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Patlabor 2

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 3.94/5

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23 critiques: 4.05/5



Arno Ching-wan 5 Robot pour être vrai
Ghost Dog 3.75 Un manga planant qui n'a rien à voir avec le premier épisode
Ikari Gendo 3 De meilleurs graphismes, mais un moins bon scénario…
Junta 4
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Robot pour être vrai

On ne prend pas les mêmes et on recommence ! Les gradés Shinobu et Gotoh passent sur le devant de la scène en reléguant ainsi Noah en Shinshi au rang de troufions obéissants. On change de point de vue par rapport au premier opus, l'ampleur politique devient plus imposante et justifie que les commandants succèdent aux simples et aimés employés de la Division 2. A Mamoru Oshii et son binôme ITO Kazunori de larguer les amarres et de se lâcher complètement dans leur délire paranoïaque, ou comment le spectateur en arrive à (presque) se ranger du côté des méchants le temps d'une bien belle mascarade.

L'histoire, qui dispose comme brouillon notable du final de la première salve d'OAV sortie en 1988, se déroule sur un ton des plus sérieux. Oshii y développe une nouvelle fois ses délires de mise en scène pour réussir à égayer, à sa façon, chaque discussion. C'est le cas de cette conversation austère dans une voiture, éclairée par la lumière des néons d’un tunnel qui se reflète à intervalles réguliers à l’intérieur du véhicule. Signature d'Oshii sur la plupart de ses oeuvres. 

Plus généralement, on décèle un travail conséquent sur les ombres palpable tout du long. L'enseigne « Ombres et lumières » écrite en français sur la devanture d’un magasin le souligne, avec en second niveau de lecture une lumière qui s’attarderait sur les apparences et une ombre qui masquerait les secrets de la ville, de ses habitants. Pour enrober le tout, Kenji Kawai se surpasse sur le soundtrack en développant ce qu’il avait créé précédemment dans le premier opus. Il arrive à nous pondre un thème collant parfaitement à ce ton si particulier. Il gère merveilleusement les temps morts imposés par Oshii, s’en sert pour mieux étirer des morceaux tout d’abord lents et stables vers des passages plus dynamiques lors des montées de stress. Il donne vie à ce sentiment d’attente, à cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de la ville, à l'aide de rythmes répétitifs qui transforment des passages a priori vides en un quelque chose d'oppressant, de tangible.

 


En haut à gauche, la jeune Noah s'exerce dans un Labor ; à sa droite Shinobu se rend à un rendez-vous amoureux ; en bas à gauche Goto se paye une crise existentielle ; en bas à droite un Labor de l'ONU se fait mettre en pièces.  

Le dialogue chez Oshii est toujours passionnant. Il se perfectionne sur ce point par rapport au premier film même si c’est dans Ghost in the Shell qu’il atteindra le summum du blabla cash dans ta face avec le monologue du Major Kusanagi sur son p'tit bateau, alors déjà une forme de recyclage de celui, fameux, du guerrier de L'oeuf de l'ange. Au bord de l'eau, deux hommes y parlent longtemps. Chacune des phrases martelées par ces protagonistes s'accompagne de plans sur la ville en accord avec les idées véhiculées. On y parle avant tout de l’opposition paix injuste / guerre juste, notion née après la seconde guerre mondiale avec un « plus jamais ça ! ». On aborde les fondements de la paix dues à certaines morosités dans les pays du tiers monde autour d’hommes se prenant pour Dieu, dans un camp comme dans l’autre, des hommes qui se justifieraient par du « faire le mal pour en éviter un pire » ou bien encore du « Pour conserver la paix, prépare la guerre » etc. Prenant et déstabilisant. La paix suit la guerre, la guerre suit la paix, ainsi vont les choses.

Pour la trame, plus c’est gros, plus c’est crédible. Un avion arrive à planer pépère au-dessus de Washington ? Un autre flingue tranquillement les twin towers ? C’est énorme, inconcevable, parfaitement faisable. L’infaisabilité n’est qu’une croyance générale, un fait établi : certaines choses sont impossibles à faire et l’inconscient collectif croit dur comme fer qu’il ne doit pas en être autrement, à tel point que certains vont même jusqu’à contrecarrer ceux qui oseraient imaginer le contraire, renforçant ainsi tout simplement la faisabilité de la catastrophe. En pariant sur des dysfonctionnement internes, des luttes de pouvoir et des décisions d’ordre plus hiérarchiques que logiques (pensez à votre boulot, à nos politiciens, les exemples abondent), n’importe quel acte terroriste est possible. Illustration parfaite et magistrale : Patlabor 2. L’anticipation est gonflée mais finalement plus positive que ne l'est la réalité puisque Oshii termine son thriller parano sur une simple et belle histoire d’amour en opposition totale à ses derniers travaux en date, Avalon et Innocence: Ghost in the Shell. Ces films sont beaucoup plus sombres et glauques que ce chef d’œuvre visionnaire, pamphlet révolutionnaire habillé d'un costard cravate. Pour mieux séduire une femme ? C'est possible car rarement un dessin aura aussi bien réussi à représenter l’idéal féminin. Plus encore que Motoko dans Ghost in the Shell, Shinobu Nagumo a la grâce et la douceur d’une Jennifer Connely animée. Elle apporte une simplicité de sentiments bienvenue autour de tous ces complots divers et variés qui n'ont toujours eu d'autre but que de palier cette absence. "Faites l'amour, pas la guerre" semble nous dire le maître, alors plus enclin à regarder les femmes qu'à idolâtrer son chien.

Œuvre charnière au scénario maître-étalon dans le genre, Patlabor 2 damne aussi le pion à pas mal d'adaptations de bouquins de Tom Clancy. La trame de Cowboy Bebop : le film doit beaucoup à l'œuvre d'Oshii, un film comme le trop sous-estimé Couvre feu d’Edward Swick également, parfait binôme pré-11/09, lui aussi, de ce véritable tour de force. A voir et à revoir. Et à revoir. Et à revoir. Et...



02 mai 2006
par Arno Ching-wan




Un manga planant qui n'a rien à voir avec le premier épisode

Avez-vous déjà vu une suite qui ressemble à l'opus numéro 1 comme une vache ressemble à un tracteur? C'est le cas pour Patlabor 2 où, chose vraiment stupéfiante, il n'est quasiment plus question des robots Labor pourtant à l'origine du titre. Même le rythme, la qualité des graphismes et la compréhension de l'histoire diffèrent radicalement du premier Patlabor; car les couleurs, la précision et l'inventivité de l'animation sont franchement remarquables (cf. la neige qui tombe tranquillement au milieu du film), faisant fonctionner Patlabor 2 comme un mirage, planant et jouissif.

Mais en contrepartie, on ne fait même plus l'effort de comprendre le scénario, d'où ce sentiment paradoxal d'être passé complètement à côté du film tout en ayant contemplé et admiré les magnifiques images qui se succédaient. En fait, je pense que 2 ou 3 visions sont nécessaires pour comprendre vraiment les tenants et aboutissants de cet étonnant manga.



11 avril 2008
par Ghost Dog




De meilleurs graphismes, mais un moins bon scénario…

Manga, série TV, séries d'OAV, films… Patlabor a connu bon nombre d'adaptations. Le premier film bénéficiait d'un scénario solide et clair mais de dessins parfois douteux, le second en est tout l'opposé.

La qualité graphique de l'œuvre est en effet indéniable. Comment pourrait-il en être autrement d'ailleurs alors que l'on a ajouté au staff du premier film le célèbre Kawamori Shôji (qui a travaillé sur Macross, Macross Plus ou encore Vision d'Escaflowne comme mecha-designer ou réalisateur). Les moyens accordés à la réalisation sont plus grands et cela se voit ! Des couleurs chaudes et belles, un dessin très soigné, aussi bien au niveau d'un bon chara-design que d'un mecha-design de très (très très) bon niveau. La musique de Kawai Kenji est également beaucoup plus présente que celle du premier volet, quasi transparente (même si la musique ne joue toujours pas un rôle de premier plan dans ce film). Rien à redire du point de vue de la mise en forme, un film visuellement magnifique !

C'est au niveau du scénario que cela pêche beaucoup plus… On a une nouvelle fois une menace planant sur le Japon et une enquête difficile que devront mener Gotoh et Nagumo Shinobu… Bien sûr l'histoire nous entraîne, sur fond de science fiction, dans une enquête policière intéressante. Bien sûr l'intrigue ne se dévoile que très progressivement et réserve son lot de rebondissements. Pourtant le scénario apparaît parfois inutilement complexe et brouillon. L'histoire est plus difficile à suivre que celle de la première adaptation au cinéma sans que le scénario ne soit plus riche. Il est même plutôt tiré par les cheveux… Je sais qu'une grande démocratie comme la France est passée au bord d'un coup d'état militaire pendant la guerre d'Algérie, mais tout de même… Voir le Japon tomber si facilement dans le chaos… C'est d'ailleurs pour cela sans doute que le scénario semble parfois confus : on ne peut pas vraiment justifier une déliquescence si rapide du pouvoir, alors on l'enveloppe d'un flou artistique de circonstance…

Bref, un scénario (très) moyen (même après plusieurs visionnages…), avec quelques réflexions sur la guerre et la paix assez basiques, à la limite du crédible, racheté par une mise en forme de toute beauté.



26 mai 2001
par Ikari Gendo


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