La tambouille des lucioles
Après une première comédie horrifique assez délirante, CHATEMEE Haeman semble s'être spécialisé dans les comédies romantiques, l'autre genre favori – avec l'horreur – en Thaïlande.
Après son précédent "Sex phone and the girl next door", il retrouve son actrice (et mannequin réputée) Paula Taylor pour l'associer à une autre vedette du moment, Ratchaphoom "Film" Tokongsup. Les minorités ethniques étant très à la mode dans les années 2000, notamment pour faire rire les foules de par leurs "différences culturelles", modes de vie désuètes et dialecte "ridicule", il imagine donc une idylle entre une célébrité amnésique (Ratchaphoom, qui emprunte même son surnom de "Film" pour souligner sa célébrité sur l'écran, comme à la vie…) et une paparazzi dans les vallées boisées du Nord de la Thaïlande.
Si CHATEMEE n'hésite pas à filmer la beauté des lieux sous tous les angles (enfin…surtout au cours d'inserts, qui servent de petites pauses entre deux scènes; il semble avoir beaucoup plus de mal à l'intégrer au cours des scènes en elles-mêmes, sauf les scènes les plus romantiques filmées devant une cascade d'eau bien kitschouille), il a bien plus de mal à représenter dignement la vie des tribus du Nord; ce ne sont donc guère qu'une communauté de trois acteurs, qui servent de figures stéréotypées par excellence pour assurer le dépaysement complet.
Pas besoin de toute façon d'en apprendre un peu plus sur ces communautés pourtant passionnantes, puisque l'entière intrigue tourne autour des deux tourtereaux, qui se courtisent dans des champs d'herbes, devant une cascade ou sous un arbre centenaire illuminée par une ribambelle de lucioles en CGI. C'est beau, parfois, c'est long tout le temps et vain dans tous les cas.
Mais le genre romantique universel s'est rarement embarrassé d'une intrigue digne de ce nom et Chatemee assure quand même son lot de beaux sentiments dégoulinants jusque son dénouement forcément attendu après un court virage dramatique.
