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La Saveur de la pastèque

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les avis de Cinemasie

6 critiques: 3.21/5

vos avis

17 critiques: 3.37/5



Anel 3.5
Aurélien 2 Lent, tellement lent...
Florine 5
Ghost Dog 3.5 Osons!
Ordell Robbie 2 Tsai Ming Liang persiste dans l'autorecyclage peu inspiré.
Xavier Chanoine 3.25 Audacieux et décalé.
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Lent, tellement lent...

La Saveur de la Pastèque est un film quelque peu bancal qui souffre avant tout de sa trop grande lenteur.

Oui, La Saveur de la Pastèque est un film lent, très lent. On en viendrait presque à se demander si la présence de très long et ennuyeux plans fixes dans lesquels rien ne se passe ne sert pas uniquement à faire atteindre à ce film une durée qui aurait été fixée arbitrairement à l’avance. Il est possible de comprendre que les plans s'étirent pour mieux décrire des personnages enfermés et quelque peu perdus dans leur quotidien. Mais filmer un couloir vide pendant plus de deux minutes en plan fixe n'apporte rien à ce film je pense.

Pourquoi un tel sentiment de lenteur ? Parce que le réalisateur ne cherche pas tant à faire passer un message qu'à nous faire observer des individus vivants mais perdus dans leur société. Ainsi, on les observe dans leur quotidien médiocre, on les regarde vivre, se débattre, se résigner, être heureux, être déçus, ...

Les passages les plus réussis sont incontestablement ceux de comédie musicale. Les chansons sont des reprises de grands classiques relativement anciens et les chorégraphies font preuve tour à tour d’inventivité, d’esthétisme et d’un humour parfois très bien trouvé.

A noter que certains plans du film sont absolument magnifiques et quelques cadrages s’avèrent particulièrement bien trouvés. La scène qui se passe sous la table de l'appartement en est un exemple.

Au final, film qui semble plus conçu pour les festivals que pour une large diffusion, La Saveur de la Pastèque ne séduira certainement que les fans de l'auteur taïwanais.



11 février 2006
par Aurélien




Osons!

Si le dernier Tsai Ming-Liang a pu attirer de nouveaux spectateurs curieux autres que les habitués grâce à la rumeur sulfureuse, ces derniers ont probablement été surpris par le style Tsai Ming-Liang, qui est bel et bien présent, dans la continuité complète de l’ensemble de sa filmo : plans fixes étirés en longueur, pas vraiment d’histoire, pas de dialogues ni de score, juste des corps perdus dans un immeuble désaffecté, une chaleur suffocante et une pénurie d’eau qui contraint à boire du jus de pastèque, des scènes de sexe plutôt crues et 5 passages en forme de comédie musicale permettant aux personnages comme aux spectateurs de s’évader quelques minutes de cet univers morose. Les habitués, quant à eux, seront rassurés de voir Tsai renouer avec l’optimisme alors qu’il était tombé au fond du trou avec l’abyssal vide thématique que constituait Au revoir, Dragon Inn : à force de se tourner autour depuis plusieurs films, Hsiao Kang et Shiang Chiyi finissent enfin par tomber amoureux et à s’extraire ensemble – et de quelle manière ! – d’un quotidien pauvre et sans lendemain, aussi mécanique et sans âme que les scènes porno tournées par Hsiao Kang. Les 2 acteurs principaux ont d’ailleurs eu beaucoup de mérites pour tourner ce film : quand Lee Kang-Cheng passe de la scène hard avec l’actrice qui jouait sa mère dans les films précédents à une scène exubérante où il est déguisé en femme et fait le guignol, Chen Shiang-Chiyi doit se mettre à pleurer dans une situation des plus inhabituelles…

Film fort, décalé, drôle, choquant et plutôt émouvant, La saveur de la pastèque est une expérience pour le moins originale, qui renouvelle de façon intéressante l’univers d’un metteur en scène qui était arrivé dans une impasse.



31 décembre 2005
par Ghost Dog




Audacieux et décalé.

OVNI aux multiples facettes, La saveur de la pastèque distille d'innombrables sensations, agréables ou non, que seul le cinéma est capable d'offrir. Tsai Ming-Liang évoque alors le quotidien pas banal de deux êtres, Hsiao et Shiang, l'un est acteur X l'autre une paumée particulièrement friande du jus de pastèque, pas étonnant quand on sait que l'eau se fait rare des suites d'une pénurie. Le cinéaste malais poursuit sa thématique habituelle, à savoir cette obsession pour l'eau, le liquide, thème qu'il reprendra par la suite notamment avec I don’t want to sleep alone et le sol d'une cage d'escalier transformé en piscine géante, véritable fusion entre le liquide et le solide. Si La saveur de la pastèque étonne par ses nombreux contrastes, notamment ses longs moment silencieux ponctués de séquences musicales particulièrement bruyantes et euphoriques (ou l'art de se contredire et d'étonner son spectateur), il réserve aussi des moments difficiles, glauques, presque morts comme dans ces dix dernières minutes absolument éprouvantes. Mais au contraire d'un I don’t want to sleep alone, Tsai Ming-Liang évite de tomber dans la critique sociale d'un milieu défavorisé et apporte une véritable valeur ajoutée à son métrage : la folie, la cohérence et la variété. L'introduction par exemple, incroyablement culottée et sulfureuse, est tout aussi "forte" qu'une scène pornographique, simplement cette valeur ajoutée est à mettre à l'actif de l'utilisation de la pastèque. Elle n'est que prétexte à camoufler les parties génitales de l'actrice X, mais le spectateur sait pertinemment de quoi il retourne en vérité et qu'il assiste à une masturbation pure et simple.

C'est la seule fois où Tsai Ming-Liang utilise parfaitement la pastèque, dans une logique simple. Son utilisation reviendra uniquement un peu plus tard lorsque Shiang accouchera d'une pastèque, pour ensuite s'en débarrasser définitivement en la faisant s'écraser sur le carrelage d'une cuisine. Enfin, elle servira de produit de gavage à son hôte, un gavage aux connotations presque sexuelles. A ne pas s'y tromper, La saveur de la pastèque est un film bien plus sulfureux qu'on ne pense, érotique et expérimental, compensant son léger manque de matière par cinq chansons dignes des comédies musicales chinoises traditionnelles, aussi niaises et naïves dans ses lyrics. On retiendra particulièrement la seconde chanson, géniale avec ses femmes fleurs, et la quatrième lorsque Hsiao s'amuse à orchestrer un bal de parapluies pastèques sous ses incroyables sauts vocaux. De plus, certaines séquences jusque là très banales (la pêche des crabes dans la cuisine, Hsiao escaladant les façades d'un mur sans savoir pourquoi, le gavage de pastèque à la louche..) arrivent à déstabiliser parce que Tsai Ming-Liang sait y instaurer son propre univers, étouffant et logiquement inquiétant. On retrouve ces plans de cage d'escalier, vides et morts, ces couloirs chichement éclairés, à l'image d'une mise en scène désespérément figée mais c'est le style qui veut ça. Simplement, pour sa peinture de deux personnes amoureuses, proches d'être autistes, La saveur de la pastèque fonctionne et rassure : le cinéaste arrive à rendre une cigarette consommée avec les pieds, carrément érotique. Vous en connaissez beaucoup des types pareil ?



21 avril 2007
par Xavier Chanoine


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