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Nemuri Kyoshiro 5: Enjo-ken

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les avis de Cinemasie

1 critiques: 2.75/5

vos avis

3 critiques: 3.17/5

visiteurnote
Sauzer 3.25
Bastian Meiresonne 3.25
hkyume 3


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Désirs inassouvis

Après l'apogée du quatrième épisode des aventures du sombre bretteur, la série commence à prendre une vitesse de croisière la laissant s'embourber dans les voies convenues des productions à la chaîne. Moins engagées et plus policées, les intrigues seront désormais interchangeables avec celles des production de même type. Le marque du retour de Kenji MISUMI aux rênes de la série est indéniable : sa mise en scène si particulière et son savoir-faire apparaissent dès les premières images : les personnages sont enfermés dans le cadre, le haut de leur tête "coupé"; des parties du plan cachés par des objets ou des personnes en premier plan. Le personnage si particulier de Kyoshiro est re-défini dès le départ : s'interposant dans une violente dispute entre un homme et une femme, il rappelle que les problèmes des autres ne le concernent pas le moins du monde ! Et de n'accepter de sauver la femme agressée simplement contre la promesse d'une folle nuit d'amour… Peut-être est ce aussi un clin d'œil à son précédent épisode de la série, durant lequel il tenta – (in)consciemment ? – d'exploser la représentation unilatérale du personnage; une voie que n'avaient pas suivi les réalisateurs suivants. Cette fois, MSIUMI semble se résoudre à suivre les schémas tous tracés de la série. Du quatrième opus, il reprend le côté exploitationiste et le caractère noir du personnage tourmenté. Indifférent aux autres et seulement préoccupé par son propre bonheur, il n'aide la femme que pour pouvoir coucher avec elle; puis il reste sourd aux lamentations désespérés d'un fugitif le dérangeant lorsqu'il boit du saké dans un bar. N'en ayant cure, il n'interviendra même pas lors de l'arrestation de ce dernier, qui sera finalement exhibé selon le procédé du "hikimawashi" (exhibition publique d'un criminel). Exposé aux yeux des locaux, il est crucifié à titre d'exemple – rappelant d'un coup le douloureux passé chrétien de Kyoshiro dévoilé dans le précédent épisode. Très vite, le fin bretteur va pourtant se rendre compte que ses choix personnels et égoïstes ne sont pas toujours les plus avisés; et de constater qu'il n'aurait peut-être pas dû accorder toute sa confiance à la femme en début du film. Pas aussi insoucieux qu'il n'aimerait le faire paraître, il va donc finir par rétablir la justice en prenant la défense des opprimés selon ses propres règles. Malgré le retour de MISUMI à la mise en scène, indéniablement plus originale que celle des autres réalisateurs jusqu'à présent, la série des Nemuri Kyoshiro atteint pour la première fois ses propres limites. Est-ce à cause d'un précédent épisode particulièrement fort ou parce que les scénaristes ne peuvent tenir le rythme effréné de tournage pour accoucher d'idées originales ? Toujours est-il, que cette nouvelle aventure n'est ni plus ni moins qu’une répétition des formules exploitées jusqu'à présent. Les principales caractéristiques de Kyoshiro sont toutes reprises sans évoluer : ses choix personnel, une justice à rétablir, des femmes fatales et des hauts fonctionnaires corrompus. Mais ce qui pêche le plus est indéniablement la qualité de l'écriture, le manque de complexité par rapport aux précédentes intrigues mêlant habilement fiction et réalités historiques. Même la présence des soi-disant "pirates", en fait contrebandiers au service de riches marchands peu scrupuleux, fait davantage penser à un film d'action et d'aventures haut en couleurs plutôt qu'à la fine description d'un pays en pleine tourmente politique. L'intrigue est pleine de rebondissements et rarement Nemuri n'a été aussi proche de femmes viles et retorses prêtes à tout pour assumer leur propre bonheur – finalement pas si éloigné de la propre philosophie du rônin. L'apparente légèreté de l'ensemble fait sincèrement regretter les sujets autrement plus ambitieux passés. Et de déplorer jusqu'à la mise en scène et le pauvre approfondissement des personnages peu inspirés d'un MISUMI se contentant de mettre efficacement en scène un épisode sans grande saveur. Il en allait tout autrement lors de son appropriation toute particulière de la mythique figure dans le second épisode. Sans temps mort, mais sans grandes surprises. Critique auparavant publiée sur EIGA GO GO !!

07 juin 2006
par Bastian Meiresonne


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