Petite pause entre d'ambitieuses productions engagées et marquées à  gauche pour un film de fantômes typique du genre mais qui se situe dans  la bonne moyenne.
La première demi-heure qui sert de longue  exposition n'est pas très stimulante et n'apporte pas grand chose dans  la mesure où ses relation avec sa famille n'interviendront plus du tout  dans la suite de l'histoire. On aurait presque pu commencer directement  par Shinzaburo en train d'enseigner à l'école... Mais on sent que  Yamamoto tenait tout de même à injecter un peu de sa personnalité et de  ses convictions avec une critique des mentalités archaïques des grosses  fortunes au pouvoir... Dommage que cela soit maladroit et un peu hors  sujet.
En revanche le reste est vraiment pas mal. C'est très  classique et sans grande surprise mais c'est bien mise en scène (cadre,  photo, décor, couleurs etc...) voire très beau par moment comme les  plans (très studio) sur les bords du lac lors de la fête des lanternes.  Et puis surtout la dimension fantastique est tout à fait réussie : les  deux fantômes qui ont l'impression de flotter, les maquillages, les  lumières plus théâtrales... Il y a deux moments où les câbles qui  suspendent les actrices sont un peu voyants mais c'est pas trop gênant  et ça n'empêche pas plusieurs plans/séquences de glisser un délicieux  petit frisson.
C'est de plus bien rythmé et assez bien construit  quand on glisse de Shinzaburo à son serviteur manipulé par son épouse  pour soutirer de l'argent aux spectres. Ca apporte un peu d'humour  ironique et surtout une charge contre l'arrivisme et la cupidité plus  subtile que la première partie. 
Et puis bon point, le film ne dur que 90 minutes, soit le plus court des films de Yamamoto présenté dans cette rétrospective à la MCJP.
Assez  agréable mais son absence de risque (et d'émotion) comme son  classicisme font aussi que le film s'oublie assez rapidement aussi.