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Ville de violence

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1 critiques: 3.5/5

visiteurnote
bruce randylan 3.5


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Tiré d'un fait réel qui s'est déroulé en 1948, voilà un film qui fut une date dans l'histoire du cinéma japonais : il s'agit vraisemblablement du premier film indépendant qui s'est totalement affranchi des conventions de production de l'époque. Par leur conditions de tournages en plein rue et en abordant un sujet polémique, encore récent, les auteurs et les techniciens ont du faire face aux gouvernement, à la police, à l'armée américaine, aux capitalistes, aux instances judiciaires, aux patrons locaux et même à la mafia (en refusant de leur graisser la patte pour tourner dans leurs territoires).
Bref, le simple fait que le film existe est déjà un sacré combat, un geste militant d'un courage assez peu commun. Un vrai acte politique qui fait oublier les lacunes artistiques de la réalisation. Car il faut bien reconnaître que techniquement et visuellement, Ville de violence est loin d'être particulièrement abouti avec une mise en scène qui manque d'ampleur et d'envergure, un photographie qui manque de relief et un rythme pas toujours maîtrisé.
Mais on fait fi de ses défauts devant le sujet et son souffle démocratique qui rappelle que les combats civiques se gagnent grâce à la solidarité et le refus des compromis. L'histoire, à une dimension plus modeste, fait vraiment échos aux diverses manifestations du printemps arabes ou ce qu'il se passe en ce moment en Turquie.

La dernière demi-heure est ainsi une belle leçon sur l'union, l'engagement et la conviction qui prend des allures de thriller façon politique-fiction mais sans jamais grossir le trait ni jamais chercher les effets et le sensationnalisme. Tout est au contraire toujours dans la retenue.
On se demande par moment d'ailleurs qu'est-ce qui tient de la fiction et du documentaire car certaines certaines séquences ont véritablement l'air d'avoir été capté lors de véritables manifestations.
Après, le film n'a pas la force du sel de la terre (car il n'a pas l'ambition de faire une grande fresque sociale) et on songe ce que le Fuller de Park Row aurait pu en faire (sans parler de Peter Watkins de la Commune)... Mais c'est oublier que le film date quand même de 1950.
On se satisfera en tout cas pleinement d'un film souvent passionnant qui redonne foi dans l'humanité et sa capacité à faire bouger les lignes en dépit de toutes les entraves qu'on peut lui mettre.
Que ce manifeste civique se double d'un manifeste cinématographique le rend d'autant plus admirable et nécessaire.

05 juillet 2013
par bruce randylan


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