Surveillance rapprochée
Après sa dernière incursion dans un pur film commercial avec "Floating Landscape", Carol LAI revient à un exercice de style laissant libre cours à son indépendance artistique; où comment mêler ses réflexions personnelles concernant la surveillance accrue des civils par l'augmentation des caméras de vidéosurveillance dans les principales villes avec une histoire de tueur en série.
Elle envoie donc un "voyeur", gérant un site Internet publiant des photos voyeuristes de femmes au quotidien, dans un hôtel isolé sur une île abritant de bien curieux locataires.
Tous semblent avoir quelque chose à cacher et le voyeur ira révéler quelques "secrets" en plaçant des caméras dans les différentes chambres. Mal sera pris, celui qui se faisait prendre, car nous sommes TOUS sous étroite surveillance…
En prolongeant sa réflexion, LAI inclut même des références religieuses, regrettant que l'homme semble se substituer au fameux "troisième œil", celui de quelque divinité nous regardant du haut des cieux.
Sauf qu'elle dénonce ces méfaits de la société actuelle par une histoire grand-guignolesque, qui se traîne terriblement en longueur avant de s'achever dans un confus bain de sang avec retournement de situation, grande révélation et un tueur totalement ridicule. Si le début avait encore su instaurer quelque atmosphère (bien que le HK "Futagoh" avait su bien mieux réussir dans un même style l'année précédente), la fin est d'une nullité abyssale.
Le film est traversé par quelques furtifs instants de pure créativité indépendante par le biais de quelques séquences d'animation de figurines sans importance aucune.
Un échec sur toute la ligne.
(Festival de Hong Kong 2006)