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Riding the dreams

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1 critiques: 3.75/5

visiteurnote
Bastian Meiresonne 3.75


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Temps de rêver

Les films de l'un des réalisateurs indiens les plus primés de tous les temps, Dr Girish Kasaravalli, s'appréhendent finalement beaucoup comme ceux de son principal mentor, Satyajit Ray: il faut beaucoup de patience pendant le premier visionnage, puis laisser "agir" plusieurs jours, voire semaines, puis se laisser submerger par les images, qui n'ont de cesse de revenir vous hanter avant de revoir le film pour pleinement pouvoir l'apprécier. Il en va de même de ce "Riding the dream".
 
L'histoire d'Iriya peut laisser de marbre – et notamment dans une première partie un bron aride, faite de beaucoup de parlotte et de commentaires entre hommes du village.
Il y a cette pléthore de différences culturelles, depuis l'histoire, très simple en apparence et tellement éloignée de notre vie agitée occidentale; puis les incessantes références à des divinités, us et coutumes indiens auxquels on n'a pas forcément accès; puis cette manière particulière de filmer, entre images assez plates, son (forcément) décalé à cause du doublage effectué en postproduction et des moyens que l'on devine très réduits pour tourner ce genre de film indépendant.
 
Or il n'aura jamais fallu d'effets spéciaux tonitruants, n'i d'une poursuite en bagnole pour faire un bon film et – surtout – un bon scénario…et c'est là qu'opère toute la magie du cinéma…après-coup…Trop gâté et pourri justement par la surenchère d'informations, il faut vraiment vouloir revenir à des bases beaucoup plus simples et basiques…comme de se replonger dans un bon roman de Dostoïevski après avoir été nourri quotidiennement par les affreuses pastilles que composent désormais nos quotidiens…
"Riding the dream" fonctionne un peu comme le légendaire "Rashomon" de Kurosawa, mai sen interrogeant d'autres thèmes: on apprendra toute la vérité bout par bout au fur et à mesure du regard des différents protagonistes, qui vivent et voient forcément une même situation de manière différente et détiennent souvent d'autres clés du Savoir.
 
Le procédé, parfaitement maîtrisé par Girish, qui a pris soin de réécrire lui-même matériau originel et scénario de base pour en déstructurer temps, lieux et personnages. On s'irrite forcément à se faire mener par le bout du nez du réalisateur omniprésent dans le déroulement de cette histoire, mais une fois le fin mot relevé, on peut enfin assembler tous les puzzles de l'histoire…et le recomposer fastidieusement au fil des fameux jours, semaines et mois que cette œuvre viendra vous hanter à nouveau…
 
Et ça, finalement, c'est un autre point très fort, qui me fait aimer le cinéma: le cinéma doit me servir de moyen d'évasion, doit me faire rêver, vibrer, transposer dans le moment…mais également dans le temps. Combien de films, que j'ai apprécié sur le coup, mais que 'jai oublié dès le lendemain ? J'apprécie le fait de l'avoir aimé dans l'instant, mais finalement il ne m'aura pas apporté grand-chose pour que je puisse l'oublier aussi facilement…
En revanche, je suis franchement fasciné par ces films, qui ne me donnent pas forcément beaucoup de plaisir à la première vision, mais qui n'arrêtent pas de venir me hanter pour finalement se révéler…Apichatpong est un autre réalisateur, qui m'a fait plusieurs fois ce coup…ce "Riding the dream" aussi…Finalement, le titre est carrément évocateur de mon impression…et qu'est-ce que c'est bon !!


26 mars 2011
par Bastian Meiresonne


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