Dilution
Drôle de politique éditoriale de la part de Panini Manga concernant ce titre. En effet, Skyhigh Karma, manga en 2 volumes, fait suite à Skyhigh en 2 volumes également. Si les histoires de ces deux mangas ne sont pas interdépendantes au point de rendre impossible une publication "à rebours", on se demande bien quelle logique commerciale (ou impondérables éditoriaux) pousse à ce choix, l'éditeur français ayant les droits sur les deux titres, en plus de quelques autres du même auteur. En partant d'un postulat commercial peut-être que Skyhigh Karma a eu la priorité en raison de son caractère d'histoire unique répartie sur 2 volumes, alors que Skyhigh se présente comme une succession d'histoires courtes dans le même univers...
Quoi qu'il en soit un choix plutôt discutable lorsqu'est pris en compte l'intérêt relatif des deux mangas. Car sans pour autant en faire un constat d'ordre général en ce qui concerne les limites de TAKAHASHI (voir la critique de Tetsuwan Girl), force est de constater que Skyhigh Karma ne vaut pas Skyhigh. La raison justement dans ce choix de livrer un long récit se concentrant sur quelques personnages. Là où dans le premier manga l'auteur multipliait des portraits intéressants dans leur diversité, la suite dilue ces qualités. Un peu comme si TAKAHASHI avait pris une des histoires courtes des volumes précédents et qu'il l'avait étirée artificiellement pour tenir les quelques centaines de planches composant les deux tomes de Skyhigh Karma. Quand le format court permettait de concentrer les éléments dramatiques à sa disposition, le format plus long adopté ici n'apporte rien de plus si ce n'est des longueurs absentes auparavant.
Mais malgré ces faiblesses Skyhigh Karma reste une lecture agréable à défaut de passionante et surtout servie par un dessin toujours aussi efficace et bien troussé. On constate d'ailleurs une certaine évolution de ce côté, le trait semble se faire encore plus ferme tout en gagnant en rondeur, chose particulièrement visible dans les visages des personnages féminins. TAKAHASHI n'a de plus pas perdu son sens du découpage qui, s'il ne permet pas de masquer les faiblesses de rythme et de caractérisation ici ou là, donne un cachet visuel indéniable.
16 octobre 2006
par
Astec