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Milky Way Liberation Front

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 4.12/5

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7 critiques: 3.32/5



Elise 5 Fabuleux
Xavier Chanoine 3.25 Divertissement sincère et souvent audacieux
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Fabuleux

Jusque là cantonné aux courts-métrages, Yoon Seong-Ho réalise ici son premier long, et c'est d'une main de maître qu'il se lance dans cette discipline. Milky Way est en tout point maîtrisé, et pas un moment hésitant. En racontant l'histoire d'un jeune réalisateur, il arrive à faire passer une tonne d'idées et de sentiments. Ses personnages sont vraiment approfondis et le rythme entre le déroulement normal de l'histoire et les flashbacks intimistes est somptueusement dosé. L'ennui n'arrive jamais et le coté loufoque de certains passages est vraiment hilarant. En bref, le film raconte un passage de la vie d'un jeune réalisateur, à partir du moment où il rompt avec sa petite amie. Alors qu'il se bat contre les problèmes de financement, les dissensions sur le scénario,... il repense à ses erreurs et les raisons qui ont fait fuir sa copine, et cela le perturbe dans la production de son film. Le réalisateur montre également sa passion pour la musique, omniprésente et jouant un rôle actif dans le film, n'étant pas seulement un accompagnement. Ajouter à cela des acteurs fidèles à leur rôle, et on obtient un film quasiment parfait. Le meilleur qu'il m'ait été donné de voir en 2007, jusque là.



26 octobre 2007
par Elise




Divertissement sincère et souvent audacieux

Milky Way Liberation Front nous raconte les mésaventures d’une équipe de tournage en manque d’inspiration. Young-Jae  est un jeune auteur réalisateur qui n’arrive plus à se débrouiller depuis que sa copine l’a quitté, ses acteurs sont inconnus au bataillon, son producteur n’a pas d’argent et le scénario n’avance pas. Que faut-il faire ? Bosser avec des producteurs nippons et la star Kimura Rei ? Mentir pour faire signer ? Imaginer tous les plans les plus improbables pour faire parler l’imagination ? Le jeune cinéaste en perdra la voix (au sens propre du terme) ce qui ralentira évidemment les procédures et le tournage. Dans Milky Way Liberation Front on parle essentiellement cinoche, quitte à ennuyer son public de temps à autres, mais les personnages dépeints par Yoon Seong-Ho sont si attachants qu’une discussion basique et ennuyeuse à mourir peut se transformer en séquence jouissive et divertissante au possible tant le film recèle de surprises de mise en scène, jusqu’à tenter des expériences concluantes sur le son et l’image : le générique annonce déjà la couleur par la fraicheur de sa musique, son montage et ses mouvements de caméras vifs, la présence rigolote des noms de l’équipe technique incrustés sur un mur ou dans le coin d’une ruelle (procédé qui sera souvent et correctement utilisé tout au long du film), et la dégaine pas possible de l’équipe de tournage : l’acteur principal à l’égo surdimensionné, ventriloque et super-héro à ses heures perdues (qui ira jusqu’à proposer de l’argent à des gosses pour qu’ils viennent lui demander un autographe en public), la preneuse de son qui enregistre ses gémissements lors d’une séance de sexe improvisée sur la plage avec Young-Jae, un coréen expatrié s’improvisant scénariste chiant dans une incroyable séquence en anglais à bord d’une bagnole, un producteur qui souhaite à tout prix bosser avec les japonais pour recruter les stars locales et bien plus encore. Un joli éventail de personnages colorés aux idées utopiques mais à la passion intacte.

C’est ce qui fait la force des auteurs qui croient à fond en leur projet –casse-gueule ?- et qui seraient prêt à aller très loin pour faire comme les plus grands. Sont cités dans tout ce foutoir, Maggie Cheung, Hou Hsiao-Hsien, Andy Lau, Bae Doo-Na et bien d'autres, les références cinématographiques en clin d’œil façon Tarantino (entre autres) avec l’affiche de Snake of June, le portrait de Scarlett Johansson dans La Jeune Fille à la Perle et belle utilisation des technologies de communication comme MSN Messenger en tant que pur « langage cinématographique » donnant lieu à une séquence assez émouvante en fin de métrage. Comme dit précédemment, le film ose sur le plan strictement visuel, chose assez remarquable pour Yoon Seong-Ho qui évoque sûrement à travers Milky Way Liberation Front son propre parcours de jeune réalisateur indépendant. Pour un premier film le résultat est impeccable : le scénario très libre reste cohérent grâce à une utilisation judicieuse du flashback permettant de connaître davantage Young-Jae, lequel se tait une bonne partie du film, sa voix sortant des sons de flûte ou de saxophone suite à une accumulation de problèmes en tout genre. L’occasion pour Yoon Seong-Ho de proposer une poignée de séquences bien exécutées et parfois vraiment drôles, comme lorsque Hyeok-Kwon joue de son talent de ventriloque pour aider Young-Jae lors d’un entretien avec un producteur nippon (lequel se posera de sérieuses questions sur la crédibilité de la bande suite à cela), mais pourra par la suite parler uniquement à travers un mégaphone ou un micro preneur de son.

L’autodérision est aussi de mise lors d’une discussion avec le public suite à la projection de leur film dans une salle bien vide et silencieuse, où un perturbateur veut à tout prix savoir « c’est quoi l’amour ? » avant de se faire gentiment sortir par les hôtesses. D’autres scènes du même type ponctuent régulièrement le film mais il serait dommage de gâcher la surprise en en dévoilant plus tant le film se repose justement sur l’imprévu (incroyable séquence du flashback militaire). Il n’oublie pas non plus d’être drôlement touchant bien que le degré d’humour, de folie et d’émotion soit très inégal de temps à autres (la fête en compagnie de l’acteur Kimura Rei est drôle un instant avant de trop s’étirer sur la longueur), reste que le personnage de la sourde et muette en fin de métrage véhicule une douceur et un calme bien mérités pour le spectateur presque épuisé : Young-Jae peut alors communiquer avec elle en sous-titrant ses propres répliques dans le ciel, emmenant le film là où on ne l’attendait pas forcément. L’émotion gagne alors le spectateur, lequel était déjà transporté dans les coulisses du cinéma et l’imaginaire débridé de son auteur (belle séquence muette en noir et blanc, façon Charlie Chaplin lui aussi cité). Cette belle réussite du film de potes à l’ambiance faussement vacancière (guitare sèche, discussions animées aux restos, plage, tout le monde porte des t-shirts cools…) est une réussite du divertissement bien fait avec un vrai regard d’auteur sur la situation actuelle du cinéma coréen, où l’on parle quotas et politique en filigrane.



15 novembre 2008
par Xavier Chanoine


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