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L' Odeur de la papaye verte

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les avis de Cinemasie

5 critiques: 3.7/5

vos avis

26 critiques: 3.61/5



==^..^== 3.75 La sensualité à l'état pur.
Ghost Dog 3.5 Derrière ses apparences zen, une jolie méditation sur la condition de la femme.
Junta 4.25
MLF 3
Xavier Chanoine 4 Un magnifique moment de cinéma
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


La sensualité à l'état pur.

Un film très agréablement surprenant. Tout en sensations et jeux de mouvement, les dialogues sont vraiment limités au juste nécessaire. Ce qui oblige bien sûr à suivre le film attentivement pour ne pas perdre le fil de l'histoire. Ce n'est peut être pas pour plaire à chacun, mais cette technique à du charme et, il faut le dire, est très bien utilisée dans ce film.

Le fond de l'histoire est lui plus banal: une histoire de sentiments entre une femme et un homme issus de classes différentes. Je dirai même que le scénario se prête bien à la manière de filmer du réalisateur plutôt que l'inverse.

Globalement un très bon film, par forcément pour réfléchir, mais plutôt pour passer un agréable moment de détente sur un fond musical et sonore tout aussi plaisant.



28 mai 2003
par ==^..^==




Derrière ses apparences zen, une jolie méditation sur la condition de la femme.

L’Odeur de la Papaye Verte est un film très sensuel, où le goût, le toucher et l’odorat du spectateur sont sollicités par le simple biais de l’image et du son. Les insectes, les fruits, la peau, tout est filmé en plans serrés, ce qui rend ces éléments presque à notre portée. C’est aussi un film dépaysant, puisqu’on se croirait vraiment revenu dans les années 50 au Viêt-Nam. Aussi quelle ne fut pas ma surprise quand j’ai appris qu’il avait été entièrement tourné en studio à …Bry-Sur-Marne (banlieue de Paris !!!). Ca gâche quelque part un peu le plaisir mais ça renforce également l’admiration, car le cadrage et le décor ne laissent rien transparaître.

L’histoire, quant à elle, est racontée de manière très douce, en phase avec une certaine époque où régnaient le respect et un certain renfermement sur soi-même. Rappelons que si cette époque des années 50 a placé ce pays sous les feux de l’actualité avec la guerre, il n’en est question en aucune façon ici. Ce qui intéresse TRAN Anh Hung, c’est la condition de cette femme qu’il a décidé de suivre depuis son enfance jusqu’à son mariage. Il en tire un constat assez désespérant : cette femme, comme beaucoup d’autres, a du se soumettre à l’autorité, notamment celle des hommes qui l’ont entouré : d’abord le maître de maison qui ne lui épargne aucune tâche ménagère ingrate, puis le mari qui, sous couvert de l’aimer, lui demande d’exécuter exactement les mêmes choses…

On ne s’ennuie pas durant la vision de ce film, qui montre que Tran Anh Hung a du talent à revendre dès son premier long, même si on pourrait lui reprocher d’être un peu trop sage pour son âge. Il se rattrapera avec Cyclo.



22 janvier 2001
par Ghost Dog




Un magnifique moment de cinéma

Bande annonce

Année plutôt faste pour les films asiatiques en festivals, 1993 a également permis de faire connaître au monde entier un cinéaste vietnamien ayant jusque là fait ses armes avec des courts-métrages. Changement d’ambitions pour Tran Ahn Hung et son premier long très remarqué, le beau L’Odeur de la papaye verte s’est alors imposé comme un véritable étendard dans la représentation d’une culture à la fois exotique et zen. De nos jours, de tels films peuvent régulièrement être taxés de films asiatiques pour festivals parce qu’ils dépeignent une culture relativement éloignée du monde occidental – bien que le film soit tourné en studio en région parisienne- et de ce fait attirent plus facilement la clientèle occidentale à la recherche de dépaysement. Pourtant, cette remarque mise de côté, L’Odeur de la papaye verte est un parfait récital de ce que le cinéma peut montrer de mieux. Plus que toute autre chose, le film de Tran Ahn Hung existe parce qu’il est totalement maîtrisé d’un point de vue cinématographique, et simplement cinématographique. Son histoire n’a rien d’extraordinaire, une jeune fille de dix ans arrive en ville pour travailler en tant que servante, mais la plastique de l'oeuvre étonne par sa superbe : L’Odeur de la papaye verte c’est le travelling, en d’autres termes le voyage, c’est le regard distancier – de nombreuses scénettes à travers des parois- sur un sujet qui ne date pas d’hier à savoir la condition de la jeune fille/femme au Vietnam.

La magie du film réside dans son énergie formelle, ses longs plans captant les va-et-vient des personnages dans des bâtisses en forme de labyrinthes, ses successions d’actions au sein d’un même plan en jouant avec le premier champ mais aussi le second (belle utilisation du flou), en revanche cette magie ne serait rien sans l’infinie douceur du métrage prouvant que Kim Ki-Duk n’est pas le plus original dans sa manière de représenter le zen avec Printemps, été, automne, hiver...et printemps, et que Apichatpong Weerasethakul n’a pas le monopole de faire d’une scène du quotidien un beau moment de grâce. Idem, Trân Nu Yên Khê n’a pas attendu Seo Min-Jeong de L'Arc pour véhiculer des émotions mystérieuses par un simple regard et une absence de paroles qui accentue encore plus son personnage de femme soumise dans la société. L’Odeur de la papaye verte, en dehors de ses immenses qualités formelles, est aussi un beau conte de jeunesse, où les vilains garçons font peur aux filles et leur pètent au nez parce que c’est drôle et moqueur. Beau conte de jeunesse, oui, car son dernier tiers se déroulant dix ans après l’arrivée de Mui n’est pas des plus passionnant et fait plus office de –belle- redite d’une relation envisageable entre un homme de bonne tenue et sa servante. Sa première moitié, plus drôle et émouvante, suscitera davantage les sens du spectateur intrigué face au monde qu’il découvre, merveilleusement bien représenté par le medium cinéma et par un cinéaste sur qui l’on peut compter.



10 juillet 2009
par Xavier Chanoine


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