Un film très court d'à peine 70 minutes. Ca ne l'empêche pas d'avoir  quelques longueurs dans son milieu quand les personnages restent un peu  trop longtemps campés sur leurs positions : pour elle la culpabilité  d'avoir trompé son mari qui bénéficie d'un haut rang social et pour lui  la culpabilité (et le remord) de devoir taire la vérité, ce qui le rend  irascible et asocial. Il y avait pourtant de quoi développer certaines  choses comment plusieurs seconds rôles (la sœur, la servante, la voisine  qui devine que la femme ne doit plus partager grand chose avec son  époux et lui conseille d'aller voir "ailleurs"). D'ailleurs quand  Nakahira prend ce temps, ça donne de belles séquences comme le mari gêné  qui vient dans la chambre de sa femme pour une raison futile, espérant  partager la nuit avec elle. Mais dans l'ensemble le développement du  scénario reste assez superficiel. Reste une scène finale à la fois  terriblement logique, brutale et violente qui ne manque d'une ironie  tragique. Un geste impulsif et irréfléchi qui ne pouvait que se  retourner de cette manière.
par contre, la mise en scène est  souvent de qualité avec notamment l'ouverture en plan-séquence qui  montre le couple adultère allongé dans les herbes en contre-bas d'une  route et que la caméra vient caresser dans plusieurs travellings qui  viennent se rapprocher d'eux, de la complicité et de leurs tendresse. Un  joli moment que l'arriver d'une voiture vient brusquement brisée.
Dans  l'ensemble, le sens de l'espace est très travaillé pour mettre en avant  la solitude et l'isolement psychologique des protagonistes. Yôko  Katsuragi campe un magnifique portrait féminin, déchiré entre sa  responsabilité d'épouse et son amour (immoral) pour un étudiant.
D'excellentes  choses donc mais je lui trouve un sentiment un peu incomplet qui lui  empêche de rendre ce drame et ces questionnements vraiment poignants.