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Spirits

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2 critiques: 2/5

visiteurnote
Bastian Meiresonne 2.75
jeremiebarilone 1.25


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

La raison des esprits

Victor Vu fait partie de ses artistes, qui donnent un regard occidental légèrement biaisé sur le cinéma vietnamien contemporain. Ancien diplômé de l'université américaine de Loyola Marymount, il attire une première fois l'attention en 1997 sur lui par son court-métrage traitant de la violence domestique "Firecracker", avant de réaliser son premier long, "First Morning" avec un ancien copain d'école, Philip Silverman, avec lequel il fonde la société indépedante "Strange Logic Entertainment". Profitant de la nouvelle loi vietnamienne, adoptée en 2000, qui permet à des compagnies indépendantes de réaliser leurs propres films, ainsi que du soutien accordé à des coproductions avec des structures étrangères, il réussit donc à financer l'entier projet (modeste) de sa propre poche. "Oan Hon" est donc son second projet. Initialement pensé comme une production vidéo, l'ex-"A Vietnamese Ghost Story" a petit à petit gagné en ampleur jusqu'à devenir un long-métrage ayant même bénéficié d'une distribution dans un circuit restreint de salles; c'est que l'horreur – comme partout en Asie – est un genre extrêmement populaire auprès du public – et surtout au Vietnam, où les productions du genre restent relativement éparses en raison d'une loi de censure tacite concernant le sujet: il n'est pas interdit de tourner des tels films, mais ils ne sont pas très bien vus par le régime en place (un peu comme en Chine, où le fantastique est décrié comme des "chimères" folkloriques contraires au mode de pensée unique de "l'Empire"). "Spirits" n'est pas un grand film, mais il faut bien évidemment le replacer dans son contexte: déjà, il ne peut concurrencer les meilleurs exemples de son genre en raison de son budget relativement modeste et par la motion de censure menaçant l'entier projet. Ensuite, force est de constater, que Victor Vu n'est pas un très grand réalisateur – ou du moins n'a-t-il pas encore pu le prouver par ses projets précédents. En revanche, force est de constater, que même s'il s'est fortement inspiré des récentes sorties de genre (dont "Ju-On" en tête), il se place bien au-dessus du lot des nombreuses autres sorties de même genre ne raison de son scénario assez intelligent. En fait, son histoire se constitue de trois histoires différentes, mais qui forment un tout. Dans le premier, un écrivain élit domicile dans une maison à moitié abandonnée pour rédiger un nouveau roman. Il tombe éperdument amoureux de la maîtresse des lieux, qui semble lui cacher un lourd secret. Le second épisode se passe quelques années après le premier épisode, prolonge la première histoire, mais s'attache à un second personnage féminin, avant qu'une troisième histoire ne conclut l'entière histoire – encore quelques années plus tard et avec deux nouveaux personnages, mais interagissant toujours avec des personnages des deux premières histoires. Lieu (quasi) unique: la maison à moitié abandonnée. L'intérêt est donc de proposer trois histoires relativement différentes, mais qui forment un tout en fin de film. Les sketches sont de force inégale, le premier étant un lointain dérivé de la fameuse légende de "Mae Nak", comme il en existe par centaines, la seconde rappelant le récent "Re-Cycle" et le troisième – et plus faible – se focalisant sur une le métier toujours largement répandu en Asie, de la "devineresse". Moins fort stylistiquement, c'est peut-être l'épisode le mieux écrit, un long dialogue entre deux personnages n'éreintant pas seulement d'anciennes traditions folkloriques (l'abus de la croyance traditionnelle de naïfs villageois), mais ressemblant également à une dénonciation à peine cachée de l'actuel Vietnam (une poignée de personnes ne faisant qu'illusion avec leurs idées et leur pouvoir mis en place). Lointain cousin des meilleurs films à sketches horrifiques, tel un "Kwaidan", il manque juste au réalisateur un plus grand talent…et des plus grands moyens. En l'état, "Spirits" reste un film à sketches très honnête, bénéficiant de merveilleux décors et éclairages pour une aussi petite production, d'une distribution très honnête pour un pays, où il n'existe toujours pas de réelle école de formation à ce métier et – surtout – une liberté d'expression comme seule une société de production privée et indépendante ne peut se le permettre à l'heure actuelle.

19 novembre 2007
par Bastian Meiresonne


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