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Resurrection of the golden wolf
les avis de Cinemasie
1 critiques: 1.5/5
vos avis
3 critiques: 3.25/5
Produit d'exploitation valant juste pour le charisme de Matsuda Yusaku.
Resurrection of the golden wolf fait partie des films qui ont fait la place de MATSUDA Yusaku dans la pop culture japonaise. Petit retour en arrière... A une époque où le miracle économique japonais imposait au mâle nippon le moule du salaryman, le grand patron multimédia Kadokawa Haruki lança sur le marché le très macho magazine pour hommes Wild Age. Les récits policiers d'Oyabu Haruhiko firent partie des gros succès en terme de ventes de la revue. Resurrection of the golden wolf se vendit à plus d'un million d'exemplaires depuis sa sortie en 1974. A cette époque, Matsuda est déjà une star de la télévision dans des séries policières et le succès de The Most Dangerous Game en 1978 en a fait une star au cinéma. Kadokawa décide alors de faire adapter au cinéma le livre avec comme acteur principal Matsuda. Il réunit alors Murakawa Toru, réalisateur ayant souvent oeuvré dans le polar, et des grosses pointures du cinéma d'action nippon de l'époque dont Sonny Chiba.
Resurrection of the golden wolf sera le film faisant définitivement de Matsuda une star du cinéma d'action, un symbole du macho cool japonais de son temps qui allait devenir un acteur de premier plan du cinéma japonais des années 80. La singularité de Matsuda? Si d'autres stars du cinéma de genre nippon avaient incarné le macho cool made in Japan avec un charisme d'acteur indéniable (Sugawara Bunta par exemple), aucun n'avait avant lui incarné aussi une forme de charisme sexuel. Mort prématurément, sa postérité au Japon se maintient par la publicité, les rétrospectives et un personnage dans le jeu vidéo Onimusha 2.
Ceci dit, Resurrection of the golden wolf est de ces films à la place dans la pop culture infiniment supérieure à leurs qualités cinématographiques intrinsèques. Matsuda campe ici un personnage de salaryman effaçé le jour/gangster malin la nuit utilisant le second aspect pour s'imposer face aux femmes et à ses collègues de travail (cf. la scène où Matsuda fait le pitre sur un terrain de golf fréquenté par des businessmen pour séduire une femme). Ce qui en son temps redona sans doute leur "fierté" à des mâles japonais se sentant "castrés" par le monde du tertiaire. Et c'est sans doute cet aspect qui explique la place occupée par le film dans l'inconscient collectif nippon. Matsuda Yusaku impose quant à lui progressivement à l'écran son charisme de dur/homme à femmes.
Mais en dehors de cela Resurrection of the golden wolf n'est qu'un film de genre de plus pas captivant pour un sou. Hors Sonny Chiba et Matsuda, le reste du casting ne semble pas vraiment convaincu. La réalisation oscille elle entre clichés visuels d'époque paresseusement récités (grands angles, caméra à l'épaule) et esthétique de téléfilm. Le score ressemble lui à un score de série télévisée seventies très quelconque même si le flamenco est parfois utilisé de façon délicieusement décalée. Cette histoire à la Jekyll/Hyde n'est pas inintéréssante sur le papier mais elle est gâchée à l'écran par une durée bien trop longue (2h15) occasionnant un manque de rythme évident. Trop prévisible? Certes, mais on ne s'en serait pas plaint si les autres points du film ne laissaient pas dans l'ensemble à désirer.
Si Resurrection of the golden wolf permet de comprendre ce qui a fait d'une icône de la pop culture japonaise ce qu'elle est, son intérêt cinémtographique est très limité. Heureusement, Matsuda sera par la suite assez habile pour saisir les limites de ce filon du tough guy lui ayant offert un culte rapide. Durant les années 80, il cassera notamment cette image sous la direction de Fukasaku et Suzuki et ses prises de risque finiront par lui valoir une forme de reconnaissance académique comme acteur au Japon.
Un grand polar Dandy avec un grand acteur
Film culte au Japon avec un acteur culte (le grandiose Yusaku), le film est un authentique "
film dandy", dans le style du
Lézard Noir de Fukasaku ou de
L'Affaire Thomas Crown de Jewison, ou le héros est cynique, antipathique, mais aussi humain, fragile (
SPOILER :
il est hémophile).
Tout le monde veut piéger tout le monde, et au milieu de ça, un jeune salary-man arriviste prêt à tous les coups bas, toutes les séductions pour arriver à ses fins. Peut-être une des meilleures productions Kadokawa, un des "moins commerciaux", avec à la réalisation, l'injustement méconnu Toru Murakawa, à la photo, le génie du plan-séquence Seïzo Sengen et autour du charismatique Yusaku, il y a la très belle Jun Fubuki dans son tout premier rôle (avant
Charisma et
Kaïro, également connue pour avoir été Dominique sur le Film de
Cobra), le rapace Mikio Narita, l'excellent Keï Sato et un Sonny Chiba inattendu dans un rôle de maitre-chanteur pathétique.
Les scènes d'actions sont fortes, l'histoire d'amour entre Matsuda et Fubuki est aussi belle que sordide, les scènes de tranquilités en plans fixes, l'ambiance assez onirique. Un relatif bémol, sa longue durée (2h15, une durée normale pour un film produit par la Kadokawa), ce qui est long pour un film censé être d'action (il n' y a que deux grosses scènes en tout), mais finalement, il s'agit bel et bien d'un film noir, un TRES BON film noir dans le sens le plus pur du terme.