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Shark Skin Man and Peach Hip Girl

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les avis de Cinemasie

3 critiques: 2.5/5

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28 critiques: 3.39/5



Chris 3.5 Coooooool !!
Ordell Robbie 2 Not cool enough...
Xavier Chanoine 2 Pas tant énervé que cela...
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Coooooool !!

Rien ne se crée, tout se recycle. Telle est la pensée profonde qui nous parvient à la vision de SOTMO. Il existe évidemment plusieurs manières de recycler, ré-interpréter, réviser ce qui sert d'influences. Dans l'univers impitoyable du néo-polar, il existe des tendances majeures qui n'ont de cesse de s'entrecroiser, sans qu'aucun représentant ne puisse s'assurer une créativité vierge de toute influence vis à vis des autres : dans cette bulle noire, nous trouvons en vrac Ringo Lam, Quentin Tarantino, Takeshi Kitano, William Friedkin, Michael Mann, Kirk Wong. En traçant un graphe, on s'aperçoit qu'il n'y a que des flèches à double sens.

A côté de ces maîtres, il existe de nombreux satellites plus ou moins imposants. Avec SOTMO, Katsuhito Ishii revendique une filiation qui saute aux yeux dès les premières secondes et s'impose d'emblée comme le chaînon manquant entre Quentin Tarantino et Ryuhei Kitamura. L'intérêt majeur du métrage réside dans la galerie de personnages hauts en couleurs ce que ne fait que confirmer le très bon générique de début. Petites phrases qui marquent, scénettes amusantes, poses manga, protagonistes au graphisme appuyé, bande son rock prenante, ellipses kitanesques. Ishii n'invente rien, mais ça ce n'est pas grave, plus personne ne le fait. Ce qui compte c'est la façon de construire son récit.

Avec une mise en scène très stylisée mais encore trop maniériste, Ishii dégurgite ce qu'il a vu auparavant plus que ce qu'il aurait pu/du apprendre. Si sa démarche peut sembler rebutante, elle n'en est pas moins intéressante puisque cela procure tout de même un plaisir visuel indéniable : ce kaléidoscope laisse la place à l'expérimentation scientifique, le mirifique gunfight dans l'hotel aidant à appuyer cette assertion.

Pourtant, à vouloir trop se concentrer sur les innombrables détails truculents, Ishii peine à conserver tout du long une certaine efficacité narrative contrairement à ses pairs. C'est d'autant plus flagrant si on compare son travail avec celui de son homologue occidental Skip Woods. De ce fait, certaines parties de cette chasse ont tendance à s'allonger et procurent un ennui regrettable. Du point de vue du casting, les acteurs atteignent un niveau de coolitude très réjouissant. Tadanobu Asano et Sie Kohinata de par leur charisme sexy s'imposent en Mickey et Mallory/Bonnie et Clyde version presque correcte et totalement séduisante.



31 mars 2002
par Chris




Not cool enough...

Quentin Tarantino a beaucoup fait pour introduire certains éléments du cinéma de genre japonais à l'intérieur d'un contexte de film noir américain. Le cinéaste ayant en plus un véritable statut de rock star au Japon, il n'est donc pas surprenant que son approche parodique ait pu influencer en retour des jeunes réalisateurs japonais. Cet effet de balancier rappelle assez les rapports cinéma américain/ciné hk: des films comme Scarface ou l'Année du Dragon contribuèrent par leur succès au box office local à l'amplification de la vogue du polar dans les années 80 à Hong Kong et donnèrent naissance à des oeuvres à leur tour pillées par Hollywood. De ce coté-là, on ne peut reprocher à Katsuhito Ishii de ne pas essayer d'adapter cette approche faite de parodie et de sous-culture aux codes cinématographiques locaux: les longs plans sur les discussions à l'intérieur de voitures, un travail sonore sur des bruits sourds, tout cela donne au film un hiératisme absent du cinéma de Quentin.

Mais ces choix sont-ils vraiment les bons? Car en filmant à distance une conversation faite de plaisanteries de gangsters, Ishii nous prive de l'essentiel: les réactions se lisant sur les visages des personnages qui font le prix de ce type de scènes. Qui plus est, ce type de choix ne dynamise pas ces moments-là. Et quand Ishii fait plus frénétique on sent son passé publicitaire: quelques mouvements brusques de caméra inopportuns, le générique clippeux sur fond de mauvais rock. Mais le plus genant est que cette version tendance de Bonnie and Clyde souffre de yakuzas au look affreux, d'acteurs surjouant et d'idées lourdes et ridicules (la fuite en slip, le casse avec un minicassette). Seul Susumu Terajima joue avec conviction et talent.

La tentative n'aura néanmoins pas été vaine vu qu'elle aura sans doute avec le recul permis au cinéaste d'affirmer sa personnalité. Ses vélléités postmodernes fonctionneront en effet bien mieux dans le Goût du thé.



12 juin 2002
par Ordell Robbie




Pas tant énervé que cela...

Il y a dans cette réalisation d’Ishii Katsuhito au titre imprononçable un vrai défilé de gueules incroyables et un vrai sens de l’humour noir. Une forme de montage métamorphosant certaines vignettes banales en pure moment de comédie, un score rock énervé bien pensé et un générique frimeur du tonnerre. Mais que d’ambitions et de promesses non tenues sur la longueur. Le film se traîne en longueur, affiche une photographie particulièrement terne et un dynamitage des codes du polar noir à la Tarantino sans que l’élève n’atteigne le maître. Certaines séquences en sont d’ailleurs de pâles copies, comme la discussion des gangsters à bord d’une voiture en début de métrage, plongée dans la nuit et donc accentuant encore plus la distance qui sépare le spectateur de l’objet qu’il a en face de lui. Dommage, car cet objet, fleuretant entre l’ovni foutraque et le polar noir avait de sérieux atouts.



27 mai 2011
par Xavier Chanoine


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