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Zatoichi 01: The Tale of Zatoichi

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 3.69/5

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32 critiques: 3.82/5



drélium 3.5 Gros classique loin des sommets mais tout de même plaisant et très solide.
Ghost Dog 3 Une légende est née, mais elle prend son temps pour se révéler...
MLF 5
Ordell Robbie 3.25 Signé Misumi
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Gros classique loin des sommets mais tout de même plaisant et très solide.

Énorme classique du chambara nippon de plein pied dans la veine des Matatabi No Mono (les histoires de sabreurs invincibles qui se balladent seuls dans la campagne, débarquent de nul part et défendent l'opprimé avec une certaine distance), ce Zatoichi original est intéressant en premier lieu pour la prestation de Katsu Shintaro, incarnation unique et irremplaçable du personnage pour les japonais, qui jouera dans les 25 suites et même dans la série TV de 100 épisodes. Frère de Wakayama Tomisaburo, le sabreur de Baby Cart, leur ressemblance physique est assez impressionante. On croirait souvent voir Tomisaburo rasé et aveugle. Mais au delà de leur lien de parenté, de leur flegme commun et de leur visage assez similaire, Katsu use de petites expressions faciales bien à lui, d'un humour discret fait de cabotinages qui ne font rire que lui, d'une politesse, d'une humilité, d'un goût pour l'honnêteté, bref d'une profondeur très particulière à ce sabreur mythique.

Zatoichi partage de nombreux points communs avec son prédécesseur Yojimbo, hors mis le handicap du héros. Le contexte est à peu près le même hors mis le sabreur loyal et respecté qui travaille pour le camp adverse et qui est malade, concept que l'on retrouvera dans Baby Cart III.

Cependant Yojimbo est beaucoup plus cadencé, rythmé et humoristique. Zatoichi reste sombre et critique vis à vis de ces guerres de clans sans fondement, malgré l'humour du sabreur tout personnel. L'ensemble est moins porteur et les personnages secondaires sont très loin d'être aussi croustillants mais le plaisir est là et bien là grâce à Shintaro Katsu avant tout. Les points communs entre ces deux films sont tellement nombreux qu'ils donneront même naissance à un crossover nommé Zatoichi meets Yojimbo, mais il faut bien avouer que ce premier Zatoichi n'est pas à la hauteur du chef d'oeuvre de Kurosawa.

Film phare du thème récurrent des guerriers handicapés, ce Zatoichi se suit bien malgré tout pour peu que l'on soit un minimum familiarisé avec l'ambiance et la lenteur des chambaras traditionnels. La mise en scène est assez belle avec de beaux instants fixes (plans rapprochés de Zatoichi à l'écoute...) mais encore trop peu expérimentale. Très peu de plans nourrissent une beauté comme il peu y en avoir dans Le sabre du mal ou même le bien plus vieux Légende du grand Judo.

Passons à la vision du fan d'action et ce qui l'intéresse, les combats. Évidemment, sabreurs japonais obligent, il faut attendre le final pour découvrir le seul un peu plus développé. Il n'y a que 2 combats au total et le premier ne durent que deux secondes le temps de sortir le sabre et de le ranger. Là encore Yojimbo est un étalon parfait pour se donner une idée. Pas de sons de tranchade, le bruit du mouvement est le seul présent, point pas très génant. La chorégraphie est quant à elle plus dur à avaler. Même avec l'indulgence des premières scènes d'action de chambara, il est indéniable que les mouvements des corps dans Yojimbo sont plus naturels et plaisants. Par contre au niveau sabre, Katsu est doué, très rapide, le mouvement est gracieux mais le côté pataud apparaît en force dans la scène finale, les adversaires en premier lieu. Les positions post-frappe ne sont pas impeccables et semblent même parfois maladroites. Katsu améliorera grandement sa technique par la suite.

La bataille finale entre les deux clans de yakusas ennemis est là encore très comparable à Yojimbo mais ce qui était humoristique dans ce dernier devient assez ridicule ici. Les combattants sautillent, se préparent et soudain tapent frénétiquement en criant comme des enfants qui jouent à la guerre... ça ne colle pas avec la noirceur supposée de la scène. Les décors du premier plan (poutre, porte, murs...) qui cachent consciencieusement l'action sont plus génants que graphiques au final.

Mais finalement, toutes ces approximations n'entament pas réellement l'ambiance et le plaisir de cette histoire classique mais attachante et de ce personnage mythique merveilleusement interprété par l'immense Shintaro Katsu qui transcende de magnifique manière le handicap du héros, et où l'on retrouve déjà un peu du style de Kenji Misumi, futur réalisateur de Baby Cart.

NB : Le dvd wild side propose un mini-sujet de 12 minutes sur le thème des guerriers handicapés plutôt intéressant puisqu'on y retrouve pas moins d'une vingtaine de films nippons et de la vague Hong Kongaise qui découlera de Zatoichi qui vont des sabreur manchot, boxeur manchot aux nullissimes crippled master et Master of the flying guillotine en passant par l'alter ego féminin nippon de Zatoichi et d'autres références japonaises comme le précurseur entre tous, le manchot et borgne Tange Sazen. Un bon petit moment qui prouve une nouvelle fois le savoir-faire de Wild Side.

17 juin 2004
par drélium




Signé Misumi

Ce premier volet de la saga Zatoichi vaut d'abord par un scénario posant brillamment le personnage de Zatoichi ainsi que de nombreux éléments appelés à devenir des passages obligés de la série. On se retrouve ainsi avec des scènes de paris, du combat de nuit où l'obscurité devient un atout pour Zatoichi et meme un passage où c'est la ruse et non une arme qui permet à Zatoichi de contrer son adversaire. Les combats chaotiques ou à un contre plusieurs sont présents et il y a fort à parier que tout un pan du cinéma de Hong Kong existe grace à la saga. Quelques grands thèmes de la série commençent également à pointer le bout de leur nez. On voit ainsi déjà la fascination que peut exerçer Zatoichi sur les femmes. Mais aussi ce que les femmes éveillent en lui comme désir de se ranger et sa conscience qu'il n'a pas d'avenir avec elles. Avec ce risque de la mièvrerie que Misumi n'évitera pas toujours dans ses réalisations pour la saga d'ailleurs...

S'y esquisse également un Zatoichi figure errante et solitaire capable de démasquer chez ceux qu'il rencontre l'absence de principes moraux. Ou meme capable de commenter la destinée d'un adversaire avec une distance cruelle comme sur la fin du film: la face noire du héros semble aussi déjà en place. Ce premier volet fait donc figure de laboratoire pour les directions explorées par Misumi plus tard dans la saga. Formellement, le film porte la marque unique du réalisateur de Tuer. On y retrouve ainsi son sens du cadre et sa maitrise classique. Mais égalements des coups de zooms jamais brouillons, du plan rapproché soulignant les capacités sensorielles de Zatoichi, des moments où la caméra quadrille l'espace à brio dans les combats comme hors de ces derniers.

Bien sûr, on est loin de la grace d'un Tuer réalisé la meme année comme des meilleurs Zatoichi signés Misumi. Mais les qualités mentionnées plus haut associées au charisme naissant de Katsu Shintaro en font un des épisodes de la saga à voir en priorité.



18 juin 2002
par Ordell Robbie


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