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Samsara

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les avis de Cinemasie

3 critiques: 3.42/5

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14 critiques: 3.46/5



drélium 3.25 un brin d'original, beaucoup de beauté et aussi un peu surfait.
François 3.5 Réflexion et contemplation au menu de cette coproduction originale
Ghost Dog 3.5 A contre-pied
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Réflexion et contemplation au menu de cette coproduction originale

Samsara réussit à réunir deux qualités dans le même récit : satisfaire les sens avec de beaux paysages (et accessoirement de belles créatures, rahh Christy), mais aussi stimuler notre neurone avec un récit philosophique ainsi que la découverte d'une culture inconnue. Ceux qui ne craignent pas les rythmes langoureux ni l'absence de coups de feux y trouveront de l'intérêt.

L'une des qualités principales du film est de savoir mettre en valeur ce dont il parle sans se mettre en valeur lui-même. La réalisation très simple magnifie les paysages splendides de cette région de l'Inde, non sans faire preuve d'idées savoureuses de temps en temps (voir la naissance du bébé). Mais jamais d'effets tapageurs, de tentatives d'ajouter du style ou de montrer la virtuosité du réalisateur. C'est du vrai cinéma, au service de son propos. De même, l'histoire en elle-même ne cherche pas à être trop explicative et ne juge jamais. C'est au spectateur de lire entre les lignes. Evidemment, les thèmes ne sont qu'exposés, pas analysés ou expliqués. Mais cela permet d'éviter un film trop engagé, comme certains films religieux peuvent l'être.

Autre attrait du film, la découverte d'une culture qui nous est étrangère. Le film ne s'intéresse pas qu'à la religion bouddhiste, mais plutôt à cette région du monde. Evidemment, les us et coutumes des bouddhistes nous semblent plus intéressants que ceux des paysans. On s'étonne donc de leur mode de vie, mais sans que cela implique un discours religieux. C'est déjà un bon point. De plus, le film se montre plus philosophique que religieux, puisque c'est le parcours initiatique de quelqu'un qui veut savoir exactement ce que sont les choses auxquelles il doit renoncer. Evidemment, cette découverte du monde se montre moins intéressante que ce qui l'a précédé, ou encore que les doutes du personnage. Mais le récit est bien construit, et franchit les étapes (amour, famille, travail) de manière assez convainquante.

Quant aux interprètes, tous inconnus sauf évidemment Christy Chung, ils sont convainquants. L'acteur principal avait pourtant fort à faire avec un personnage qui est en quelque sorte un enfant mais avec la capacité de réflexion d'un adulte. Il découvre le monde comme un enfant peut le faire, mais sans son innocence. L'acteur doit donc à la fois faire transparaître l'émotion de la découverte, mais aussi la profondeur de sa réflexion. Tâche dont il s'acquiert plutôt bien. Quant à la belle Christy, on ne s'étonne plus de la voir élargir sa carrière hors de HK, et on apprécie qu'elle mette à nouveau sa plastique au service d'un film qui montre les corps pour autre chose que le tiroir caisse.

Autre point à souligner, le film démontre que des collaborations entre pays peuvent fonctionner. Difficile de définir Samsara comme un film indien. On trouve évidemment beaucoup d'indoux dans l'équipe, mais la langue est le tibétain (ou une de ses variantes), on trouve des français dans l'équipe technique, une actrice chinoise, etc, etc... Le film échappe donc à un style en particulier mais sans être fouilli non plus.

Au final, on tient ici un film original, sur une région originale. Les questions que le film soulève sont très pertinentes et dépassent largement le cadre de la seule religion bouddhiste. Les personnes qui veulent que le cinéma les fassent aussi réfléchir devraient apprécier. Les autres pourront se satisfaire des paysages de la belle histoire d'amour du film.



14 août 2002
par François




A contre-pied

Satisfaire 1000 désirs ou n’en dominer qu’1 seul… Tel est le dilemme qui habite Tashi, et par delà lui, tout être humain sur cette Terre. Moine tibétain ayant suivi une éducation religieuse marquée par un projet de fin d’études de 3 ans en méditation dans une grotte isolée de l’Himalaya, son apparition à l’écran rappelle d’autres films sur la spiritualité bouddhique comme Kundun, Himalaya, l'enfance d'un chef, Sept ans au Tibet ou Little Buddha. Mais curieusement, alors que les occidentaux traitent du sujet avec un (trop ?) grand respect, les népalais ou indiens semblent vouloir dynamiter l’image d’Epinal que le reste du monde a de leur culture avec des films comme La Coupe et ce Samsara. Ainsi, ce moine apparemment sans histoires n’a pas, même au bout de 3 ans de solitude, réussi à maîtriser ses désirs de femme, et ne cesse d’en faire des rêves érotiques « que même les draps s’en souviennent ». Alors, contre toute attente et malgré les menaces des anciens (cf. cette magnifique scène de gravures-hologrammes), il décide de s’enquérir de la Vérité à l’épreuve de la réalité du monde en travaillant, se mariant et en ayant des enfants.

Il est rare de parler de spiritualité au Cinéma, et encore plus rare de voir une œuvre consacrée à un homme qui décide de se rebeller contre une éducation religieuse pourtant débutée dès l’enfance. En faisant ce choix, Tashi va pourtant plus apprendre sur la vie et sur lui que s’il l’avait consacrée à la méditation : affrontements violents avec des paysans concurrents, tentation de tromper sa femme, lâcheté et égoïsme, il sera confronté à tous ces sentiments tellement humains sans pouvoir pour autant les considérer avec la lucidité qui devrait être sienne après tant d’années… C’est cela la véritable force de Samsara : au-delà des somptueux paysages du Nord de l’Inde, de l’originalité des situations décrites et de la bande-son planante du français Cyril Morin, c’est l’Universel que parvient à atteindre Pan Nalin pour son premier film de fiction en prenant à contre-pied tout ce que l’on pouvait attendre de convenu sur le Bouddhisme. Et ça, c’est suffisamment exceptionnel pour être souligné.



01 novembre 2003
par Ghost Dog


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