Slow eMotions
Après plusieurs pubs et un premier court en 35 mm ("Heroes") remarqués, Ye Kai passe finalement à la réalisation de son premier expérimental, mélange de docu et de fiction.
A l'origine de son projet, la vision, jour après jour, des personnes de tous âges, qui s'entraînent quotidiennement à de la danse et du sport dans des parcs publics pour rester en forme, se réunir ou réellement apprendre certaines disciplines. Il a conjugué cette manière de faire typiquement chinoise à la formule du succès des films japs et de son remake américain "Shall we dance", ainsi que du show TV extrêmement populaire aux USA et en chine "America's got talent" pour réaliser son propre "Quick, quick, slow"; soit un groupe suffisamment éclectique d'individus de tous types, qui vont décider de créer un groupe de danse pour en montrer la Nation entière. C'est un groupe de quinquas, "entre deux âges" (juste après leurs "meilleures années, mais juste avant la retraite), mais surtout celui qui a connu la Révolution Culturelle. LA bonne idée de Ye Kai est donc de montrer des individus, qui courent derrière l'âge de la passion, une jeunesse perdue, où ils ont cru dans certains idéaux, qui ont été déçus quand on les a envoyés subir la "rééducation" dans les villes de campagnes. Le film est ainsi entrecoupé de vrais témoignages des gens de l'époque et de leur (terrible) expérience dans ces camps.
Parallèlement, on suit donc le portrait du groupe assez drôle, dont l'expérience rappelle effectivement "Shall we dance" ou l'anglais "Full Monty" et ses nombreuses déclinaisons internationales.
Un petit divertissement mignonnet, qui souffre quand même de cette incapacité chinoise toute relative d'insuffler un vrai rythme comique dans leurs comédies, dont la plupart des gags prêtent rarement à rire franchement, plutôt à sourire, quand les gags ne tombent pas carrément à plat.
Un divertissement un brin désuet.