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L' Appel du sang

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Xavier Chanoine 2.75 De la consistance, mais un Suzuki bien trop inégal
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De la consistance, mais un Suzuki bien trop inégal

Réalisé la même année que son brûlot culte La Barrière de Chair, L'appel du sang fait immédiatement pâle figure. Non pas que ses ambitions s'avèrent inférieures à celles du titre précédemment cité, simplement à aucun moment l'oeuvre de Suzuki ne réussit à intéresser plus que ça malgré toute sa bonne volonté et ses codes du polar yakuza légèrement détournés et décalés qui auraient pu le rendre davantage attachant. Porté par deux sympathiques gueules du cinéma nippon que sont Kobayashi Akira et Takahashi Hideki (que l'on retrouvera plus tard dans le pamphlet inégal Elégie de la bagarre), le métrage jouit d'une sympathique dérision et d'une volonté de casser l'image des gangs yakuzas même si il ne trouve jamais la voie royale la faute à une hésitation permanente entre comédie loufoque (le yakuza tatoué digne d'un homme de la préhistoire) et tragédie (l'agonie interminable en fin de métrage). De plus, son absence de mise en scène dégénérée nuit à la bonne appréhension de l'oeuvre puisque Suzuki est avant tout un cinéaste de l'image avant d'être un pur contestataire, et lorsque l'absence de solutions visuelles se fait ressentir (malgré la séquence où Kobayashi et son frère discutent en voiture, dont la pluie est remplacée par une mer déchaînée), l'ennuie guète.

Les principales satisfactions sont donc au niveau du registre burlesque, une tendance chez Suzuki (car même si La Barrière de Chair est un pur brûlot d'après-guerre, il n'en demeure pas moins bis du fait de son caractère résolument pinku) qui se confirme ici, dans la mesure où la moindre des bagarres est accentuée par ses principaux acteurs. Les coups n'atteignent jamais leur cible, les yakuzas ne sont jamais si terrifiants que cela malgré leur barre à mine et leur poignard, une tendance à l'exagération et l'ironie accentuée par une musique aux doux airs latins rappelant la bonne époque du cinéma de son auteur, contrastant violemment avec la "puissance" de certaines séquences, violentes mais second degré. La théâtralité occupe donc une place importante dans L'appel du sang, au titre peut-être trop prétentieux car cet "appel au sang" n'intervient finalement que très rarement. Certes la confrontation yakuza/souvenirs du passé obnubile l'esprit des deux frères (joués par Kobayashi Akira et Takahashi Hideki), mais ce désire de revanche sanglante laisse trop de place aux moments creux qui n'apportent pas grand chose à la fluidité du récit, tout juste rehaussée par un combat final d'une grande violence entre Kobayashi et son ancien gang yakuza, puissant et bien mis en scène même si sa longueur excessive tend à l'endormissement. Suzuki soigne en revanche son plan final, désenchanté et nihiliste, qui tient particulièrement à faire oublier l'aspect burlesque et amusant de l'oeuvre dans sa globalité, d'où cette constante recherche de style qui rend, à juste titre, L'appel du sang inégal.

Quelques mots de Suzuki :
"La scène dont je me souviens bien est celle où Kobayashi Akira bat son ennemi au pied du mont Asama. J'en ai fait un plan séquence, alors qu'elle était prévue au départ en une série de plans courts. Mais les contraites de tournage firent que la scène avec la voiture fut plus courte que prévue. Je ne pouvais pas facilement aller et venir entre la voiture et la mer, alors j'ai fait tomber de la pluie. L'effet obtenu ne fut pas celui que j'attendais." ©Propos recueillis par Isoda Tsutomu.

05 juillet 2007
par Xavier Chanoine


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