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Le Samouraï et le Shogun

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 3.88/5

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16 critiques: 3.84/5



Arno Ching-wan 3.75 Excellent dosage chambara/politique/tragédie. Narration magnifique.
drélium 4 Gros coup de coeur. Tendu comme un arc et extrêmement bien mis en scène.
Ordell Robbie 4 Fukasaku revisite superbement le film de sabre
Xavier Chanoine 3.75 Puissant et dramatique, un chambara hors-normes signé Fukasaku
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Fukasaku revisite superbement le film de sabre

Fukasaku a-t-il réussi à apporter au chambara ce qu’il avait offert au film de yakuza ? Oui, mille fois oui.

Dès le début du film, Fukasaku impose sa griffe au genre : combats ultraviolents samourais/ninjas, utilisation de zooms rapides, combinaison de la voix off et de l’arrêt sur image permettant d’accélérer l’exposition. Cette griffe est d’autant plus pertinente qu’elle s’applique à une période de l’histoire du shogun où le politique ne s’embarrasse plus de principes moraux, où la confusion règne bref typiquement le genre de périodes abordées par Fukasaku dans ses films de yakuzas. Le film décrit de façon fascinante les rapports entre les personnages à l’intérieur de la cour (et notamment comment certains membres manipulent le non-héritier du trone pour lui faire adopter leur cynisme), les stratégies des opposants au régime, le désir de toute la cour de se maintenir coûte que coûte au pouvoir et tout cela est rendu encore plus intense par le côté littéralement fractricide de cette guerre (le véritable héritier se dresse contre son frère).

Les zooms, les caméras portées et les travellings rapides de Fukasaku mettent magnifiquement en valeur les combats au sabre auxquels participent de nombreux figurants, soulignent bien la barbarie des exactions perpétrées (extermination d’un village, combats à armes inégales soit sabre contre armes à feu). A l’opposé, les passages en intérieurs sont filmés en champ/contrechamp classique ou en longs plans séquences hypnotiques.

Le niveau global du casting est excellent : Toshiro Mifune est excellent de sobriété, Nakamura grandiose de cynisme et surtout Sonny Chiba crève l’écran de par son charisme titanesque en samourai solitaire. La moralité du final est contrebalancée par un commentaire en voix off qui souligne la vanité des efforts de justice des héros : après leur mort, le shogun se maintiendra et la cruauté du régime continuera de plus belle même si ces moments seront effacés des documents d’époque.

Dans une période où le chambara s’essouflait, Fukasaku lui offrait un de ses derniers chefs d’œuvre. Il faudra attendre ensuite 23 ans pour que Sogo Ishii renouvelle le genre avec le brio que l’on sait.



13 mars 2002
par Ordell Robbie




Puissant et dramatique, un chambara hors-normes signé Fukasaku

Même si dans ses combats de mêlée ce Shogun's samouraï fait penser à du Norifumi Suzuki en plus classe et mieux maîtrisé, il n'en demeure pas moins superbement travaillé pour un Fukasaku de la fin des seventies. Il est aussi très étonnant car il prend le meilleur de ses polars notamment au niveau d'une réalisation qui n'a absolument rien à leur envier grâce à cette utilisation savamment dosée de zooms et dézooms typiques et cet acharnement à filmer le chaos le plus près possible, le chaos bien sûr mais aussi la tristesse des protagonistes par la suite (démentiel Sonny Chiba pleurant la mort de deux enfants). Fukasaku tente aussi de montrer les mauvais côtés d'un Shogunat et jusqu'où ses dirigeants peuvent aller pour garder le pouvoir. Shogun's samouraï propose donc une grande dimension politique au travers d'une narration passionnante et d'une maîtrise scénaristique pour le moins étonnante. L'histoire fait preuve d'une cohérence à toute épreuve, et ce malgré les retournements de dernière minute et les changements de comportement terrifiants de certains protagonistes. C'est alors que Fukasaku instaure un climat de tension, palpable, et maîtrise ses ficelles scénaristiques car bien impliqué dans son oeuvre : à la fois réalisateur et scénariste, il se joue des règles du chambara traditionnel et apporte sa touche qui fait la différence. Ce culot est poussé jusqu'à faire jouer Mifune dans cinq scènes à tout casser, dans un rôle mineur mais qui lui va comme un gant malgré une vieillesse qui se fait ressentir. Qu'importe, il est épaulé par un Sonny Chiba touchant, presque autant que dans Shaolin Karaté, l'un de ses meilleurs rôles, bien loin du pitre que l'on connaît de la -vraie- trilogie -fausse- quadrilogie du Street Fighter. Une oeuvre charnière dans la filmographie de Fukasaku, redonnant ses lettres de noblesse à un genre presque épuisé, revisité ici avec un panache de la "grande époque", un an après le déjanté Hokuriku Proxy War.

15 mai 2007
par Xavier Chanoine


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