Alien-ation
D'une intrigue particulièrement sulfureuse à la base (où deux frères se disputaient les faveurs sexuelles de la femme venue de la machine à laver), Lee n'en gade finalement qu'une vague idée – dont celle, spectaculaire, de la femme s'extirpant d'une machine à laver apparemment défectueuse. Un féroce regard posé sur l'aliénation de la femme, Lee n'en fait pourtant pas un objet de soumission; elle serait plutôt un véritable objet de désir, une représentation de la femme fantasmée à laquelle l'homme – totalement impuissant au quotidien – serait totalement livrée. Mais tout rêve n'est qu'utopie – et risque de se terminer dans le drame.
Lee déploie son univers habituel, fait de longs plans, d'innombrables cigarettes parties en fumée et de silences plus significatifs que les paroles. D'un excellent postulat de moyen-métrage, il en fait malheureusement un film définitivement trop long et – une fois de plus – manque le coche d'un véritable message personnel au détriment de la simple autosatisfaction d'une idée tout de même assez géniale. Manque une certaine profondeur et maturité, qu'il ne devrait tarder à acquérir au fil des années.