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The Mistress

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 3.75/5

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1 critiques: 3.5/5



Alain 4
Ordell Robbie 3.5 une belle révélation HK rayon cinéma d'auteur
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


une belle révélation HK rayon cinéma d'auteur

Dans Bad Lieutenant, Harvey Keitel s'agenouille et regrette ses fautes, pleure en ayant des visions du Christ crucifié. La situation a tout pour sombrer dans le ridicule mais il y a quelque chose dans la réalisation et dans l'interprétation qui la font tenir remarquablement debout, bref la marque d'un grand cinéaste. Il y a quelque chose de cette capacité à rendre captivants des choix cinématographiques a priori casse gueule dans the Mistress, film qui est toujours à la frontière du ridicule sans jamais tomber dedans, c'est à dire pas très loin du sublime.

Car Crystal Kwok se contrefiche du bon gout et c'est tant mieux: the Mistress est un film sur le fantasme et le fantasme est rarement de bon gout. Dès lors, la foret et ses créatures à la Legend qui peuplent les reves d'Alex paraissent un commentaire pertinent de l'errance d'Alex à travers le Hong Kong des boutiques chic et des paillettes (Kwok multiplie d'ailleurs les caméras pointées vers le haut des buildings pour dépeindre un Hong Kong devenu une foret où Alex se perd avant de finalement se trouver). En outre, le film se situe dans la jet set qu'incarne Henry, milieu de l'excès permanent et où il faut etre pret à toutes les outrances car seul etre remarqué compte, ce qui achève de justifier le choix esthétiques risqués du film: les accélérations et les chromas ultravoyants de la photographie sont au diapason d'une vie vécue avec clinquant et à grande vitesse, l'anglais n'est qu'un moyen de connaitre les grandes marques de sacs ou de chaussures (Versace, Ferregamo, Dior) sur lesquelles la caméra insiste avec une vigueur qui rappelle le Harada de Bounce ko-gals. Crystal Kwok n'a pas peur de suivre Alex jusque dans ses visions les plus grotesques (Alex lookée SM et servant littéralement de trou où Henry introduit sa balle de golf, ses reves d'étreintes sur le toit, son attirance pour Michelle, ses reves de plongée sous-marine, ses virées dans un club SM, Alex imaginant qu'elle dépucelle son copain, se revant pute tout en étant dégoutée par le fait d'etre achetée, aimant et détestant à la fois le fait d'etre une femme entretenue) et ainsi rend compte de façon très juste de la vérité du désir féminin, de ses contradictions et de sa part sombre. Et la direction d'acteurs remarquable nous fait partager ces désirs, la minauderie de Michelle ainsi que la coolitude d'un Henry (Ray Lui excellent).

Mais surtout, the Mistress est un grand film sur l'incapacité à jouer un role que l'on reve pourtant d'incarner. Là où Michelle imite parfaitement Henry faisant affaires et fume son cigare avec un naturel confondant, Alex ne réussit qu'à se ridiculiser en toussant et à montrer que les chaussures que lui a offertes Michelle en quittant Henry sont bien trop grandes pour elle: elle est incapable de s'adapter aux contraintes de la vie d'Henry (mariage, voyage fréquents, peu de temps libre) et n'est pas plus heureuse avec ce mirage de mari idéal qu'elle ne l'était avec son amant plus attentionné mais qui ne savait la faire rever faute de statut social. C'est une chose que de se rapprocher de son reve (etre amie de Michelle, partager virées en boutique, choix de lingerie, de maquillage et de vernis à ongles, avoir une vision distante de la grande vie qui séduira Henry) mais le vivre est parfois s'exposer aux pires désillusions. SPOILERS La dernière partie du film ajoute alors la confusion reve/réalité à la perte de repères déjà présente au début et nous rapproche encore plus d'Alex. Après avoir touché le fond, elle pourra renaitre en femme autonome et revenue de tout (et en particulier du statut de femme/objet auquel les hommes meme les plus attentionnés veulent la cantonner). FIN SPOILERS

Après visionnage, on espère que the Mistress ne deviendra pas une Nuit du Chasseur du ciné hk (unique et brillant film d'une actrice). Car ce cinéma est trop proche actuellement de l'encéphalogramme plat pour se passer du talent d'une Crystal Kwok qui est capable de prendre tous les risques et de ballader brillamment le spectateur à l'intérieur de la psyché féminine. En espérant qu'elle donne un jour suite à ce coup d'essai/coup de maitre en ne sombrant pas dans les memes eaux que d'autres espoirs made in hk (Patrick Yau, Patrick Leung, Wilson Yip).



02 juin 2002
par Ordell Robbie


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