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Sanjuro

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les avis de Cinemasie

5 critiques: 3.45/5

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34 critiques: 3.94/5



==^..^== 3 Un bon film pour découvrir le genre des films de Samourai
drélium 3.25 Kurosawa joue avec ses propres codes pour mieux se jouer de nous
Ghost Dog 3.25 Après les 7 Samourais, voici les 10 samourais!
Ordell Robbie 3.5 Moins réussi que Yojimbo mais valant le détour
Xavier Chanoine 4.25 Grand chambara épique, rigolo et carrément décomplexé.
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Un bon film pour découvrir le genre des films de Samourai

Compte tenu de la date du tournage, on ne peut pas s'attendre à des combats de samourai à couper le souffle. Dans le film, c'est plutôt l'intrigue et son dénouement qui prennent la place la plus importante.

Pour un film en noir et blanc, c'est vraiment une réalisation très intéressante. En plus le tout est teinté de politique et de tradition, ce qui nous en apprend un peu plus sur les mœurs japonaises de l'époque de la restauration Meiji. Ce genre de film traditionnel est donc d'autant plus important, qu'il exporte hors du Japon un style tout autre que celui du western américain.



02 février 2003
par ==^..^==




Kurosawa joue avec ses propres codes pour mieux se jouer de nous

Résultat, on s'attend à chaque tournant de scène à de l'aventure, de l'action alors qu'il ne se passe pas grand chose, et même rien, il faut bien le dire. "Les meilleurs sabres sont ceux qui restent dans leur fourreau", le message est on ne peut plus clair. D'un côté 9 samouraïs, jeunes, courageux, impulsifs, naïfs, ignorants... De l'autre, Toshiro Mifune, samouraï errant ultra expérimenté, tellement qu'il connait tout le scénario à l'avance, déjoue les pièges et conseille ses jeunes fougueux, allongé dans un coin, en baillant.

Chaque scène est parodique, nous laisse dans l'attente (ou l'espoir) d'une montée dans l'action, un combat, ou aux moins des évènements, alors qu'il n'en est rien, le message se veut pacifiste point. Kurosawa s'amuse à nous couper l'herbe sous le pied, c'est assez comique au début, mais finalement, tout cela se révèle hyper frustrant.

La phrase la plus typique du film est "attendez !", Mifune et d'autres la répète constamment... Du genre, les jeunes : "allez, on y va, on va pas se laisser faire !", et Mifune : "attendez les gars, vous sentez pas le piège gros comme une maison ! Calmez vous un peu". Résultat : rien.

Le combat final de Mifune contre son double qui conseille le camp adverse est du coup un énorme clin d'oeil (une giclée de sang ultra "too much" qui dure 2 secondes) au grand film de samouraïs que l'on attendait et qui n'aura pas lieu. Ce serait plutôt un film de complots, du complot, du complot et encore du complot, à 90% en intérieur. Mais je n'hôte pas pour autant le charme indéniable de la pellicule, les performances d'acteurs (Mifune first), la finesse de l'ensemble et la galerie de personnages trucculents.

12 mai 2003
par drélium




Après les 7 Samourais, voici les 10 samourais!

Dans Les Sept Samouraïs, ils étaient 6 véritables samourais plus 1 bouffon de service valeureux joué par Mifune Toshiro à s'allier à une juste cause, la défense d'un village face à des brigands. 8 ans plus tard, ce même Mifune joue un samourai errant, en guenilles, qui s'allie à la juste cause de 9 samourais combattant la corruption. Sauf qu'ici, ce n'est plus un rigolo mais bien au contraire un maître à penser. Débarqué on ne sait trop comment dans le temple, ce mercenaire politiquement incorrect (une barbe et une coiffure non conformes...) sera mal accepté au début mais se révèlera vite indispensable à leur combat.

Ce Tsubaki Sanjuro - c'est son nom, qui signifie "camélia trentenaire" - est en effet roublard et moins naïf que ses partenaires. Jouant de son charisme naturel, il va s'infiltrer parmi les corrompus et gagner leur confiance pour mieux les poignarder dans le dos. La méthode a beau être lâche et irrespectueuse des lois régissant le comportement du samourai, elle n'en reste pas moins d'une efficacité redoutable que personne ne remettra en cause du côté des "justes". Avec sa nonchalence et sa facilité déconcertante à prendre les bonnes décisions, Mifune est une fois de plus grandiose même s'il n'est pas aussi spectaculaire que dans Les 7 Samourais où il beuglait et courait dans tous les sens les fesses à l'air...

Filmant dans un noir et blanc classique qui n'a pas le même charme que ses précedents films, Kurosawa développe encore un fois une histoire de samourais avec son acteur fétiche. Il y a glissé un élément qui lui tient à coeur, le pouvoir des femmes: mine de rien, les 2 femmes du temple, aussi soumises et polies soient-elles, dominent véritablement les débats en parlant sagement, au point de faire ramper par terre le grand Sanjuro et l'obliger à décoder une de leurs sentences: "tu es un sabre nu; tu coupes certes bien, mais les meilleurs sabres restent dans leur fourreau!".

Cependant, Sanjuro reste pour moi un film mineur dans la carrière de cet immense metteur en scène. Le rythme n'y est pas, le charme n'y est pas non plus, et les multiples intrigues de palais ont tôt fait de couper le plaisir attendu. Et si la fin est plaisante (un combat courtissime suivi d'une conclusion de western - Mifune menace ses disciples de les tuer si l'un d'entre eux le suit, puis dit "salut" et s'éloigne rapidement -), le trucage lors de ce combat est vraiment trop grossier pour être convaincant.



19 avril 2001
par Ghost Dog




Grand chambara épique, rigolo et carrément décomplexé.

Summum du chambara du début des sixties, Sanjuro marque la réconciliation du personnage de Yojimbo avec Kurosawa, créée de toute pièce par le Maître en 1961. On y retrouve le légendaire Toshirô Mifune dans la peau de ce ronin plus que nonchalant, rusé et particulièrement intelligent malgré les apparences -souvent trompeuses chez Mifune- rendant son personnage plus fénéant qu'autre chose. Sanjuro naît alors, un an seulement après Le Garde du corps, et succès oblige, reprend à peu près la même trame linéaire du premier opus (Sanjuro étant une suite inavouée) avec cette fois-ci des touches d'humour plus franches, taillées sur mesure pour un casting en tout point exceptionnel.

Toshirô Mifune, Tatsuya Nakadai, Kamatari Fujiwara, Takashi Shimura et le génial Keiju Kobayashi (excusez du peu!) se partagent la vedette, chacun ayant sa propre petite personnalité, sa propre gestuelle pour ne pas faire plus d'ombre que ça à un autre. Bien sûr, et comme d'habitude, Mifune sort du lot et épate par sa formidable fainéantise qui lui va comme un gant. L'archétype même de l'anti-héro, pourtant intelligent dans le fond. Tout comme Kurosawa qui parodie son film de Ronin en laissant le spectateur anticiper sans problème tout ce qui va suivre sous ses yeux. C'est génial dans la mesure où l'on se trouve en face d'un film familier, où la bonne humeur règne pendant 1h30 (un des films les plus courts de la filmo de Kurosawa), évitant bon nombre de clichés lourds. Les clichés ne se résument finalement qu'à l'arrivée d'un Ronin dans une bicoque de "samouraï" attendant la venue de mercenaires et qui finiront par l'engager grâce à sa formidable démonstration, katana à la main devant une armée de gugusses mal famés dirigée par Hambei Murata (impeccable Nakadai). Un cliché inhérent aux chambaras, mais doit-on réellement parler de cliché quand on voit que le personnage du "Ronin" a réellement été mis à la mode par Kurosawa dont son Yojimbo reste l'une des oeuvres les plus pompées à ce jour.

Le Garde du corps a inspiré le western italien, qui a inspiré d'autres cinéastes asiatiques du même genre tels Hideo Gosha (Samouraï sans honneur, Goyokin, Kiba, le Loup Enragé de vrais western italiens camouflés), et ainsi de suite. Mais revenons à Sanjuro, oeuvre ô combien géniale dans la mesure où elle fait preuve de légèreté et d'ironie, palpables à des kilomètres à la ronde. L'espion faussement enfermé dans le placard (il y sort à sa guise et y re-rentre comme si de rien n'était, sous les yeux de ses ravisseurs...!), les bâillements récurrents de Camelia/Tsubaki Sanjuro, la mort simulée par le chef des samouraïs, les tromperies du toujours même Sanjuro (massacrant allègrement tout un panel de mercenaires avant de se ligoter pour faire croire à une attaque adverse et ainsi passer inaperçu...sic), tout ceci accompagnés par des séquences à la fois brutales (les corps tombent par grappe) et poétiques (les camélias coulant sur le ruisseau). On restera aussi sur le cul après ce duel de fin, l'un des plus hallucinants tout chambara confondu avec un préliminaire poussé à son paroxysme, plan fixe à l'appui. A ce propos, la réalisation de Kurosawa fait preuve d'inventivité hors norme, plans séquences, travellings rapprochés "live" pour être au coeur de l'action, tout ceci pour un simple "produit" de commande. Ah, et puis il y a aussi la musique du génial Masaru Sato.

Esthétique : 4/5 - Une constante chez Kurosawa, proche du sans faute absolu. Musique : 4/5 - Formidable partition aux accents Morriconiens de Sato. Interprétation : 4.5/5 - Un casting caviar, rassemblant les pointures de l'époque. Une composition royale. Scénario : 4/5 - Classique et inévitable, un scénario plein de richesse et de variété.



09 septembre 2006
par Xavier Chanoine


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