par cette micro-société qu'est ce lycée de jeunes filles. Surtout que c'est un sujet qu'ils avaient déjà abordé dans leur travail précédemment.

On assiste donc à une histoire originale et cruelle, dont le montage laisse la part belle à la réflexion et l'interprétation, gardant ainsi l'intérêt du spectateur qui tente de remettre dans l'ordre les morceaux. L'interprétation est plutôt bonne pour des débutantes, la réalisation est très soignée, la musique de grande qualité également. Bref, Memento Mori est un film étrange et captivant, probablement plus dérangeant en Corée qu'en France, mais pas moins intéressant, tant ses thèmes sont universels.



19 juillet 2003
par François




Histoire de fantômes coréens

Souvent comparé au Virgin Suicides de Sophia Coppola pour sa description d’adolescentes suicidaires, Memento Mori se démarque pourtant radicalement de son acolyte américain par son incroyable énergie, tant dans les dialogues que dans sa mise en scène, son refus des conventions et le charme tétanisant de ses actrices principales. Plutôt qu’à Virgin Suicides, Memento Mori se rapproche de Bienvenue dans l’âge ingrat ou de Heavenly Creatures avec même une petite pointe de Kaïro pour le côté fantastique, et se révèle être une œuvre majeure du cinéma coréen ainsi qu’un des meilleurs portraits d’adolescents qu’il m’ait été donné de voir à ce jour.

Après avoir exposé le côté puéril des pensionnaires de 16 ans d’un lycée de filles où l’uniforme est encore de mise (un héritage du colonialisme japonais) lors de scènes amusantes où l’on voit une fille déconner avec un caméscope en classe et une autre courir avec un balai en criant tout en lavant le fond d’une piscine vide, Kim Tae-yong et Min Kyu-dong, dont c’est leur premier long métrage, s’attachent par la suite à décrire la face bien plus sombre de l’adolescence, entre amourettes passionnées, fantasmes, peurs, rébellion et croyances. Au début, on a pourtant du mal à rentrer dans l’histoire ; rapidement, on confond les jeunes filles, on ne fait plus la part entre présent et futur inextricablement liés par un montage cut. Puis, progressivement, l’intrigue se concentre sur le destin de trois jolies coréennes (elles le sont d’ailleurs toutes, et c’est aussi un des points forts du film :-) ) : Min-ah tout d’abord, physique étrange mais très séduisant – sont-ce ses sourcils épais ou ses lèvres rondes ? -, qui tombe sur le journal intime de 2 de ses amies, Hyo-shin, coquette mais mystérieuse, et Shi-eun, grande et sauvage, qui entretiennent une passion amoureuse destructrice depuis plusieurs mois. Ces 3 actrices sont formidables, ce sont elles qui font pénétrer le spectateur dans leur monde, ce sont encore elles qui font passer des émotions et des sentiments à travers l’écran de cinéma ; elles sont la clef de la réussite du film.

Cette réussite est également soutenue par la totale liberté de ton des 2 réalisateurs : malgré une situation de base servie à toutes les sauces par les américains notamment (intrigues dans un lycée), ils font exploser littéralement tous les codes du genre avec des flash-back impromptus, un mélange de genres intéressant (passion, enquête, fantômes, psychologie) et des dialogues ciselés reflétant à merveille cet âge délicat qu’est l’adolescence. A contre-courant d’American Pie et consort, Memento Mori s’offre même le luxe d’intégrer à son récit une bonne louche de poésie qui rend l’œuvre encore plus singulière. Malgré une fin un peu longuette et embrouillée, le plaisir reste intact du début à la fin. Bref, une sacré découverte.

08 décembre 2002
par Ghost Dog




a ne manquer sous aucun pretxte

Difficile de savoir ce qui impressionne le plus a la vision de ce film: scenario, acteurs, mise en scene, musique... C'est un film qui ne se laisse pas oublier et dont les images vous poursuivent encore pendant longtemps. A decouvrir et a revoir encore et encore. Rien que pour la BO somptueuse, le choix du DVD Criterion s'impose.

12 décembre 2002
par jeffy




Beau et triste

Avant le drame

Qui a osé étiqueter ce film comme horreur-épouvante ? Personnellement, j'avais plus envie de pleurer que des frissons dans le dos à la fin. Quelle tragique histoire d'amour ! Bien que l'on puisse avoir des doutes sur sa réciprocité. C'est certainement ce qui m'aura le plus remué. Cette histoire est traitée de manière réaliste dans ce collège pour filles où l'immaturité et l'intolérance sont insoutenables. Peu à peu le puzzle de la relation entre les deux jeunes filles est reconstitué et on perçoit mieux à quel point tout ça ne pouvait déboucher que sur un drame.

Autour de cette histoire, le film joue à la fois sur le "documentaire" (la vie d'un collège coréen) et sur le fantastique. Le premier aspect m'a plutôt énervé : certaines de ces gamines sont tout bonnement insupportables. Nombreuses sont les fois où j'aurai souhaité en avoir une sous la main pour la remettre à sa place. Et que je me moque, et que je me mêle des affaires des autres. Bon, certes, ça a son rôle aussi dans le film mais quand on ne sait pas vraiment où nous mènent les évènements, ces comportements sont ennuyants. De l'autre côté, l'ambiance baigne dans le fantastique pour, semble-t'il, essayer de faire peur aux spectateurs. Ca marche deux fois au maximum. C'est plus un accessoire pour créer un climat et pour permettre à la jeune Min-Ah (et à l'audience) d'avoir des explications en flash-back sur le couple lesbien jusqu'à la solution finale. Et comme dit dans certaines critiques environnantes, c'est la dernière demi-heure qui m'a fait passer d'un film mouais-bof à quelque chose de plus subtil où encore une fois le catalogage horreur s'est montré extrêmement trompeur (décidément, après Kairo, je n'ai pas de chance). Un autre accessoire du film m’a beaucoup plu : le fameux journal intime. J’aurais aimé, étant plus jeune, avoir une imagination aussi prolifique pour créer un petit bijou d’interactivité comme ce journal.

En ce qui concerne les actrices, j'ai eu le coup de foudre pour Park Yeh-Jin. D’abord parce que c’est la seule que j’ai trouvée jolie et ensuite parce qu’elle a le rôle le plus dramatique de l’histoire et qu’elle a su le faire passer à merveille. Bref je la trouve magnifique et elle a su me toucher.

Au final, ce qui fait l’intérêt de ce film n’est pas trop l’aspect horreur/fantastique qui sert plus à masquer le sujet réel du film mais plutôt la résolution du mystère qui entoure cette relation si belle qui vire au drame entre les deux jeunes femmes. De ce point de vue, la mise en scène est une vraie réussite et vaut le détour.



19 juillet 2002
par Tanuki




Formidable plongée dans un lycée féminin.

Memento Mori est définitivement une oeuvre qui cache bien son jeu. Et ce, depuis le début. A vrai dire j'étais réticent à le voir étant donné que j'en entendais parlé un peu à droite à gauche, différents bruits de couloirs, sans réellement vouloir m'y intéresser à une époque où je ne connaissais absolument pas le cinéma coréen. Erreur réparée avec cette vision toute fraîche, véritable coup de poing dans l'estomac suivi d'un dégobillage de première tant le choc est dur à encaisser.

Fondamentalement, Memento Mori n'est pas franchement le film "fantastique" ou "d'épouvante" qu'on tente de le laisser croire. C'est avant tout une brillante dénonciation de l'homophobie notamment sur le regard que portent les gens sur les relations entre femmes. Une homosexualité pas dans le sens vulgaire et péjoratif qui y est souvent présenté, mais plus sur une amitié tellement fusionnelle entre deux lycéennes qu'elle finit par éclater, par exploser. Jusqu'à ce "trop" lors d'un cours de classe où les deux filles dévoilent au grand jour leur "secret" qui poussera l'une à haïr l'autre jusqu'au suicide. Seulement, par cet acte de "traîtrise" via le déchirement d'un journal intime, le fantôme de la jeune défunte règne sur le pensionnat exclusivement féminin et abat sa rage et sa haine sur ses détracteurs et sur celle qui a découvert ce fameux journal intime.

Difficile de chroniquer en quelques lignes l'oeuvre du duo Tae-Yong et Kyu-Dong tant leur Memento fait preuve d'une richesse fondamentale et formelle jusque là insoupçonnables. Magistralement bien réalisé, tout en étant à la fois d'une grande retenue et bien souvent libre de tout mécanisme cliché et déjà vu, ce véritable chef d'oeuvre s'accompagne d'un onirisme permanent, jouant la carte de la surprise et du rebondissement. On doute aussi, on se pose des questions et l'on veut connaître le pourquoi du comment, faute d'une intrigue suffisamment accessible. En fait, le duo de cinéastes nous dispersent peut être un peu trop, nous laissent sur le rebord de la touche (surtout en plein milieu de métrage) à trop vouloir "cacher".

Impossible à cerner et à classer, à la fois oeuvre sociale, politique et purement cinématographique, Memento mori peut se vanter de mélanger à la fois de véritables dénonciations (pouvoir des professeurs, autorité de l'éducation nationale, homophobie) et proposer dans le même bol de l'épouvante. En résultent alors des séquences divines (la jeune fille et son piano), carrément émouvantes (la relation entre les deux lycéennes, pleine de charme) ou alors bien flipantes (les portes qui se ferment seules). A saluer la performance des actrices notamment la formidable et sublime Kim Min-Sun. C'est quand même vachement bien.

Esthétique : 4/5 - Réalisation d'excellente facture. Musique : 3.5/5 - Thèmes pas inoubliables, mais suffisamment intriguant pour captiver. Interprétation : 4.25/5 - Un trio d'actrices tout bonnement formidable. Scénario : 4/5 - Pitch couillu à défaut d'être totalement maîtrisé. On s'en tape, le film est génial.



03 septembre 2006
par Xavier Chanoine




Des idées et une fin sublime, mais que c'est embrouillé!

Memento Mori a beaucoup de mérites. Son sujet, avant tout, avec cette idée de traiter l'adolescence comme un monde fantastique et l'école comme un enfer qu'il faudra combattre à l'aide de forces occultes. Le début est palpitant et installe une ambiance morbide dans le collège. La fin, surtout, est somptueuse, avec quelques images qui se placent parmi les plus culottées de ses dernières années : les mouvements de foule des lycéennes en folie, la tempête qui se déclanche et le visage de la fille, gigantesque, qui surplombe un collège devenu liliputien, autant de fulgurances dans l'inspiration qui égalent un Tsui Hark en grande forme. Les actrices sont intriguantes et, dans le corps du film, certains moments sont encore très beaux.

Seulement le scénario s'emberlificote jusqu'à devenir incompréhensible. Il y a bien un sujet, des idées, des images et une sacrée fin à Memento Mori, mais pas d'histoire. Le méli-mélo est renforcé par un montage qui, parfois, perd les pédales. Les auteurs reconnaissent eux même avoir coupé et placé les plans un peu au jugé. Seuls les grands peuvent être à la fois intuitifs, foutraques et géniaux. Memento Mori déçoit par manque de rigueur, même si l'impression finale reste bonne, grâce au dernier quart d'heure.

Le film loupe surtout son côté polémique, car un tel sujet aurait pu donner un pamphlet très violent. En 2001, au Japon, Insectes Nuisibles (Gaichu), de Akihito Shiota ou All About Lily Chou Chou de Shinji Iwai ont apporté leur contribution à la dénonciation du système scolaire, comparables, de ces deux pays frères.



08 décembre 2001
par Yann K


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