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Satan is here

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Bastian Meiresonne 1


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

La jeune fille, qui marchait sur, sous et dans l'eau

Ces indonésiens ont quand même du bol. Alors, que nous, nous nous tapons les coups de mistral comme unique vrai soap du soir, nos camarades asiatiques ont droit à du bon vieux slasher en guise de série feuilletonesque !! Et oui, car "Di sini ada setan" (aka "Satan is here" pour la sortie DVD malaisienne sous-titrée) en est la transposition (paradoxale) en forme réduite sur grand écran.
 
Une preuve de plus, s'il en est, de l'étroit lien qui existe entre le monde de la télévision, dont la plupart des chaînes sont détenus…par les gros producteurs du cinéma – si ce n'est l'inverse. Quoi de plus normal donc de voir autant d'idées directement reprises du monde du petit écran fourmiller sur le grand, quand ce n'est pas les stars du petit écran, qui ont droit au traitement de faveur du grand ou que les valeurs de production ressembleraient à s'y méprendre à ceux d'un téléfilm. Au moins, pas de tromperie sur la marchandise dans le cas présent, où le jeu d'acteurs, la réalisation et – surtout – décors et costumes semblent directement repris d'un tournage du "Miel et les abeilles" version indo. A commencer par les vingt premières minutes interminables, qui – après une séquence d'intro onirique d'une ballade en bateau sur un lac embrumé, qui sera la clé du dénouement, puis une autre séquence sans véritable lien de ce qui va suivre – va tomber dans d'inutiles bavardages et introductions des (trop nombreux) personnages dans des décors rose-bonbon d'apparts sentant encore tout frais le coup de pinceau donné sur le set de tournage.
 
Le nombre de protagonistes est donc assez affolant et trahit déjà la première limite de la transposition d'un tel feuilleton sur le grand écran, un format totalement inadéquat…car autant un soap nécessite un max de personnages pour tenir le spectateur en haleine sur des très nombreux épisodes, le cinéma n'en nécessite que le strict minimum pour leur accorder un max d'attention sur un minimum de temps…Du coup, on s'y perd un peu entre nombreuses intrigues et sous-intrigues entre les différents personnages stéréotypés, mais quand même trop peu esquissés en raison du manque de temps et…on s'en fiche pas mal de ce qui pourrait bien leur arriver – la mort en conséquence. Mieux…et sans vouloir vendre la mèche, ce n'est pas un ou une survivante, qu'il restera en fin de métrage, mais plus d'une poignée, tant les protagonistes abondent et ne peuvent même pas être tués dans les temps.
Le seul vrai argument un tantinet amusant, c'est de voir la plupart de ces personnages stéréotypés se faire laminer…et de manière forte jolie. On n'est très loin des excès d'hémoglobine des slashers ricains traditionnels, mais force est de constater, que certaines des morts sont parmi les plus gores de ce que le jeune cinéma indonésien du renouveau avait à offrir depuis le début des années 2000s. ATTENTION: on est loin mais alors très loin des outrances du cinéma des seventies, mais l'effet du rallongement du bras (tout droit repiqué de différentes versions thaïes de "Mae Nak"), qui transperce le bidon de l'un des protagonistes principaux pour lui transpercer la carcasse et arracher le cœur au passage a de quoi filer la banane…surtout si l'on se projetait la même mésaventure à "Hélène" des "garçons"…au hasard.
 
Sinon, il ne faut pas se leurrer, "Satan is here" ne trompe absolument pas sur sa marchandise (et en fait…si…il n'apparaît à aucun moment du film…) en étant du bon, gros soap transposé dans un monde ultra aseptisé du slasher du pauvre avec quelques effets de suspense et de gore, mais loin, très, très loin de toute qualité cinématographique qu'aurait exigé son passage sur le grand écran. Un comble, quand on annonce l'important budget de 4 milliards de roupies.
 
A retenir, la séquence à rallonge totalement ridicule de l'accident de noyade dans une cabine à douche (!!), où la pauvre fille emprisonnée n'a l'idée de se mettre à crier à l'aide qu'une fois l'eau lui arrivant au menton ou encore le rôle totalement superflu de la sœurette handicapée mentale en shirt jaune / salopette, qui rappelle, du coup, étrangement notre Coluche national.
 
Avec, en prime, la musique pop suave de PIA & THE VACCUM NOISE, souvent aux moments les plus incongrus du film et la fin totalement ridicule, qui donnerait à espérer une suite "Toilet Hanako chez les zombis", qui s'est heureusement jamais tournée.
 
A noter, que c'est la toute première production de Leo Sutanto, l'un des producteurs les plus influents du renouveau du cinéma indonésien dans les années à venir, que ce soit dans le domaine de l'horreur ou d'autres genres prisés.


29 mars 2011
par Bastian Meiresonne


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