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Ploy

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les avis de Cinemasie

3 critiques: 3.25/5

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14 critiques: 3.3/5



François 3.25 Rassurant pour Pen-Ek Ratanaruang
Ghost Dog 3.5 Play
Xavier Chanoine 3 Pénétrant et peu ordinnaire.
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Rassurant pour Pen-Ek Ratanaruang

Invisible Waves n'avait pas convaincu les spectateurs comme les précédents films de Pen Ek Ratanuaruang avaient su le faire. On sentait comme une dérive "auteuriste" dans ce film nettement plus lent et pesant, malgré des qualités certaines. Si Ploy confirme le virage pris vers un cinéma plus posé et porté sur les ambiances dépouillées, son scénario rassure sur la capacité du réalisateur thaïlandais à progresser dans sa courte carrière.

Car si le rythme reste très lent et l'esthétique très léché, le propos du film fait preuve d'un humour permanent assez réjouissant, même s'il est assez critique sur les relations amoureuses modernes. Mais c'est justement cette approche loin des clichés qui donne sa force au film et évite de tomber dans cet auteurisme de festival qui a touché bien d'autres réalisateurs. Le choix d'un hôtel permet tout comme le bateau d'Invisible Waves de faire se croiser plus facilement les personnages et de le mettre dans des situations intéressantes.

Au final, s'il ne faut pas chercher dans ce Ploy un retour au ton très léger et vivant de Monrak Transistor, on se satisfera du ton moins prétentieux trouvé par Pen Ek Ratanaruang. Rassurant donc.

10 avril 2008
par François




Play

1Après le relativement terne Vagues Invisibles, Ratanaruang se la joue moins « auteur chiant » en signant ce huis-clos très mature sur l’usure du couple, à la fois drôle et profond, en s’appuyant sur des valeurs sûres : des dialogues très bien écrits qui sentent le vécu, des situations propices à des sentiments virulents comme la jalousie et la colère, et surtout un trio d’acteurs remarquable. En effet, Lalita PANYOPAS se surpasse en femme délaissée et fatiguée mise à l’épreuve par son mari, tandis que Pornwut SARASIN excelle avec son air désintéressé et manipulateur. Mais LA révélation du film, c’est bien cette stupéfiante Apinya SAKUJAROENSUK qui joue le rôle de Ploy, une adolescente toute mimi et très désirable qui va mettre la pagaille dans le couple avec une innocence et un sans-gêne illimités.


Même si la scène finale dans le hangar désaffecté un flingue à la main n’est pas franchement convaincante, il reste largement de quoi se délecter avec cette confrontation amoureuse perdue dans l’espace-temps du décalage horaire.



10 avril 2008
par Ghost Dog




Pénétrant et peu ordinnaire.

Le dernier film de Pen-Ek Ratanaruang s'inscrit dans la veine de la logique du corps et dans sa représentation dans l'espace, un 40m² d'un hôtel plutôt chic, des corps qui se croisent, se provoquent jusqu'à exacerber la jalousie et ses conséquences, la femme de Wit, jalouse de Ploy, une gamine qui dit avoir 19ans, la tuera le temps d'un rêve. Les rêves font d'ailleurs partie intégrante du récit, Ratanaruang réussissant à nous surprendre en mêlant chimère et réalité le temps de deux plans trois mouvements. Le film se veut-il un hommage à la contemplation? Un hommage aux corps qui se fondent dans un décor froid, mystérieux, théâtre de toutes les rencontres possibles, comme ces aventures sexuelles d'un barman et d'une femme de ménage qui a soigneusement préparé la venue de son homme avant de passer aux choses sérieuses. Le film évoquera d'ailleurs de manière récurrente le plaisir du corps et de la chaire, en cachette, une première pour un cinéaste qui avait jusque là caché l'acte sexuel. Dans Ploy, cet acte est primaire, simple, mais filmé sans rentrer dans la complaisance ou le voyeurisme malsain. Certes le spectateur est en contact rapproché avec ce qu'il voit sous ses yeux, et encore plus lorsqu'il est acteur de ce qui se déroule à l'hôtel comme les prises de bec du couple, marié depuis 8 ans, qui remet en doute leur amour. "Tu ne me dis pas assez "je t'aime"" confie Dang, l'épouse, au cinéaste alors de faire preuve d'humour en cassant les codes d'une mise en scène déjà connue chez Weerasethakul, Tsai Ming-Liang ou encore Tarkovski, et en tombant avec joie dans l'humour le plus simple qui soit, le temps d'une réplique bien placée. 

Au rayon personnages, Ploy aurait gagné à être davantage développée par le cinéaste. Lorsque cette dernière trouve un sachet de drogue dans un produit cosmétique quelconque, on la voit s'en emparer mais nous ne verrons pas ses effets. A t-elle utilisé de cette substance? Le cinéaste ne dit mot, tout juste la gamine tombera de sommeil quelques minutes plus tard, mais point d'état d'extase ou de transe, juste un somme. Wit, l'époux, représente l'image du salarié correctement placé dans la société, vivant aux Etats-Unis mais de retour dans son pays natal pour des funérailles. Quant aux deux asticots qui copulent gentiment dans une autre chambre, ils ne sont que le reflet du bonheur, un bonheur que ne trouvera pas Wit et sa femme, pourtant plus stables car forts de huit ans de mariage. Le film est aussi une parabole sur le vide aussi bien spatial que sentimental, ce vide se retrouvant imagé par des décors épurés à l'extrême, dont la caméra de Ratanaruang réussit à capter l'essentiel : les courbes, les textures, cette impression de doute et de vertige. Et si l'on peut regretter le goût de la pose trop souvent prononcé, elle n'en demeure pas moins motrice des prétentions du film. Le laisser-aller, en gros. Cette caméra lente et pénétrante, ce mixage sonore démentiel, au même titre que le superbe Syndromes and a century en moins contemplatif mais tout aussi mystique dans l'approche de la représentation du corps. Certes il n'est pas exempt de longueurs, mais Ploy demeure suffisamment accrocheur pour digérer ses influences avec succès et remporter les suffrages auprès des amateurs de cinéma bizarre.



10 avril 2008
par Xavier Chanoine


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