un film valant surtout comme jalon de l'histoire du cinéma hongkongais
Temple of the Red Lotus fut en son temps un succès salué en Asie du Sud Est comme marquant le renouveau du cinéma d'arts martiaux. Si renouveau il y a il n'est pas à chercher dans la mise en scène: le film est mis en scène platement, juste assez correctement pour ne pas couler son scénario bien construit et les seules idées sortant un peu de l'ordinaire sont les moments où la caméra s'approche brusquement des protagonistes par un mouvement vers l'avant ou encore une caméra tournant sur elle-meme durant un combat, ou une combinaison cadrage penché/zoom au début, à chaque fois pour incarner le regard d'un protagoniste (regard physique dans le premier cas, regard pris de fatigue dans l'autre cas). Il serait plutot à chercher dans l'approche de la violence: si les combats sont correctement découpés mais sans personnalité, ils se caractérisent par une approche sèche et graphique de la violence (les coups de sabre, les jets de dards sont brusques, peuvent atteindre un oeil ou couper un bras) sous l'influence du chambara sixties sans pour autant tomber dans l'outrance graphique d'un Misumi Kenji. Quant aux multiples pièges de la pièce où se déroule le final, ils annoncent les multiples pièges des palais du cinéma de Chu Yuan. On peut surtout voir dans ce film la première manifestation du savoir faire Shaw Brothers après des débuts plus modestes: scénario construit avec un personnage de Wang Yu ayant du mal à s'assumer comme héros, budget conséquent, alternance entre action et moments mélodramatiques. Pas surprenant donc que Chang Cheh soit crédité comme superviseur sur ce film. Pour le reste, les décors et la photographie sont de bon niveau,l'interprétation est correcte (mention spéciale à un Lo Lieh déjà talentueux) et les airs niais de Jimmy Wang Yu ne coulent pas trop le film. Seuls gros hics: la scène du combat entre la mère, sa fille et Wang Yu et celle du franchissement du pont sont niaises parce que le cinéaste n'ose pas souligner totalement le coté mélodramatique des situations comme le fera plus tard Chang Cheh lorsqu'il sera aux commandes; les chorégraphies ne sont pas terribles et les effets spéciaux cheap meme à une échelle hongkongaise. Au final, pas un chef d'oeuvre mais un divertissement de facture correcte.
Là où tout commence... (pour la Shaw Brother)
Disons le tout de suite, j'adore ce film.... Mais attention, il s'agit d'un film fait pour et par les chinois. Tout exalte ce que Sir Run Run Shaw voulait lorsqu'il demanda à ses réalisateur de se taper moult chambara japonais et exprima le souhait de voir un tel genre de film produit à Hong-Kong mais exaltant la chevalerie à la chinoise...
C'est ici à un proto-wuxiapian moderne que nous somme convié. Tout y est: honneur, famille, code de chevalerie, temple remplis de pièges et de couloir secrets et bien sur combat. Oui les combats sont maladroit... mais c'est á la genèse que nous assistons.
Avant King Hu et Change Cheh... 1 ans avant pour ètre plus précis....
naif? oui certe... mais le charme y est.... pour moi du moins.
Au Japon, Zatoichi et Nemury Kyoshiro et autres chambara se pavaient d'un certains cynismes. Les ronins des 60's faisait corp avec l'époque, les révoltes étudiantes. Les sabreures Yakuza comme Takakura et Tsuruta ou Shintaro Katsu, les ronins comme Raizo Ichikiwa et Mifune se faisaient léchos d'une époque trouble . En fait on parlait souvent d'aujourd'huis à travers ces histoires de sabres.
Rien de tout cela ici. Ici c'est l'exaltation des valeurs de Mr Confucius.
Pour apprécier, oublier le 20ième siècle et surtout garder en mémoire que tout commenca ici.... En effet, avec ce film et Come Drink With Me, la Shaw Brother se lancera dans le film d'art-martiaux avec energie. Temple of Red Lotus semblera maladroit, mais si on compare avec les wuxia cantonais faient avant, il y a une net evolution....
Jimmy Wang Yu et Lo Lieh y débutaient leurs carrière en sommes. Tiger Boy mettant en vedette Wang Yu était déjà un succès. Mais Temple of the Red Lotus aura droit à 2 suites (Ben oui, le film se termine en queue de poisson, vous avez notez?) Twins Swords et The Luth and the Sword. Hu et Cheh pousseront le wuxia beaucoup plus loin... et parfois loin des valeurs du type COnfucius. Mais bon, il semble que j'aime beaucoup voir defiler l'evolution d'un genre sous mes yeux.
NOTEZ: Le film est en quelque sorte un remake du serial du meme nom, produit en 1928. Je n'ai pas vu le film, mais il semble que la version Shaw Brother differe au niveau des valeurs. En effet - SPOILER en quelque sorte - si on y voit bel et bien un couple de jeune marie voulant echapper a la famille de la jeune fille, le point de vu est semble different. La famille etant bel et bien une famille de bandit. Loin de Confucius. Donc la version 1928 serait, selon certain critique, plus "moderne", plus provocatrice que la version 65. Mais bon, j'ai pas vu....
encore un film culte???????????
stopppppppp assez de films culte ,ou des films " c'est par la que tout a commencé" ou bien "le film qui a propulsé le wu xia pian " . c'est bien joli tout ca et probablement vrais aussi, mais ils sont pas tous culte ou incontournable. si on a vus "comme drink with me" on peux se passer(largement) de "temple of the red lotus" mais si vous faites comme moi , vous voulez tout voir, on vas tomber sur des mauvaises surprise, pour moi "temple of the red lotus" est pas fameux . si c'est pour voir le "clint eastwood de l'orient" jimmy wang yu avec sa tronche de dur des dur, c'est raté ici il ressemble a une jeune fille. non je suis assez décu par ce film.
pionnier?
eh oui,encore avant "come drink with me" il y avait ce film.
bon des wu xia ,il y en avait déja avant,mais là on peut dire qu'on rentre ds la période que je qualifierai de "moderne", dans le sens où le wu xia devient un genre cinématographique autonome plus affranchi de l'opéra filmé.
mais je continue a penser que la vrai matrice du wu xia pian moderne reste "come drink with me"
en effet "temple..." ,je vais reprendre le terme de christian d est un "proto- wu xia"
bien sur qu'on retrouve déja en germes toutes les caractéristiques du genre tels qu'on le connait.
mais en germes,pas forcément bien installés.
alors que "come drink with me" est plus abouti et plus "fini" si je peux dire
"temple of the red lotus" est un film a voir...si on est curieux
non ce n'est pas "là où tout a commencer", mais ce film est on va dire une amorce, l'amorce d'une révolution stylistique pour le wu xia.
qualitativement, je n'aime pas trop ce film.
c'est souvant approximatif et cela ne m'a pas tellement convaincu.
reste un film a voir comme un témoignage unique de la mutation du ciné HK qui prend modèle sur LA grande cinématographie asiatique de l'époque, le cinéma japonais
La genèse d'un genre. L'initiation d'un héros.
On se demande à quoi aurait ressemblé le wu xia pan, et le cinéma en général sans "Temple of the Red Lotus". On se demande à quoi ils auraient ressemblé si Jimmy Wang Yu n'avait pas emergé d'une colline en plein milieu de l'embuscade d'ouverture, où si quelqu'un d'autre l'avait fait à sa place. On se demande si quelqu'un d'autre que Lo Lieh aurait pû lui réserver cet accueil glacial à son arrivée dans la famille de sa promise. C'est surtout de l'émotion qu'on éprouve en suivant cette belle histoire au charme desuet et pimpant, aux personnages gracieux, et à la légèreté contagieuse, qui nous fait devenir aussi naïf que ce héros en devenir, sur lequel veille la Red Lady, comme la fée bleue veillerait sur Pinnochio. C'est de ce couple candide, fuyant son entourage qu'il juge néfaste, que naîtra la grande Histoire. Ce sont les premiers pas du genre auxquels nous assistons quand nous les voyons s'aventurer dans un monde d'apparences trompeuses (où l'habit ne fait pas le moine bouddhiste). Et au bout du compte, si ne vous êtes pas fait berner par ces moines qui se servent de statues de Bouddha comme d'un interphone, vous aurez la même révélation que le héros, et vous comprendrez quel rôle il a à jouer, et aussi quels rôles son interprète aura à jouer. On peut donc percevoir le film comme un adoubement de Jimmy Wang Yu. Comme une consécration par le sang au milieu de combats qui n'atteignent pas des sommets techniques, puisqu'ils appartiennent à cette phase d'initiation juvénile, mais qui n'en sont pas moins furieux. On peut surtout se laisser charmer par cette aventure à l'esthétique flamboyante et à la jeunesse inhérente.