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Roningai

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les avis de Cinemasie

1 critiques: 3/5

vos avis

5 critiques: 3.9/5

visiteurnote
Antaeus 4
Izzy 4.75
Mounir 3.5
Sauzer 3.25
seizan 4


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Un bon chambara... méconnu.

J'ai vu quelques chambara/jidai-geki sortis ces dernières années, comme "Gojoe" de Ishii Sogo, "Doraheita" de Ichikawa Kon, "Twilight Samuraï" de Yamada Yoji et "When The Last Sword Is Drawn" de Takita Yojiro. Ce sont tous des films de qualité, certains étant modernes dans la forme, d'autres plus classiques. Mais je sais pas, il y a un esprit que je ne retrouve pas dans ces films, et qu'il y avait dans les "Samuraï Rebellion" et autres "Sword Of Doom" d'antan... Et puis je suis tombé un peu par hasard sur ce "Rônin-gai", qui date du tout début des années 90. C'est un chambara "moderne", mais qui fait penser dans son traitement à du Imamura Shohei des années 80, période "Eijanaika" et "Narayama Bushiko". En fait, c'est simple, c'est comme si le Imamura de cette époque avait réalisé un chambara. Je pense qu'il aurait pu ressembler à "Rônin-gai". Ce film se présente avant tout comme un hommage au "Rônin-gai" de Makino Masahiro, qui lui date de 1928. Eh oui, voilà encore un cinéaste majeur du cinéma nippon qui demeure inconnu en Occident (il a entre autres signé pas mal de jidai-geki, ainsi que des ninkyo dans les années 60 avec toutes les grandes stars de l'époque : Tsuruta Koji, Takakura Ken, Wakayama Tomisaburo, Fuji Junko, etc...). Makino Masahiro avait déjà fait un remake de son "Rônin-gai" en 1957. Venons-en à l'histoire. Pour faire bref, le film se passe environ trente ans avant la restoration Meiji (1868). Le principal lieu de l'action est un restaurant situé en dehors d'Edo, où on trouve des voleurs, des prostituées et des ronins. Les quatre personnages masculins principaux sont justement des ronins. Harada Yoshio incarne Aramaki Gennai, une sorte de Kikuchiyo (le personnage que joue Mifune Toshiro dans "Les sept samouraïs") pour le côté alcolo, mais avec un look encore plus négligé (genre grosse touffe de cheveux sur la tête, pas lavé depuis des années) et en plus barraqué. Katsu Shintaro, connu pour son rôle dans la série Zatoichi des années 60, joue ici Bull, un ronin un peu pataud avec une allure à la Bud Spencer. Ishibashi Renji (Horo Gonbei) et Tanaka Kunie (Doi) complètent ce ronin's band, avec des personnages moins hauts en couleurs, plus posés. Chez les filles, on a Higuchi Kanako dans le rôle d'Oshin, une prostituée (de luxe) ; et Sugita Kaoru joue ici Obun, la soeur de Doi. Par ailleurs, Gennai fornique avec Oshin, tandis que Gonbei a secrètement des vues sur elle. Mais hormis les relations entre les personnages, qui sont développées au cours du film, le gros de l'histoire se concentre sur une série de meurtres, perpétrés par des Samouraïs, qui tuent les prostituées du coin. Oshin et Obun vont tenter de les stopper, mais se feront enlever. Entre temps, Bull, qui s'était jadis proclamé protecteur des prostituées, sera passé du côté obscur et aura rejoint les vilains samouraïs... mais se fera traiter par eux comme un chien. Ca donnera lieu par exemple, a une scène de bizutage ou il devra se mettre à quatre pattes et aller ramasser la sandale que l'un des samouraïs aura jeté plus loin, tout en poussant des aboiements (bonjour la démythification des samouraïs, au passage !). Puis Obun se fera relacher par ses ravisseurs. Mais lorsque Gennai, Gonbei et Doi vont apprendre que Oshin est toujours entre leurs mains, ils vont bien sûr aller au combat. Et là, gros gros délire comme je les aime. C'est pas aussi fou que du Chang Cheh, mais jugez plutôt : Gennai va être le premier à donner l'assaut, en allant combattre tout seul une centaine de samouraïs, torse nu, cheveux détachés, avec une dizaine de sabres accrochés à sa ceinture, avant que Gonbei ne le rejoigne, paré de son plus beau kimono blanc. Et pour compléter le délire, voilà qu'arrivera Doi en armure (!), sur son cheval, fondant avec détermination sur les adversaires. Et ce climax de dingue s'achevera par un suicide meurtrier de l'un des ronins, meurtrier parceque son sabre transpercera le corps du samouraï se trouvant juste derrière lui. Ce qui est intéressant dans ce film, c'est de voir l'évolution des personnages au cours du récit et de leur moralité (ou absence de moralité) face aux événements. Au départ, les quatre ronins n'ont rien de héros (un alcolo impassible, un amoureux transi, un traître opportuniste...) ; à l'arrivée, ils mettent en déroute des samouraïs dont les agissements n'ont rien de valeureux ou noble. Film à voir.

02 janvier 2005
par Antaeus


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