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Rokujizo

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1 critiques: 3.75/5

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Bastian Meiresonne 3.75


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Prends l'oseille et (je) tire (sur) toi !

Après plusieurs années restées sans filmer pour cause d'ouverture d'une clinique psychiatrique privée, TODA revient à la réalisation. Pensant qu'il tournera là son dernier film, il peaufine particulièrement l'écriture du scénario en compagnie de son fidèle ami Katsuhiro YAMAMURA. Comme il est de plus en plus difficile de se procurer et de laisser développer de la pellicule 8 mm, TODA opte cette fois pour de la vidéo professionnelle, en se rabattant sur un format BETA CAM. Non seulement, son image gagne en clarté et beauté, mais ce nouveau support lui permet également de tourner davantage et à moindre frais. Cette nouvelle façon approche déteint inévitablement sur la mise en scène. Non seulement la qualité de l'image est bien évidemment mieux préservée par rapport au grain et au relatif piteux état d'une pellicule 8mm abîmée par les affres du temps, mais les cadrages semblent davantage soignés par rapport à ses précédentes réalisations. Le temps passé sans tourner aura également permis à TODA de faire évoluer son approche narrative. Livrant une intrigue plus riche en action et rebondissements, il multiplie également le nombre des rôles. Comme indiqué dans le titre, l'histoire inclut pas moins de six personnages évoluant tous sous le regard bienveillant de la divinité japonaise "Jizo", protecteur des enfants, des voyageurs et des morts. 6 Jizo constitue également la première incursion du cinéaste dans un genre défini du cinéma (nippon) : le yakuza eiga (films de yakuza). Se focalisant sur le personnage du mafieux TODA, interprété par le réalisateur lui-même, l’histoire dense inclut également un vieillard dépendant de jeux de hasard; son honnête fils obligé de couvrir les dettes de son père; le infidèle lieutenant épris de la femme de son supérieur yakuza et un détective chargé d'abattre les deux tourtereaux. Aucun des thèmes récurrents du réalisateur ne refait surface, si ce n'est son regard sur les êtres humains et les légères brèches dans la surface de l’apparente rationalité; le personnage de l'enquêteur dans son costume blanc semble notamment quelque peu déphasé et utilise de drôles de méthodes pour assassiner le couple en cavale. Ce que le film gagne en intensité scénaristique se fait au détriment du rythme habituellement plus langoureux et des personnages plus affinés; ce qui ne veut pas dire que TODA ne reste pas fidèle à ses longs plans fixes et ses longs moments ne débouchant…sur rien. Manque également l'aspect plus surréaliste inclus dans toutes ses autres productions. En revanche, 6 Jizo affiche clairement l'ambition du réalisateur à vouloir raconter une histoire plus structurée et linéaire dont la fluidité et la cohérence de l'ensemble étonne. Seule l'extrême cruauté et la violence surprennent par leur apparition; si les premières œuvres du réalisateur contenaient aussi les germes d'une violence annoncée, celle ci était plus en retenue. Ici, le personnage de TODA s'amuse à torturer son prisonnier à coups de décharges électriques et enfonce un pieu métallique à l'aide d'une pierre dans l’oreille de sa victime pour faire exploser son cerveau. Les métrages suivants confirmeront cette nouvelle tendance du réalisateur à recourir à la violence. Le long métrage marque également le début d'une fructueuse collaboration avec la compositrice Mikiko HASEGAWA. Fan des œuvres de TODA, elle lui a demandé de pouvoir composer les bandes sons de ses films. Ayant toujours refusé d'illustrer des séquences par la musique pour ne pas influer sur l'émotivité du spectateur a être "influencé" par un timbre particulier, le cinéaste revoit ses positions sans trahir sa mise en scène épurée. HASEGAWA pourra accompagner certaines séquences de ses créations – sur lesquelles elle dispose d'une entière liberté artistique – mais il ne s'agit que des passages de transition – ici des déplacements en voiture d'un lieu à un autre – sans aucune incidence sur le cours de l'histoire. Retour en force à la réalisation, 6 Jizo surprend par la richesse scénaristique et par la nouvelle approche de la mise en scène plus travaillée de Hiroshi TODA. Une nouvelle observation des âmes humaines se débattant dans un monde régi par des divinités invisibles, 6 Jizo est une incursion réussie dans le genre du yakuza eiga intimiste. RETROUVEZ UN PORTRAIT ET LA FILMOGRAPHIE COMPLETS DU REALISATEUR SOUS : EIGAGOGO

27 avril 2006
par Bastian Meiresonne


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